Mathieu Pernot

Mathieu Pernot (né le à Fréjus) est un photographe français.

Biographie

Mathieu Pernot est né en 1970 à Fréjus (Var) et a grandi à Saint-Raphaël (Var) dans un milieu qu'il décrit comme "petit-bourgeois de gauche" - son père est ingénieur[1]. Il a étudié à l’École nationale supérieure de la photographie d'Arles dont il sort diplômé en 1996.

Dès 1997, son travail est exposé au Centre national de la photographie puis aux Rencontres internationales de la photographie d'Arles[2].

Il se fait d'abord connaitre pour son travail et son engagement auprès des communautés tsiganes qu'il rencontre lorsqu'il vit à Arles. Il publie un premier livre Tsiganes chez Actes-Sud en 1999 qui montre des images réalisées avec une famille de Roms dont l'auteur deviendra très proche.

Il découvre alors, au détour d'un livre, l'existence d'un camp d'internement pour nomades (le camp de Saliers) créé par le gouvernement de Vichy entre 1942 et 1944. Voulant en savoir plus, il consacre du temps et des pellicules à cette page d'histoire un peu oubliée, et publie chez Actes Sud en 2001 Un camp pour les bohémiens, avec le concours des historiennes Henriette Asséo et Marie-Christine Hubert[3]. Il obtient pour cette publication le prix international Romanes[4].

Dans les années 2000-2010, il réalise plusieurs travaux en relation avec les questions d'enfermement, avec par exemple la série des Hurleurs[5], ou les questions d'urbanisme, sur les grands ensembles de banlieue en particulier[6].

En 2013, il réalise une collaboration avec l'historien Philippe Artières, sur la mémoire visuelle de l’hôpital psychiatrique du Bon Sauveur, à Picauville, dans la Manche. Ce travail est récompensé par le prix Nadar en 2013, et fait l'objet d'une publication, L'Asile des photographies, et d'une exposition à la fondation Maison rouge[7].

En 2014, une rétrospective de son travail est organisée au musée du Jeu de Paume sous le titre de La Traversée. Cette exposition met pour la première fois en relation des séries d'images réalisées pendant une vingtaine d'années[2]. Pour cette exposition, il réalise une nouvelle série, Le Feu, qui montre une caravane de tsiganes brûlant dans la nuit avec les membres d'une famille réunis autour du feu[8].

En 2017, il présente l'exposition les Gorgan aux Rencontres internationales de la photographie d'Arles et publie un livre du même nom aux éditions Xavier Barral. Ce projet retrace vingt ans de photographies avec une famille rom que l'auteur a rencontré lorsqu'il était étudiant à l’École nationale supérieure de la photographie d'Arles.

Prix et bourses

Publications

  • La santé, éditions Xavier Barral, 2018
  • Les Gorgan, éditions Xavier Barral, 2017
  • România, Filigranes éditions, 2017
  • Dorica Castra, Filigranes éditions, 2017
  • La Traversée, Le Point du jour éditeur, 2014
  • L'Asile des photographies, éditions Le Point du jour, 2013 (ISBN 978-2-912132-75-8)
  • Ligne de mire, GwinZegal édition, 2013
  • Les Migrants, GwinZegal édition, 2012
  • Le Grand Ensemble, Le Point du jour éditeur, 2007
  • L'État des lieux, texte de François Cheval, Éditions 779, Société française de photographie, 2004
  • Hautes surveillances, Arles, Actes Sud, 2004, 76 p.
  • Un camp pour les bohémiens, Actes Sud, 2001
  • Tsiganes, Actes Sud, 1999
  • Mathieu Pernot, L'atelier, Centre national de la photographie, 1997

Expositions individuelles

  • 2014
    • Ligne de mire, galerie Éric-Dupont, Paris
    • La Traversée, Jeu de Paume, Paris
    • L'Asile des photographies, Maison Rouge, Paris

Collections publiques

Engagement militant

En , Mathieu Pernot est signataire d’une pétition en collaboration avec des personnalités issues du monde de la culture pour boycotter la saison culturelle croisée « France-Israël », qui selon l'objet de la pétition sert de « vitrine » à l'État d'Israël au détriment du peuple palestinien

Notes et références

  1. Propos recueillis par Luc Debenoit, « Entretien avec Mathieu Pernot », Télérama 3586, , (pp. 4 à 8)
  2. Poiret 2014.
  3. Maigne 2001.
  4. Canitrot 2014.
  5. Guerrin 2005.
  6. Canitrot 2007.
  7. Harouni 2013.
  8. Guillot 2014.

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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