In situ

In situ est une locution latine qui signifie sur place ; elle est utilisée en général pour désigner une opération ou un phénomène observé sur place, à l'endroit où il se déroule (sans le prélever ni le déplacer), par opposition à ex situ. L'expression comporte des significations spécifiques dans des contextes très divers.

Arts

  • En art contemporain, in situ désigne une méthode artistique ou une œuvre qui prend en compte le lieu où elle est installée.
  • La conservation in situ désigne une pratique de conservation du patrimoine (peintures, sculptures...).
  • In Situ. Revue des patrimoines est une revue numérique en libre accès[1] assurant la diffusion des résultats des travaux des professionnels du patrimoine portant sur la connaissance, la conservation et la valorisation du patrimoine.
  • En musique, In Situ est un album de Mehdi Nabti et Nass Lounassa.
  • In situ est un label discographique français existant depuis 1989 et publiant des enregistrements de musique improvisée.
  • La danse in situ se réalise dans et à partir d'un lieu, de ses constituants matériels et/ou symboliques.

Médecine

  • Cancérologie : cancer in situ lorsque le cancer se développant à partir d'une muqueuse ne franchissent la membrane basale.. Le franchissement définit le cancer invasif.

Biologie

En biologie, l’examen in situ se passe exactement à l'endroit où le phénomène se déroule (sans le prélever ni le déplacer vers un milieu spécial). Sa signification est en général intermédiaire entre in vivo et in vitro. Par exemple, examiner une cellule au sein d'un organe intact entier et sous perfusion peut signifier un examen in situ. Ceci n'est pas implicitement une expérience in vivo car l'animal est sacrifié, mais ce n'est pas exactement la même situation que de travailler avec la cellule isolée (ce qui pourrait être un parfait exemple d'expérience in vitro).

Environnement

  • La dépollution in situ est une méthode de dépollution des sols et des eaux souterraines pour laquelle le site ou les déchets pollués sont gérés sur le lieu même où ils posent problème[2]. Selon le type de pollution, le degré de risque, le volume de sol/sédiment à traiter, le contexte et le degré de traitabilité du substrat pollué, l'accessibilité du site, etc., il est traité sur place ou exporté vers une unité spécialisée (ex-situ)[3]. Le sol peut être traité par adjonction de bactéries et de nutriments pour une biodégradation (aérobie ou anaérobie) de matières organiques toxiques et/ou indésirables, par traitement thermique[4] ou faire l'objet d'une oxydation chimique in situ (ISCO ; avec injection de réactif in situ, possible sur des sols non saturés, homogènes et de préférence isotropes)[5] ; ou d'une réduction chimique in situ (ISCR)[3],[6],[7]. Parfois, la pollution doit faire l'objet d'un premier traitement in situ et d'un second traitement hors-site (par exemple avec l'utilisation d'hyperaccumulateurs).

Industrie pétrolière

Appliquée à l'industrie pétrolière, l'expression « in situ » désigne plusieurs techniques :

Géophysique

En géophysique, les données ou observations « in situ » sont des données locales récoltées par des capteurs placés au contact de la région étudiée. Elles sont le complément des données ou observations par « télédétection » obtenues par inversion d'un rayonnement reçu à distance ainsi que de toute autre méthode d'inversion. Elles servent à :

  • mesurer la région en approche locale, ce qui se rapproche au mieux de la définition de nombreux paramètres physiques, contrairement aux observations de télédétection qui sont majoritairement dans une approche semi-locale (pixels)
  • mesurer les paramètres physiques en approche directe et précise, les capteurs étant généralement spécialistes de chaque paramètre (courantomètre, thermomètre...), contrairement aux observations de télédétection qui doivent utiliser des lois approximatives dans l'inversion du rayonnement reçu à distance.
  • échantillonner une région, suivant l'hypothèse que les données locales sont des indices sur toute une région donnée. Ce dernier objectif, également en jeu pour de nombreuses observations de télédétection, s'associe très fort aux méthodes d'assimilation de données.

Presse

InSitu est un journal consacré à Nantes et à tous les domaines de la vie nantaise, mais qui donne aussi son analyse de la France et du monde.

Notes et références

  1. Site officiel de la revue In Situ. Revue des patrimoines sur OpenEdition Journals.
  2. « Dépollution in situ, sur site ou hors site ? La gestion des sites et sols pollués », sur actu-environnement.com, Actu-Environnement, (consulté le ).
  3. « Traitabilité des sols pollués », Guide méthodologique [PDF], sur www2.ademe.fr, 124 p. (voir notamment p. 13,124)
  4. (en) Stéfan Colombano, Hossein Davarzani, Eric D. van Hullebusch, Ioannis Ignatiadis, David Huguenot, Clément Zornig et Dominique Guyonnet, « In Situ Thermal Treatments and Enhancements: Theory and Case Study », dans Environmental Soil Remediation and Rehabilitation, Springer, (ISBN 978-3-030-40348-5).
  5. (en) Siegrist, Robert L., Crimi, Michelle et Simpkin, Thomas J., In Situ Chemical Oxidation for Groundwater Remediation, (ISBN 978-1-4419-7826-4)
  6. (en) Paul G. Tratnyek, Richard L. Johnson, Gregory V. Lowry et Richard A. Brown, « In Situ Chemical Reduction For Source Remediation », dans Chlorinated Solvent Source Zone Remediation, Springer, (ISBN 978-1-4614-6921-6).
  7. (en) Romain Rodrigues, Stéphanie Betelu, Stéfan Colombano, Theodore Tzedakis, Guillaume Masselot et Ioannis Ignatiadis, « In Situ Chemical Reduction of Chlorinated Organic Compounds », dans Environmental Soil Remediation and Rehabilitation, Springer, (ISBN 978-3-030-40348-5).
  8. préambule al 10 de la CDB

Voir aussi

Articles connexes

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