Mikhaïl Jarov
Mikhaïl Ivanovitch Jarov (en russe : Михаил Иванович Жаров), né le à Moscou et mort le dans cette même ville, est un acteur et metteur en scène soviétique, lauréat des trois Prix Staline, Artiste du peuple de l'URSS en 1949[1]. Membre du Parti communiste de l'Union soviétique depuis 1950.
Nom de naissance | Mikhaïl Ivanovitch Jarov |
---|---|
Naissance |
Moscou, Empire russe |
Nationalité | russe puis soviétique |
Décès |
Moscou, URSS |
Profession | acteur |
Films notables |
Le Chemin de la vie (1931) Pierre le Grand (1937) |
Biographie
Jarov est né dans la famille d'ouvrier d'imprimerie. Son père était un enfant abandonné, il avait reçu son nom de famille de sa tutrice dans un foyer pour enfants. La mère du futur artiste, Anna Semionovna Drozdova, était originaire du gouvernement de Smolensk, elle provenait des anciens serfs. Après avoir travaillé dans une imprimerie comme son père, Jarov a trouvé un post dans l'administration du théâtre d'opéra Sergueï Zimine, fondé en 1904 et nationalisé en 1917, devenu par la suite une filiale du théâtre Bolchoï. Il y a fait également de la figuration. En 1918, il s'inscrit à une formation en art dramatique dirigé par Arkadi Zonov et Valeri Beboutov au sein du théâtre de l'union des associations des travailleurs à l'éducation artistique qui fonctionnait à Moscou en 1918-1920. La même année, il commence à jouer au théâtre Expérimental-héroïque de Moscou qui, par la suite, a fusionné avec le studio de Vsevolod Meyerhold pour former l'Académie russe des arts du théâtre. Il participe également aux spectacles de Blouse Bleue, le théâtre collectif d'influence agitprop.
À partir de 1938, Jarov est acteur du théâtre Maly où il joue principalement dans le répertoire classique.
Jarov a débuté au cinéma en 1915, avec un petit rôle dans le film Tsar Ivan Vassilievitch Grozny d'Aleksandre Ivanov-Gaï. L'apogée de sa popularité tombe dans les années 1930. Il a en tout joué dans près de soixante films. Son dernier rôle fut celui d'un détective de province, Aniskine dans une trilogie inspirée des livres de Vil Lipatov. C'est ainsi que Jarov est resté dans la mémoire de la jeune génération[2].
En dehors de son travail, Jarov était un philatéliste passionné[3].
L'artiste est décédé le dans son sommeil. Il est inhumé au cimetière de Novodevitchi[2].
En 2009, Olga Derjavina a relaté la biographie d'acteur dans le film Mikhaïl Jarov. Enfant gâté de la fortune... (Михаил Жаров. Счастья баловень безродный...)[4].
Vie privée
Jarov était marié quatre fois. Il a rencontré sa première épouse, Dina Jarova, participant à une série de concerts sur le front pendant la guerre civile russe. Ensemble ils ont eu le fils Evgueni. Après le divorce, alors que Jarov s'est installé avec sa nouvelle campagne, l'actrice Liudmila Polyanskaya, Dina et Evgueni sont restés vivre avec la mère de Jarov à la demande de cette dernière. Polyanskaya et Jarov ont eu deux enfants qui sont morts tous les deux à l'âge de quelques mois. Cela a plongé leur mère dans une profonde dépression et les époux se sont éloignés l'un de l'autre, pour finalement divorcer en 1942[4].
Sa troisième femme, l'actrice Ludmila Tselikovskaya, était de presque vingt ans sa cadette. Elle a joué avec lui dans plusieurs films et participait aux spectacles sur le front de la Seconde Guerre mondiale. Elle l'a quitté en 1947. Peu après, dans un sanatorium, Jarov a croisé le couple de médecins Gelstein, avec leur fille de dix-huit ans, Maïa. Malgré les trente ans de différence d'âge ils ont sympathisé et se sont mariés. Les parents Gelstein, ont été arrêtés et emprisonnés lors du complot des blouses blanches. Jarov, d'habitude loyal envers le pouvoir, a pris leur défense, en écrivant d'innombrables lettres pour obtenir la libération de ses beaux-parents. Avec Maïa il hébergeait également la sœur de cette dernière. Dans ce mariage deux filles sont nées: Anna en 1951, et Liza en 1953[4].
Filmographie sélective
- 1924 : Aelita de Yakov Protazanov
- 1925 : La Fièvre des échecs de Vsevolod Poudovkine
- 1926 : Miss Mend de Boris Barnet et Fedor Ozep
- 1927 : Garçon de restaurant
- 1928 : L'Aigle blanc d'Yakov Protazanov
- 1931 : Le Chemin de la vie de Nikolaï Ekk
- 1933 : Les 26 commissaires de Nikolaï Chenguelaia
- 1933 : Okraïna de Boris Barnet
- 1937 : Pierre le Grand de Vladimir Petrov
- 1939 : Maxime à Vyborg de Grigori Kozintsev et Leonid Trauberg
- 1939 : L'Erreur de l'ingénieur Kotchine (ru) de Aleksandre Matcheret
- 1942 : La Defense de Tsaritsyne des frères Vassiliev
- 1944 : Ivan le Terrible de Sergueï Eisenstein
- 1954 : Anne au cou (Анна на шее) d'Isidore Annenski, l'adaptation de la nouvelle éponyme d'Anton Tchekhov
- 1958 : Jeune Fille à la guitare de Alexandre Feinzimmer
- 1968 : Détective du village d'Ivan Loukinski
- 1973 : Aniskine et Fantômas de Vitali Ivanov et Vladimir Rapoport
- 1978 : Et de nouveau Aniskine de Vitali Ivanov
Distinctions
- Ordre du Drapeau rouge du Travail (1938, 1949)
- Prix Staline (1941, 1942)
- Ordre de Lénine (1974)
- Ordre de l'Étoile rouge (1944)
- Ordre de la Révolution d'Octobre (1979)
- Artiste du peuple de l'URSS (1949)
- Héros du travail socialiste (1974)
Notes et références
- (ru) « Жаров Михаил Иванович. », sur russiancinema.ru (consulté le )
- (ru) « Ровесник века - Михаил Жаров. », sur РИА Новости, (consulté le )
- (ru) Л. Сладков. В гостях у Жарова. Филателия СССР. 1977. №1. Стр. 20-21, « В гостях у Жарова. », sur stampsportal.ru (consulté le )
- (ru) « Михаил Жаров. "Счастья баловень безродный...". », sur 1tv.ru (consulté le )
Liens externes
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