May Zao
May Zao, née le à Hong Kong et morte le à Paris, est une sculptrice d'origine chinoise, deuxième épouse du peintre Zao Wou-Ki.
Biographie
Après ses études secondaires, Chan May-Kan est de 1950 à 1958 actrice pour le cinéma et le théâtre. Elle rencontre Zao Wou-Ki en 1958 à Hong Kong, l'épouse et vient vivre à Paris, rue Jonquoy, où elle côtoie aussitôt ses amis, représentants majeurs de la nouvelle école de Paris.
May Zao commence alors à dessiner et peindre puis se tourne autour de 1963 vers la sculpture. « Maîtrisant mal notre langue », elle y trouve « un lieu d'épanouissement loin d'un monde qui lui demeurait étranger et où elle ne se sentait pas à l'aise », observe Bernard Dorival[1]. Elle reçoit alors brièvement des conseils de ses amis Martine Boileau et Étienne Hajdu. « May ne pouvait pas être une élève (…). Ma relation avec elle se bornait à lui proposer le matériau ou l'outil qui me semblait lui faire défaut, à lui indiquer le chemin de la fonderie ou celui du four à cuire les terres », précise Martine Boileau [2].
De santé psychologique précaire, May Zao meurt le . « Sur sa vie soudain elle passe le buvard », écrit Henri Michaux[3].
Zao Wou-Ki peint en 1972 En mémoire de May (huile sur toile, 200 × 525,7 cm), conservé au Centre Pompidou (don de l'artiste, 1973)[4]. Il lui dédie également un cahier reproduisant dix-sept de ses dessins à l'encre de Chine réalisés en 1971, édité en [5].
L'œuvre
May Zao réalise de 1964 à 1972 esquisses, ébauches et œuvres en plâtre, terre cuite, marbre et bronze (fondues par Clémenti et Susse). « Ce fut un cheminement têtu, obstiné, mais qui, de son début jusqu'à sa fin, ne put s'accomplir qu'au cours de période de rémission de plus en plus brèves que voulait bien consentir un mal sans grand espoir », écrit Guy Marester[6].
D'emblée non-figuratives, « les formes quasi charnelles, et parfois presque descriptives » de ses œuvres épurées se caractérisent par un « équilibre des masses sculptées entre elles et avec l'espace par lequel elles se laissent pénétrer, transpercer, ou même séparer »[7]. « C'est l'aimable des corps, le velours des corps, la fragilité des corps qu'elle conduit à l'abstraction », analyse Pierre Schneider[8].
May Zao reporte une exposition de ses sculptures annoncée à la Galerie de France en 1970. Une vingtaine de ses œuvres y est présentée après sa mort, en . L'une d'entre elles a été placée sur sa tombe au cimetière du Montparnasse (1re division).
Collections publiques
- Musée de Gajac, Villeneuve-sur-Lot
Bibliographie
: source utilisée pour la rédaction de cet article
- May Zao, 1930-1972, sculptures, textes de Guy Marester, Pierre Alechinsky, Martine Boileau, Bernard Dorival, Guy Genon-Catalot, Raymond Haas, Samuel M. Kootz, Étienne Hajdu, Bert M.P. Leffmans, Alfred Manessier, Henri Michaux, I.M. Pei, Claude Roy, Pierre Schneider, Pierre Soulages, éditions Galerie de France, Paris, 1972, 48 p.
- Autoportrait, Zao Wou-Ki (et Françoise Marquet), Fayard, Paris, 1988 (ISBN 2213022070)
Notes et références
- May Zao, 1930-1972, sculptures, éditions Galerie de France, Paris, 1972, p. 20
- May Zao, 1930-1972, sculptures, éditions Galerie de France, Paris, 1972, p. 16
- Henri Michaux, « L'Interompue », dans May Zao, 1930-1972, sculptures, éditions Galerie de France, Paris, 1972, p. 30-31
- Notamment reproduit dans Zao Wou-Ki, galerie nationale du Jeu de Paume, 2003, p. 106-109
- éditions des Nouvelles images, Lombreuil, mai 1972
- May Zao, 1930-1972, sculptures, éditions Galerie de France, Paris, 1972, p. 6
- Guy Marester, dans May Zao, 1930-1972, sculptures, éditions Galerie de France, Paris, 1972, p. 10
- May Zao, 1930-1972, sculptures, éditions Galerie de France, Paris, 1972, p. 40
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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