Maurice Belleux

Maurice Belleux, né le au Palais, sur Belle-Île-en-Mer en Bretagne, et mort le , est un résistant, officier du renseignement et général de l’armée française. Il fut le créateur du réseau Hunter en 1943 au sein du Bureau central de renseignements et d’action (BCRA).

Maurice Belleux
Naissance
Le Palais (France)
Décès  93 ans)
Origine France
Allégeance République française
Forces françaises combattantes
Arme Aviation
Grade Général de division
Années de service 19321961
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Croix de Guerre 1939-1945
Autres fonctions Chef du réseau Hunter

Il participa à la guerre d’Indochine où il dirigea le SDECE durant six ans et demi.

Biographie

Maurice Belleux intègre l’école spéciale militaire de Saint-Cyr et devient officier de l’armée française, dans l’aviation[1]. Il obtient son brevet de pilote en [2]. Il sert ensuite dans les états-majors des forces armées à Beyrouth, le Liban étant alors sous mandat français, et Tananarive, Madagascar étant une colonie française[1],[2].

Maurice Belleux revient en France où il occupe différents postes en France métropolitaine à Montpellier, Clermont-Ferrand et Lyon où il commande une escadrille de chasse lors de la déclaration de guerre de la France à l’Allemagne[1],[2].

Chef de réseau de la Résistance

En , le capitaine Belleux prend la direction des archives et du musée de l’Air de Toulouse. Il crée en le réseau de résistance Hunter, rattaché au réseau Phratrie. Il poursuit son travail pour la résistance après avoir été rappelé en activité comme officier de liaison pour la commission d’armistice et dirige le réseau jusqu’au . Recherché par les services allemands et français, le BCRA, auquel est rattaché le réseau, lui commande de rejoindre l’Angleterre et les Forces aériennes de la France libre[1],[3].

Entretemps, le réseau s’est fortement étendu : centré au départ sur les activités aéronautiques allemandes dans la région de Toulouse, il a constitué des sous-réseaux à travers la France, recruté des nombreux agents (572 agents vont travailler pour lui) et fait passer aux autorités britanniques des informations couvrant tous les secteurs militaires et économiques[1].

L’Indochine

Il poursuit sa carrière militaire au sein de la Direction générale des Études et Recherches (DGER) et du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE) qui prend sa suite après la guerre[1]. Il est responsable de la section des études[4].

Il est nommé pour une mission de six mois en Indochine alors en pleine guerre. Il arrive à Saïgon en pour réorganiser les services. Il remplace rapidement le colonel Gaston et reste plus de six ans et demi de plus comme directeur du SDECE sur place[5],[3]. Il s’agissait selon lui au départ d’une nomination politique orchestrée par les socialistes pour l’éloigner de Paris[4].

Il s’alarme de la situation militaire et politique et le fait savoir en 1950 à sa hiérarchie : « Si la pression du Viet Minh s’unit aux forces chinoises, nous verrons se produire en Indochine la plus grande catastrophe militaire de l’histoire de France »[2].

L’opération X

C’est sous sa direction qu’intervient le financement des actions clandestines avec l’argent du trafic de drogue[6],[7]. Il met au point l’opération X qui consiste à acheter aux Hmong leur production de pavot et à l’acheminer jusqu’au Laos. De là, grâce à plusieurs canaux de distribution, la drogue est redistribuée avec l’appui des Binh Xuyen[8],[9],[10],[11].

En , Maurice Belleux est nommé chef de la sécurité militaire[1].

Retraite militaire

Général de division aérienne, il est mis à la retraite le .

Il totalise 5 215 heures de vol dont 1 170 en extrême-orient et 607 heures de vol de guerre[3].

CNCR

Après son départ de l’armée, Maurice Belleux prend la présidence de la Commission nationale consultative de la Résistance (CNCR). La CNCR est chargée de l’instruction des dossiers présentés par les résistants pour se voir identifiés comme tels par le ministère de la Défense[1].

Dans les années 1970, il travaille pour le groupe aéronautique Dassault.

Vie privée

Maurice Belleux était catholique. Il était père de deux enfants nés de son union avec son épouse Rolande[2],[4].

Décorations principales

Références

  1. Jacques Iznard, « Décès de Maurice Belleux », Le Monde,
  2. (de-CH) Willi Wottreng, « Im Dschungel der Spione », Neue Zürcher Zeitung, (ISSN 0376-6829, lire en ligne, consulté le )
  3. Marcel Catillon, Qui était qui? : mémorial aéronautique, Nouvelles Editions Latines, , 224 p. (ISBN 978-2-7233-2053-5, lire en ligne)
  4. Jean-Marc Le Page, Les services secrets en Indochine, Nouveau Monde éditions, , 520 p. (ISBN 978-2-36942-024-8, lire en ligne)
  5. Pierre Journoud, « La CAT/Air America dans les guerres d'Indochine, ou le rôle d'une compagnie aérienne privée secrètement détenue par la CIA (1950-1975) », Guerres mondiales et conflits contemporains, vol. 238, no 2, , p. 129 (ISSN 0984-2292 et 2101-0137, DOI 10.3917/gmcc.238.0129, lire en ligne, consulté le )
  6. « Histoire et géopolitique du trafic des opiacés en Asie du Sud-Est », sur Vih.org, (consulté le )
  7. « Alfred McCoy », sur bearcave.com (consulté le )
  8. Christian Bachmann et Anne Coppel, La Drogue dans le monde : hier et aujourd'hui, Seuil (réédition numérique FeniXX), , 666 p. (ISBN 978-2-02-127516-2, lire en ligne)
  9. Jacques Follorou et Vincent Nouzille, Les Parrains corses : Leur histoire, leurs réseaux, leurs protections, Fayard, , 624 p. (ISBN 978-2-213-68358-4, lire en ligne)
  10. Jean-Marc Lepage, Les services secrets en Indochine, Nouveau monde éditions, , 520 p.
  11. (en) 2LT Scott Bennett 11th Psychological Operations Battalion, SHELL GAME : A Military Whistleblowing Report to the U.S. Congress Exposing the Betrayal and Cover-Up by the U.S. Government of the Union Bank of Switzerland-Terrorist Threat Finance Connection to Booz Allen Hamilton and U.S. Central Command, Lulu.com (ISBN 978-1-312-00260-9, lire en ligne)
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