Mikhaïl Eisenstein

Mikhaïl Ossipovitch Eisenstein (en russe Михайл Осипович Эйзенштейн), né le 5 septembre 1867 ( dans le calendrier grégorien) à Bila Tserkva et mort le 18 juin 1920 ( dans le calendrier grégorien) à Berlin[1], est un architecte russe.

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Ingénieur en génie civil, architecte, il est employé par la ville de Riga puis de Petrograd. Il est surtout célèbre pour ses réalisations d'immeubles du style Art nouveau à Riga. Il est le père du célèbre cinéaste russe Sergueï Eisenstein.

Biographie

Mikhaïl Eisenstein et sa famille

Né dans une famille de commerçants à Saint-Pétersbourg, Mikhaïl Eisenstein était issu du côté paternel d'une famille juive germano-balte. Ses grands-parents paternels se convertirent à l'orthodoxie. Il était lui-même un chrétien orthodoxe fervent. Lorsqu'il déménagea à Riga, il s'inscrivit comme un paroissien actif de la communauté orthodoxe, d'après les Mémoires de son fils Serge. Du côté maternel, Mikhaïl Eisenstein était issu d'une lignée de Suédois russifiés.

Il s'inscrivit à l'Institut des ingénieurs civils, aujourd'hui Université nationale d'architecture de Saint-Pétersbourg, dont il sortit parmi les premiers. Il s'installa à Riga, dans le gouvernement de Livonie, en 1893 et devint rapidement architecte des édifices publics de Riga, puis de toute la Livonie.

En plus de ses fonctions publiques, Eisenstein fut l'auteur d'une cinquantaine de projets architecturaux à Riga (notamment rues Alberta, Strēlnieku, Elizabetes) et dans ses environs, pour la plupart des immeubles de rapport, dans le style européen de l'époque, avec pièces de réception, chambres ouvrant sur un long couloir et cuisine au bout donnant sur un escalier de service. La ville accueillant de plus en plus d'employés et de fonctionnaires de l'Empire, sa croissance était rapide et importante.

Le jeune architecte porta son choix matrimonial sur une jeune fille fort aisée issue de Saint-Pétersbourg, Youlia Ivanovna Konietskaïa, dont la dot était importante. En 1896, elle lui donna un fils, Serge, mais les liens du ménage commencèrent à s'altérer quelques années plus tard. La famille était installée au 6 boulevard Nikolaïevsky, appartement n° 7, en face du bâtiment de la Société des tirailleurs allemands ; aujourd'hui, à la place de ce bâtiment militaire germano-balte, se trouve la Maison des congrès.

D'après les Mémoires de son fils, Mikhaïl Eisenstein, qui parlait couramment le français et l'allemand en plus du russe, était passionné d'opéra et de théâtre. Ses amis, dont beaucoup étaient critiques de théâtre, s'amusaient à deviner le nom des femmes, représentées en sculpture ou en mascaron sur les façades des immeubles qu'il construisait. Elles étaient toutes actrices ou cantatrices célèbres de l'époque. L'architecte avait une vie mondaine importante en plus de sa carrière publique et de ses travaux personnels. C'était un homme cultivé et agréable en société, mais devenant de plus en plus dépensier, il fera preuve d'autoritarisme en famille. En 1915, il fut nommé conseiller d'État en fonction, équivalant à la 4e classe de la Table des rangs, ce qui (à deux ans de la Révolution d'Octobre...) lui donnait droit à la noblesse héréditaire.

Son fils termina le lycée d'études modernes de Riga en 1909 à l'époque où les rapports entre ses parents étaient au plus mal. Il continua ses études à Saint-Pétersbourg et ses parents se séparèrent en 1912, après que sa mère fut partie vivre à Paris. En 1914, il s'engagea sur le front et cessa ses relations avec son père. Celui-ci, ferme opposant de la Révolution d'Octobre, émigra en Allemagne où il mourut à près de 54 ans. Il est enterré au cimetière russe-orthodoxe de Tegel, dans les faubourgs de Berlin.

Œuvres

Les immeubles d'Eisenstein que l'on montre aux touristes aujourd'hui sont avant tout ceux de la rue Elisavetinskaïa (aujourd'hui rue Elisabetes) aux n° 10a, 106 et 33 aux façades colorées Art nouveau avec profusion de sculptures. Les immeubles de rapport construits par Eisenstein appartenaient à de riches hommes d'affaires qui les donnaient en location. Parmi eux, il y avait Bogouslavsky, Ilichevsky, Lube et surtout le conseiller d'État Lebedevsky qui était fabuleusement riche. Celui-ci lui fit construire de magnifiques immeubles rue Albert (Albertovskaïa à l'époque, Alberta iela aujourd'hui) qui concentre les façades Art nouveau ou Modern'Style les plus remarquables de Riga. Celle du n° 2a présente deux sphinx chers à Serge Eisenstein qui les avait reproduits au crayon dans son enfance. Il fit mettre, dans la scène célèbre tournée sur les escaliers d'Odessa de son film muet Le Cuirassé Potemkine, deux lions ailés qui les lui rappelaient. C'était un signe de sa jeunesse, mais c'était aussi dans cette maison que vécut Isaiah Berlin dans son enfance.

Mikhaïl Eisenstein dessina aussi des immeubles rue Strelkov (aujourd'hui Strelnieku), dont l'un au n° 4 de couleur bleu azur, décoré de délicates statues, est un exemple du raffinement du Siècle d'argent.

Notes et références

  1. Bergan, Ronald,, Sergei Eisenstein : a life in conflict, , 420 p. (ISBN 978-1-62872-626-8, OCLC 907190307, lire en ligne)

Annexes

Articles connexes

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