Moutrot

Moutrot est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle en région Grand Est.

Moutrot

Héraldique
Administration
Pays France
Région Grand Est
Département Meurthe-et-Moselle
Arrondissement Toul
Intercommunalité Communauté de communes du Pays de Colombey et du Sud Toulois
Maire
Mandat
Charles Matos
2020-2026
Code postal 54113
Code commune 54392
Démographie
Gentilé Mutriciens, Mutriciennes [1]
Population
municipale
309 hab. (2018 )
Densité 43 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 36′ 14″ nord, 5° 53′ 38″ est
Altitude Min. 220 m
Max. 272 m
Superficie 7,26 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Nancy
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Meine au Saintois
Législatives Cinquième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
Moutrot
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Moutrot
Géolocalisation sur la carte : France
Moutrot
Géolocalisation sur la carte : France
Moutrot

    Géographie

    Moutrot est un petit village situé à 8 km de Toul, et à proximité d'autres petits villages (Gye, Bicqueley, Allain, Ochey…) Une petite forêt sépare d'ailleurs le village de Moutrot avec celui d'Ochey.

    Fig 1 - Moutrot (Ban communal)

    D'après les données Corine land Cover, le territoire communal de 733 hectares se composait en 2011 de près de 24 % de forêts, 28 % de prairies et 47,5 % de surfaces agricoles. Le territoire est arrosé par les ruisseaux de La Bouvade (2.269 km), de Poisson (2.501 km ) et des Ormes (2.624 km)[2].

    Lepage précise , dans sa notice sur cette commune comment la découverte de la voie romaine qui traverse son territoire a permis d'en reconnaitre la constitution[3] :

    «..le chemin de grande communication qui conduit de Toul à Colombey, et dont se sert le roulage de Lyon à Metz suit, en partie, le tracé de l'ancienne chaussée romaine qui se dirigeait de Langres sur Metz. Lors de sa construction, on a rencontré, en différents endroits, les restes de la voie romaine, et l'on a pu examiner le système de construction employé alors. L'épaisseur de la chaussée était d'environ un mètre ; elle était composée de pierres en laves d'assez mauvaise qualité (calcaire millaire), et posées sur champ sous un angle d'à peu près 50 degrés par lits, les angles changeant de direction à chaque couche..»

    Le Trou des Glanes

    Parmi les éléments remarquables de la géographie figure un élément du système karstique connu depuis fort longtemps et dont les historiens parlent en ces termes[3] :

    «.A peu de distance, au levant de Moutrot, sur la rive du bois et dans le ruisseau des Bouvades, on remarque un trou appelé en patois lorrain le Poteu de Dione, c'est-à-dire le Trou de Diane. Ce trou, en forme d'entonnoir, que les terres, roulées par l'eau, comblent insensiblement, avait jadis une effrayante profondeur. Il a maintenant encore , environ quinze mètres de profondeur, et dix ou douze de diamètre à l'orifice. On prétend que les eaux qui le remplissent, au temps des pluies et à la suite des orages , tombent dans un courant qui va s'échapper, à 5 kilomètres de distance , au pied de l'antique chapelle de la Rochotte.» (à Pierre la Treiche)

    Il s'agit en langage scientifique moderne d'un exemple d' inversac[4],[5]

    Communes limitrophes

    Communes limitrophes de Moutrot
    Gye Bicqueley
    Blénod-lès-Toul Ochey
    Crézilles

    Urbanisme

    Typologie

    Moutrot est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[6],[7],[8].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[9],[10].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (75,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (75,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (42,6 %), prairies (28,2 %), forêts (24,3 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %)[11].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].

    Toponymie

    Le village s'est d'abord appelé Mollenis villa (1034), Mollonis villa (1210), Molunvilla et Malonvilla (1402). Le nom actuel entre en concurrence à l'Époque moderne : "Molonville dit le Moistier" (1538), "Meloville dit le Moictrot" (1542), "Maloville dit le Moutrot" (1592). Il s'impose à la fin du XVIIIe siècle : "Le Moutrot" (1782), pour aboutir enfin "Moutrot" en 1862[13].

    Le toponyme originel était composé de l'anthroponyme germanique Modilo et du latin villa, grand domaine latifundiaire. Ce type de toponyme est caractéristique du Haut Moyen Âge[14].

    Le toponyme actuel est le diminutif de l'ancien français "mou(s)tier", monastère.

    Histoire

    Hache découverte à Moutrot (Musée de Toul)

    Beaupré signale , dans son ouvrage[15], la probable présence protohistorique et gallo-romaine sur le ban communal :

    « Hache polie en silex. (Coll. Dufresne.) Hache polie. (Coll. Husson.) et restes de constructions en Voirim(n)ois, à la Terre-Monsieur, à la Sarrazinière, à Manonville, sur les Moulins, en Moulin-Vaux, en Mollonville et derrière Latrie (canton situé derrière le cimetière), et en Montant les Portions, dans la direction de Blénod.»

    Lepage précise dans sa notice sur le bourg[3] :

    «Les archives de Moutrot ont été détruites par un incendie, on ne dit pas en quelle année; il est probable que c'est à l'époque de la révolution de 1792. A l'angle septentrional et dans l'enceinte du cimetière, s'élève une chapelle dédiée à saint Elophe, patron de la paroisse, qui versa son sang pour la foi catholique, près de Solimariaca, maintenant Soulosse, du temps de l'empereur Julien. Au-dessus de la porte, qui sert à la fois de fenêtre et d'entrée, on lit le millésime 1727. Cependant cette chapelle est de plus ancienne date, puisque, dans l'intérieur, on voit, engagé dans le mur,un petit monument funèbre portant la date du ..»

    Toutefois il est permis de faire remonter l'histoire du village bien avant puisque son nom est attesté dès l'année 1034 et que le père B Picart en parle comme d'une possession de l'Abbé de St Epvre à Toul. dans son pouillé[16]. (Molenis Villa ou Mollenville)

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 1977 mars 1989 Henri Champougny    
    mars 1989 juin 1995 Daniel Dethorey    
    juin 1995 mai 2020 Guy Champougny[17]   Retraité agricole
    mai 2020 En cours Charles Matos[17],[18]   Ingénieur ou cadre technique d'entreprise

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[20].

    En 2018, la commune comptait 309 habitants[Note 3], en augmentation de 3 % par rapport à 2013 (Meurthe-et-Moselle : +0,34 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    218194209224224218212225233
    1856 1861 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    205217192187186179174174172
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    176157140142157137129117124
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 2013
    131125146167246290297303300
    2018 - - - - - - - -
    309--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[21] puis Insee à partir de 2006[22].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Économie

    Henri Lepage[3] et E. Grosse[23] donnent quelques indications à caractère économique dans leurs ouvrages de 1836 et 1843 en accord sur la surface totale de la commune :

    « Surf.territ.: 726 hect. cad., dont 481 en terres arab., 83 à 85 en bois, 70 à 75 en prés et 10 ou 11 en vignes, de faible qualité, Moulin à grains.»

    indiquant tous deux le caractère agricole voire modestement viticole de l'activité.

    Secteur primaire ou Agriculture

    Le secteur primaire comprend, outre les exploitations agricoles et les élevages, les établissements liés à l’exploitation de la forêt et les pêcheurs. D'après le recensement agricole 2010 du Ministère de l'agriculture (Agreste[24]), la commune de Moutrot était majoritairement orientée[Note 4] sur la production de céréales et d'oléagineux (auparavant polyculture et poly- élevage) sur une surface agricole utilisée[Note 5] d'environ 593 hectares (inférieure à la surface cultivable communale) en baisse depuis 1988 - Le cheptel en unité de gros bétail s'est nettement réduit de 725 à 256 entre 1988 et 2010. Il n'y avait plus que 5 exploitations agricoles ayant leur siège dans la commune employant 6 unités de travail[Note 6].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Vestiges visibles de la voie romaine Lyon-Trèves.
    • Fontaine monumentale XIXe.
    • Une auge et sa colonne en pierre, d'époque et de facture inconnues.
    • Trou des Glanes, résurgence de l'Aroffe, au bord de la route allant à Ochey (A. KIENTZ (2010) Les deuilles en Pays de Colombey. Etudes Touloises n° 135, article 2.)

    Édifices religieux

    • Église Saint-Elophe XVIIIe.


    • Chapelle Saint-Elophe XVIIIe, près du cimetière.


    Héraldique

    Les armoiries de Moutrot se blasonnent ainsi :

    Ecartelé en sautoir d'or et de gueules, au château d'eau d'azur en chef et au pont se sable maçonné d'argent sur une rivière d'azur en pointe.

    Adopté en septembre 2011.

    Voir aussi

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    4. Orientation technico-économique de la commune : production dominante de la commune, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel de l'ensemble des exploitations agricoles de la commune à la production brute standard.
    5. Superficie agricole utilisée : superficies des terres labourables, superficies des cultures permanentes, superficies toujours en herbe, superficies de légumes, fleurs et autres superficies cultivées de l'exploitation agricole.
    6. Unité de travail annuel : mesure en équivalent temps complet du volume de travail fourni par toutes les personnes intervenant sur l'exploitation. Cette notion est une estimation du volume de travail utilisé comme moyen de production et non une mesure de l'emploi sur les exploitations agricoles.

    Références

    1. https://www.habitants.fr/meurthe-et-moselle-54
    2. « Fiche Ma Commune - SIGES Rhin-Meuse - ©2019 », sur sigesrm.brgm.fr (consulté le ).
    3. Henri Lepage, Le département de la Meurthe. Première partie : statistique historique et administrative , Nancy, Imprimerie PEIFFER, 1843, p. 384 (lire en ligne)
    4. « Inversac du trou des Glanes - Description », sur www4.ac-nancy-metz.fr (consulté le ).
    5. « inversac — Wiktionnaire », sur fr.wiktionary.org (consulté le ).
    6. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    7. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    8. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    9. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    10. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    11. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    12. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    13. Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, 1862
    14. Aude Wirth, Les Noms de lieux de Meurthe-et-Moselle : Dictionnaire étymologique, Haroué, Gérard Louis, , 313 p. (ISBN 2-914554-43-5).
    15. Jules Beaupré, Répertoire archéologique pour le département de Meurthe-et-Moselle, époques préhistoriques, gallo-romaines, mérovingiennes, (lire en ligne), p. 104.
    16. Benoît de Toul, (166.-1720)., Pouillié ecclésiastique et civil du diocèse de Toul. Imprimé par ordre de Monseigneur., Chez Loüis & Etienne Rolin, (OCLC 491986334, lire en ligne).
    17. « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
    18. « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
    19. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    20. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    21. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    22. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    23. E. Grosse, Dictionnaire statistique du département de la Meurthe : contenant une introduction historique..., Nabu Press (réimpr. 2012) (1re éd. 1836) (ISBN 1278248951 et 9781278248950, OCLC 936241814, lire en ligne), p. 266.
    24. « Ministère de l'agriculture et de l'alimentation - agreste - La statistique, l'évaluation et la prospective agricole - Résultats - Données chiffrées », sur agreste.agriculture.gouv.fr (consulté le ) : « Principaux résultats par commune (Zip : 4.4 Mo) - 26/04/2012 - http://agreste.agriculture.gouv.fr/IMG/zip/Donnees_principales__commune.zip ».

    Liens externes

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