Musée Gustave-Moreau

Le musée Gustave-Moreau est un musée national situé 14, rue Catherine-de-La-Rochefoucauld, à Paris 9e, dans l’ancien atelier du peintre symboliste Gustave Moreau, légué par l'artiste à l’État français en 1897 pour qu’y soit conservé et présenté son œuvre.

Le musée conserve un total d'environ 14 000 œuvres. L’essentiel de son fonds d'atelier y est exposé, soit près de 850 de ses peintures ou cartons, 350 de ses aquarelles, plus de 13 000 dessins et calques, 15 sculptures en cire.

Après restauration à l'identique, l'appartement du peintre a été ouvert au public en 1991, et son cabinet de réception, restauré en 2003, est également visitable.

Le musée a été rénové et a rouvert en 2015 après un an de travaux qui ont vu notamment la remise du rez-de-chaussée dans son état originel, la création de réserves et d’un cabinet d’art graphique.

Historique

C'est dans l’hôtel particulier du 34, rue de La Rochefoucauld, que le maître de Gustave Moreau, François-Édouard Picot, avait installé son atelier, au cœur de la Nouvelle Athènes, où tous les écrivains et les artistes voulaient résider, sur le bas du flanc sud de la butte Montmartre. C'est dans ce quartier artistique que les parents de Gustave achètent au nom de leur fils, en 1852, une maison-atelier au 14, rue de La Rochefoucauld, où toute la famille Moreau s'installe. L'hôtel est agrandi en 1896 et surélevé d’un étage, Gustave exposant ses plus grands tableaux dans les ateliers des deuxième et troisième étages et conservant l’appartement de ses parents au premier étage.

C’est dans ce lieu que Gustave Moreau vit et travaille jusqu'à sa mort[1].

Le 10 septembre 1897[2], il décide de léguer à la fois l’immeuble et ce qu’il contient, peintures, dessins, cartons, à la condition expresse comme il l’écrit dans son testament, « de garder toujours [...] ou au moins aussi longtemps que possible, cette collection, en lui conservant ce caractère d’ensemble qui permette toujours de constater la somme de travail et d’efforts de l’artiste pendant sa vie »[3].

Gustave Moreau meurt le 18 avril 1898. Son légataire universel, le poète Henri Rupp (1837-1918), poursuit l’aménagement du musée. L'État finit par accepter la donation de Gustave Moreau en 1902, à condition qu'Henri Rupp lègue une importante somme d'argent pour l'entretien du musée[4].

Le musée ouvre ses portes au public le 14 janvier 1903. Georges Rouault en est le premier conservateur jusqu’à sa démission en 1922. Le peintre George Desvallières prend sa suite à partir de 1930[5].

Le musée est dirigé depuis 2002 par Marie-Cécile Forest[6].

Dans le cadre du plan musées 2011-2014 initié par le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand (2,5 millions d'euros), le musée est rénové et rouvre en 2015 après un an de travaux qui voient notamment la remise du rez-de-chaussée dans son état originel, la création de réserves et d’un cabinet d’art graphique. Marie-Cécile Forest espère au moins 5 000 visiteurs de plus que les 40 000 que reçoit le musée par an[7].

En 2017, le musée fait partie d'un établissement public national à caractère administratif placé sous la tutelle du ministre chargé de la culture dédié aux musées nationaux Jean-Jacques Henner et Gustave Moreau[8].

Description

Intérieur du musée Gustave-Moreau

L'immeuble comprend trois étages. Sur les six petites pièces du rez-de-chaussée donnant sur un jardinet, quatre salles sont garnies de dessins et d’esquisses dont l’une est consacrée aux maîtres d’Italie. L'appartement au premier étage rappelle par ses pièces (une salle à manger, une chambre, un boudoir et un couloir, ainsi qu'un bureau-bibliothèque) que c'était le lieu d'habitation de la famille Moreau. Le deuxième étage comporte une grande salle-atelier et le troisième étage deux petites salles qui exposent des formats plus grands. La collection compte près de 1 200 peintures (essentiellement esquisses ou inachevées), pastels ou aquarelles, 4 830 dessins conservés dans des armoires et placards à volets pivotants et piqués de gros numéros d'inventaire, dessinés par Moreau lui-même, et près de 5 000 dessins (7 800 en réserve)[5],[7].

Parmi les œuvres exposées, on note son Jupiter et Sémélé (1895), les Chimères (1884), le Retour des Argonautes (1891-1897).

On y trouve aussi quelques œuvres d’autres artistes : un Portrait de Gustave Moreau par Edgar Degas, un autre par Gustave Ricard, un Portrait de Pauline Moreau la mère du peintre — par Jules-Elie Delaunay, une Nature morte du peintre flamand Jan Fyt.

Fréquentation

Chiffres de fréquentation 2001-2017[9]
Année Entrées gratuites Entrées payantes Total
2001 8 695 15 684 24 379
2002 10 063 18 466 28 529
2003 13 254 21 697 34 951
2004 12 662 20 761 33 423
2005 11 956 20 987 32 943
2006 12 038 17 595 29 633
2007 13 841 18 751 32 592
2008 13 302 19 344 32 646
2009 16 036 16 607 32 643
2010 17 800 20 865 38 665
2011 19 230 18 862 38 092
2012 20 873 20 032 40 905
2013 12 102 10 273 22 375
2014 20 977 20 374 41 351
2015 26 701 31 538 58 239
2016 23 767 28 189 51 956
2017 19 839 19 399 39 238

Accès

Ce site est desservi par la ligne 12 du métro de Paris, stations Trinité - d'Estienne-d'Orves et Saint-Georges, ainsi que par les lignes d'autobus 26, 32, 67, 68 et 74.

Les Amis du musée Gustave-Moreau

L'association Les Amis du musée Gustave-Moreau[10], fondée en 1990 à l'initiative d'Antoinette Seillière, a pour objet la conservation, la restauration et la mise en valeur des collections du musée et la promotion de l'œuvre de l'artiste[11].

Notes et références

  1. Dominique Camus, Le Guide des maisons d'artistes et d'écrivains en région parisienne, La Manufacture, , p. 78
  2. Extrait du testament de Gustave Moreau, du 10 septembre 1897, sur le site gallica.fnf.fr, consulté le 30 janvier 2015
  3. Cité par Francis Haskell, dans Le Peintre et le Musée, essai publié dans De l'art et du goût, Gallimard, 1987.
  4. Tout l'œuvre peint de Gustave Moreau, Flammarion, , p. 14
  5. D'Alincourt N, Le Musée Gustave-Moreau, une maison atelier, Dossier de l'art n° 183, Faton, mars 2011, pp. 82-87
  6. site de l'Assemblée nationale
  7. Eric Bietry-Rivierre, « Musée Gustave-Moreau : réouverture d'un bijou restauré », sur lefigaro.fr,
  8. Décret no 2017-133 du 3 février 2017 relatif à l'Etablissement public du musée national Jean-Jacques Henner et du musée national Gustave Moreau
  9. « Fréquentation des Musées de France », sur data.culture.gouv.fr (consulté le )
  10. Association Les Amis du musée Gustave-Moreau
  11. « Accueil », sur Association Les Amis du Musée Gustave Moreau (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Hélène Rochette, Maisons d'écrivains et d'artistes. Paris et ses alentours, pp. 32-35, Parigramme, Paris, 2004 (ISBN 2-84096-227-6)
  • Marie-Cécile Forest, La Maison musée de Gustave Moreau, Coédition musée Gustave-Moreau, Paris / Somogy éditions d'Art, 2015, 152 p. (ISBN 9782757208779)

Liens externes

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