Musée Moesgård

Le domaine de Moesgård, dans les bois de Højbjerg, se trouve au sud d’Aarhus dans le Jutland (Danemark). Il accueille depuis 1970 le musée Moesgård. Les allées, chemins et routes sont traversées d'allées pavées millénaires et parsemées de chênes, de tilleuls et de marroniers.

Reconstitution de l’église en bois debout de Hørning (à Randers).

Au mois d', le musée s'est agrandi d'un nouveau bâtiment aux toitures végétalisées et inclinées.

Ce musée est célèbre non seulement par les précieux vestiges archéologiques de Scandinavie, allant du paléolithique jusqu’à l’époque des vikings (dont la Pierre du masque et d’autres pierre runiques), mais aussi par ses grandes manifestations ethnographiques. Ce musée conserve notamment le corps momifié de l’Homme de Grauballe et les vestiges de l'âge du fer germanique découverts à Illerup Ådal.

Le nouveau musée

De 2011 à 2014, on a construit un nouveau bâtiment de 16 000 m2 au nord de l'ancien Musée, d'après des plans du cabinet Henning Larsen Architects. Cet édifice emblématique, visible de loin, présente une toiture en pente inclinée vers le sud, faisant terrasse engazonnée.

Un écomusée : le village viking de Haithabu

Plan du site de Haithabu
Habitat viking à Haithabu dans le « Village viking. »

Dans les champs derrière le musée, suite aux fouilles menées sur le site de Haithabu dans les environs de Schleswig on a aménagé un écomusée avec reconstitution d’un habitat viking : entre autres un atelier de l’époque de la fondation d'Aarhus et l’église en bois debout de Hørning. Sur les prairies séparant le domaine de la côte, on peut voir plusieurs reconstitutions de maisons du Néolithique, de l’âge du fer et un mégaron viking de la région de Schleswig. Le parc présente aussi des types de végétation caractéristiques des périodes séparant le glaciation de l’époque actuelle.

La maison viking a été construite aux alentours de l’an 870, et a été habitée une dizaine d'années avant d'être abattue. L’humidité du sol a préservé des pans entiers de la charpente : un mur porteur longitudinal et la façade à pignon ont été intégralement retrouvés, ce qui a permis d’en déduire la hauteur du faîtage. Sous le mur porteur, on a dégagé les entretoises extérieures de contreventement. On a pu estimer l’angle entre ces entretoises grâce aux dalles de la fondation et aux coins qui les supportaient, et qu'on a retrouvés in situ. Ces coins ont permis de construire la maison sans l’aide de planches ni de poutres d’attente. À Haithabu, le poids de la toiture était directement repris par le sol : en l’absence de poteaux intérieurs reprenant ce poids, les entretoises étaient indispensables à la stabilité de la construction.

On a pu retrouver l’ordonnance intérieure de cette maison d’environ 12 × 5,50 m (max.) en plan, divisée en trois pièces, ainsi que la position exacte des deux murs de refend, des portes et des pieux. La dimension des pieux a même pu être estimée. Les cloisons étaient faites de branches comblées au torchis. On a aussi retrouvé une porte entière, ainsi que des casiers et un four. On ignore par contre tout de la constitution de la couverture. À en juger par le mur porteur, elle a pu être recouverte de mousses ou de chaume : c’est cette dernière option qui a été retenue pour la reconstitution. La toiture s’appuyait sur une poutre de faîtage, qui reposait sur le pignon et sur les refends intérieurs par des poutres courtes, dites naines. Au dessus de la pièce principale, la toiture a été conçue pour évacuer la fumée du foyer. Des banquettes de terre battue avaient été aménagées autour du foyer. Le four est fait d’argile cuite, armée par une ossature d'osier. Une fois l’argile séchée, elle était cuite dans un brasier et l’armature était brûlée.

Cette maison était certainement celle d’un artisan ou d’un commerçant, mais les fouilles ne permettent pas de trancher entre l’une ou l’autre hypothèse. On a exposé dans cette maison le fac-similé d’un inventaire, reconstitué d’après le bateau-tombe norvégien d’Oseberg.

Le « Parcours de la Préhistoire » et ses monuments

Par le « parcours de la Préhistoire » (Oldtidsstien) on redécouvre l’aspect de l’ancienne forêt danoise : sur une superficie de 100 ha, on a reconstitué une forêt de bouleaux, de sapins, de genévriers, de sorbiers et de trembles. Le parcours de l'écomusée mène à une maison de l’âge du fer, à un Dolmen du néolithique (retrouvé à Stigsnæs sur l’île de Seeland) avec 10 sarcophages (en partie de l’âge du bronze) retrouvés dans les environs, ainsi qu’au temple de Tustrup, reconstitué d’après les fondations mises au jour en 1954 dans la nécropole de Tustrup.

Le domaine

Le parc a été aménagé en jardin romantique. Par contraste avec les tracés symétriques rectilignes du jardin classique, qui avaient une fonction de représentation, le jardin romantique, avec ses chemins tortueux, ses cabanes, ses grottes et ruines artificielles et ses petits étangs, est destiné au promeneur solitaire, qui peut y laisser libre cours à sa mélancolie. Le parc est planté d’arbres et arbustes de jardin aujourd’hui peu communs, tels les faux-acacias et les ifs.

Notes

    Bibliographie

    • (de) Herbert Jankuhn, Haithabu. Ein Handelsplatz der Wikingerzeit, Neumünster, Wachholtz, (réimpr. 8e, rév. et augm.) (ISBN 3-529-01813-9)
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