Monnaie de la Chine impériale

La monnaie de la Chine impériale (chinois :  ; pinyin : wén) est une monnaie utilisée en Chine durant la période impériale. Elle a été totalement remplacée au XIXe siècle par le yuan.

Les pièces de monnaie de la Chine Impériale (Dynasties Song à Qing) avec des pièces similaires coréennes et japonaises

Histoire

Le wén a été l'une des principales monnaies en Chine et désignait à la fois les pièces de monnaie et la monnaie papier. D'autres systèmes étaient alors utilisés simultanément, y compris ceux basés sur des poids métalliques, les tael et syce[1].

Jusqu'au XIXe siècle, les pièces en wén frappées étaient faites en cuivre, de forme ronde et percées d'un trou carré ou circulaire au centre[1]. Le trou permettait d'enfiler ensemble plusieurs pièces pour constituer des valeurs supérieures ; cet usage était très répandu du fait des faibles valeurs faciales des pièces. Les chaînes ainsi créées (chinois simplifié : 一贯钱 ; chinois traditionnel : 一貫錢 ; pinyin : yīguàn qián) pouvaient être de différentes tailles, mais leur valeur nominale était 1000 wén[2].

Une chaîne de 1000 wén était censée avoir une valeur égale à un tael (liǎng) d'argent[3]. Chaque chaîne de trésorerie était divisée en dix sections de 100. La personne chargée d'enfiler les pièces en gardait une, deux ou trois par centaine (selon l'usage local) en compensation de son effort. De fait, une once d'argent valait en réalité entre 970 et 990 espèces (ou plus) selon le lieu où l'on se trouvait[4].

Dans certains endroits dans le Nord, où il y avait une pénurie de pièces de monnaie, des chaînes de 500 pièces étaient parfois échangées pour une once d'argent. La monnaie papier était parfois illustrée du nombre de pièces qu'elle représentait.

Au XIXe siècle, les pièces de monnaie étrangères commencèrent à circuler largement en Chine, notamment les pièces d'argent tels les pesos mexicains. En 1889, la monnaie chinoise officielle devient le yuan et ses subdivisions ; on conserva tout de même le wén comme millième du yuan. Les pièces traditionnelles de 1 wén ont continué à être produites jusqu'à la fin de l'empire de Chine en 1911. Les dernières pièces de monnaie libellées en argent ont été frappées durant les premières années de la république populaire de Chine en 1924.

Les pièces de monnaie

De nombreuses autorités ont frappé des pièces de monnaie libellées en wén durant le XIXe siècle, y compris les ministères du gouvernement Impérial (le conseil de recettes et le conseil des travaux publics) en collaboration avec les autorités provinciales. La plupart des pièces étaient d'une valeur de 1 wén, mais des pièces de 5, 10, 50, 100, 200, 500 et 1000 wén furent également émises. Après l'introduction du yuan, les pièces n'ont plus été frappées qu'en coupures de 1, 2, 5, 10 et 20 wén.

Le papier-monnaie

Un billet de 2000 wén de 1859

Le premier papier-monnaie du monde, émis en Chine entre le VIIe et le XVe siècle, était libellé en wén. Le billet portait des représentations des pièces de monnaie, ou parfois des chaînes de dix pièces. Ces billets souffrirent de l'hyperinflation sous la dynastie Yuan en raison d'une forte production sans suffisamment d'équivalent en pièces de monnaie à l'arrière et ont été retirés à cette époque.

Le papier-monnaie est réapparu au cours du XIXe siècle. En 1853, des billets ont été introduits en coupures de 500, 1000 et 2000 wén. Les billets de 5000 wén sont apparus en 1856, suivis des billets de 10 000, 50 000 et 100 000 wén en 1857. Les derniers billets ont été émis en 1859.

Influence extérieure

Les premières monnaies coréennes, japonaises et vietnamiennes, respectivement le mun, le lun et le van, sont des dérivés du wén chinois. Ils reprennent les mêmes caractéristiques et les mêmes caractères. En 1695, le Shogunat ajoute le caractère gen chinois : sur l'avers de ses pièces de cuivre[5]. Quand le Viêt Nam obtient son indépendance de la Chine en 938, ils gardent tout d'abord la monnaie chinoise, puis frappent leur propre monnaie copiée à partir de 968.

Voir aussi

Références

  1. Krause, Chester L., and Clifford Mishler (1991).
  2. (zh) « Definition of guàn (貫) » (consulté le )
  3. Fredrik Schöth.
  4. (en) Hosea Ballou Morse, The Trade and Administration of the Chinese Empire, Adamant Media Company, (ISBN 1-4021-8404-2), p. 131
  5. Isaac Titsingh. (1834).

Liens externes

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