Muriel (film)

Muriel est une comédie dramatique franco-australienne écrite et réalisée en 1994 par Paul John Hogan. Hogan, dont le scénario intègre certains événements de sa propre vie, a confié les rôles principaux aux actrices Toni Collette et Rachel Griffiths, toutes deux relativement peu connues à l'époque. Toni Collette sera nommée pour ce film en 1995 au Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie, et Rachel Griffiths remportera à la fois l'Australian Film Critics Award et l'Australian Film Institute Award du meilleur second rôle féminin. Le succès mondial du film a contribué à propulser la carrière du réalisateur et des deux actrices.

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Muriel
Titre original Muriel's Wedding
Réalisation Paul John Hogan
Scénario P. J. Hogan
Acteurs principaux
Pays d’origine Australie
France
Durée 106 minutes
Sortie 1994


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Synopsis

Jeune fille chimérique, bizarre, ronde, asociale, Muriel Heslop est un "vilain petit canard" qui passe ses journées seule à écouter les chansons d'ABBA dans sa chambre en rêvant au jour de son mariage. À Porpoise Spit[1], médiocre ville balnéaire d'Australie, la famille est tyrannisée par le père, Bill, un politicien corrompu sur le déclin, qui asservit et déprécie à tout propos sa femme et ses enfants.

Elle est la tête de turc d'un groupe de jeunes filles écervelées qu'elle considère comme ses amies. Exclue par ce groupe après une dispute à propos d'un bouquet de mariage que Muriel a rattrapé, elle retrouve Rhonda, une ancienne condisciple avec qui elle part en vacances grâce à un chèque en blanc que sa mère lui avait confié. Employée dans un vidéo club à Sydney, Muriel, devenue Mariel a un début d'aventure avec Brice, un client, mais leurs ébats tournent court parce qu'elle doit conduire d'urgence à l'hôpital Rhonda, brusquement paralysée par une tumeur qui va la condamner au fauteuil roulant.

À la suite d'une petite annonce, Mariel accepte une forte somme d'argent pour épouser un jeune champion de natation sud-africain qui a besoin de la nationalité australienne pour participer aux Jeux Olympiques de 2000. Mariel vit ainsi son rêve de grand mariage et a les honneurs de la presse à sensation, mais Rhonda, délaissée, repart vivre à Porpoise Spit. Mariel doit y revenir aussi quand elle apprend le suicide de sa mère. David Van Arckle, le jeune champion, semble attiré par elle, mais il appartient au monde des apparences auquel Mariel veut renoncer : elle redevient Muriel, règle ses comptes avec sa famille et repart pour Sydney avec Rhonda.

Fiche technique

Distribution

Production

Coolangatta (Queensland, Australie) est la localité utilisée pour figurer Porpoise Spit. Les autres lieux de tournage comprennent Hamilton Island, Darlinghurst, la Gold Coast, Parramatta, Surfers Paradise, et Sydney.

Toni Collette fût dès le début pressentie pour le rôle de Muriel. Mais le réalisateur P.J. Hogan ne souhaitait pas la choisir et préfère faire auditionner d'autres figurantes. N'étant pas satisfait au bout de quatre mois d'essais, Hogan engage finalement Toni Collette.

Dans le script original, Rhonda est physiquement petite et ronde comme Muriel. Lorsque Hogan choisit Rachel Griffiths, il modifie le personnage, l'actrice étant grande et mince.

Pour le rôle de Muriel, Toni Collette prend entre quinze et vingt kilos en sept semaines.

La scène du mariage de Muriel a été tournée sur quatre jours.

Le film fut présenté au Festival du film de Toronto en et diffusé en Australie le mois suivant. D'un budget de 9 millions de dollars[2], il rapportera 244 969 USD dès son premier week-end aux États-Unis, et finalement 15 119 639 USD (uniquement aux États-Unis)[3].

Bande musicale

Les chansons d'ABBA forment la colonne vertébrale de la bande musicale du film. Les auteurs-compositeurs Bjorn Ulvaeus et Benny Andersson avaient autorisé leur utilisation dans le film et avaient permis qu'un de leurs succès, Dancing Queen, soit adapté en version instrumentale, du moment que le groupe percevait un pourcentage des bénéfices du film.

Parmi les succès entendus dans le film, on peut citer Dancing Queen, Mamma Mia, Waterloo, Fernando et I Do I Do I Do I Do I Do (tous créés par ABBA), ainsi que Sugar Baby Love par The Rubettes, The Tide Is High de Blondie, I go to Rio par Peter Allen, et Happy Together par The Turtles.

La critique

Le film a reçu un accueil positif de la critique. Roger Ebert du Chicago Sun-Times a déclaré que le film « est impitoyable dans son portrait de la société provinciale, et cependant témoigne d'une affection énorme pour ses survivants inadaptés sociaux… [il] laisse fuser beaucoup de rires, petits et grands, mais aussi une mélancolie sous-jacente, qui se révèle vers la fin du film dans une série de surprises et d'événements inattendus… Le parti-pris généreux du film l'empêche de jamais se moquer de Muriel, même si certaines situations peuvent avoir été tentantes à cet égard »[4].

Peter Stack du San Francisco Chronicle a écrit : « Avec de tels succès récents comme Ballroom Dancing et Priscilla, folle du désert, l'Australie semble accaparer le marché avec des comédies loufoques mais délicieuses, associant du fond (la substance) et de l'amour (la romance). Le dernier en date, Muriel, en est un autre brillant (parfois lumineux) exemple… Le film est beaucoup plus profond que son traitement comique vous le ferait penser au premier abord… Il y a du drame poignant dans ce film tape-à-l'œil, parfois exagéré, et la transformation de Muriel est vraiment touchante[5]. »

Peter Travers de Rolling Stone a parlé de « drôlerie exubérante… une recette grand-public qui épice une formule un peu fatiguée avec des sentiments authentiques… Dans les scènes finales, lorsque Hogan ose se laisser aller à son humour déjanté, le jeu de Toni Collette en sort renforcé, et le mariage de Muriel devient un rendez-vous que vous souhaitez retrouver »[6].

Dans la culture populaire australienne, l'héritage durable du film a été d'ajouter à la langue anglaise l'expression « You're terrible, Muriel » (« Tu es terrible, Muriel ») — réplique récurrente de la sœur cadette de Muriel, Joanie, à celle-ci.

Prix et nominations

  • Australian Film Institute Award : meilleur film (lauréat)
  • Australian Film Institute Award : meilleure actrice (Toni Collette, lauréate)
  • Australian Film Institute Award : meilleur second rôle féminin (Rachel Griffiths, lauréate)
  • Australian Film Institute Award : meilleure performance musicale (lauréat)
  • Australian Film Institute Award : meilleure mise en scène (P.J. Hogan, nommé)
  • Australian Film Institute Award : meilleur scénario (nommé)
  • Australian Film Institute Award : meilleur second rôle masculin (Bill Hunter, nommé)
  • Australian Film Institute Award : meilleur second rôle féminin (Jeanie Drynan, nommée)
  • Australasian Performing Rights Association Award : meilleure bande originale (Peter Best, lauréat)
  • BAFTA Awards : meilleur scénario original (nommé)
  • Australian Film Critics Award : meilleure actrice (Toni Collette, lauréate)
  • Writers Guild of America Award : meilleur scénario original (nommé)
  • Golden Globe de la meilleure actrice dans un film musical ou une comédie : (Toni Collette, nommée)

Notes et références

  1. Littéralement, « crachat de marsouin »
  2. « Muriel's Wedding (1995) », Box Office Mojo
  3. « Muriel's Wedding (1995) - Weekend Box Office Results », Box Office Mojo,
  4. Roger Ebert, « Muriel's Wedding », Chicago Sun-Times,
  5. Peter Stack, « Seeking Bliss, Muriel Finds Herself Instead / Sweet 'Wedding' comedy has substance », San Francisco Chronicle, .
  6. Peter Travers, « Muriel's Wedding », Rolling Stone, .

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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