Mary Quant

Mary Quant est une couturière britannique née le à Blackheath. Elle fait partie des créateurs ayant donné naissance à la minijupe.

Biographie

Études et débuts dans la mode

Née à Blackheath dans le sud-est de Londres de parents enseignants gallois (Jack et Mary Quant, issus d'une famille de mineurs), Mary Quant étudie à la Blackheath High School (en) puis l’illustration à l’université de Goldsmiths (où elle rencontre son futur mari Alexander Plunket-Greene), les écoles d'art étant désormais ouvertes à la classe ouvrière depuis la récente gratuité de l'enseignement supérieur, ce qui est à l'origine du Swinging London[1]. Elle décroche par la suite un poste chez un couturier. En , elle s’est associée à son mari[2], et leur comptable Archie McNair, pour ouvrir une boutique de fripes sur King's Road à Londres, le « Bazaar », entièrement réaménagé plus tard par le designer Terence Conran[3]. En 1965 à la suite de ces travaux la boutique nouvelle devient un lieu de rencontres artistiques, mélange de musique, design et art[4].

À la suite des bonnes ventes obtenues pour un modèle innovant de pyjamas, et se trouvant insatisfaite de la variété de vêtements qui lui étaient présentés, Mary Quant décide de créer sa propre ligne de vêtements. Travaillant au départ uniquement seule, elle emploie par la suite une poignée de confectionneurs ; en 1966, elle travaillait avec dix-huit fabricants différents, mis en concurrence.

Création de la mini-jupe et ascension

Le mérite de la création des toutes premières minijupes revient à Lucien David Langman, maître tailleur et connaissance de Mary, de qui elle s'inspira fortement[5]. Ses jupes devenaient de plus en plus courtes depuis 1958, un développement qu’elle considère pratique et libérateur, permettant aux femmes de courir après un bus. La minijupe, qui l’a rendue célèbre, est devenue la référence de la mode des années 1960. La minijupe était également développée par André Courrèges, sans qu'on sache réellement qui a eu l’idée le premier[6],[7]. Mary Quant à nommé la minijupe d’après son modèle de voiture préféré, la Mini 1000[8].

En 1961, Mary Quant ouvre un second Bazaar à Knightsbridge. Elle décrit ses boutiques comme « une sorte de cocktail permanent »[9]. Dès le milieu des années 1960, elle exporte le London Look vers les États-Unis[10],[11], tout d'abord chez J. C. Penney[12]. Pour répondre à la demande, elle s’engage dans la production de masse, mettant en place le groupe Ginger. Sa popularité est à son apogée dans les années 1960, époque durant laquelle elle produit la courte « micro-minijupe », le maquillage « boîte de peinture », et les imperméables en plastique. Elle est alors un symbole de la mode de la capitale anglaise et fer de lance du Youthquake[8]. À la fin des années 1960, elle lance le short (« hot pants »), qui est sa dernière création de mode. Durant les années 1970 et 1980, elle s’intéresse aux accessoires de maison et au maquillage.

La « Mini Quant »

Mini robe par Mary Quant, années 1960 (Collection de la Fondation ethnographique du PéloponnèseNauplie).

En 1988, Mary Quant dessine l’intérieur de la nouvelle Mini (1000) Designer (originellement appelée la Mini Quant, mais on changea son nom car les diagrammes de popularité étaient contre le fait d’avoir le nom de Quant sur une voiture). Elle avait des sièges rayés en noir et blanc avec un tableau de bord rouge. Les ceintures de sécurité étaient rouges, et les sièges conducteur et passager étaient signés en haut à gauche. Le volant portait également la signature de Mary Quant. Les phares, les garde-boue, les poignées de portes et les pare-chocs étaient gris mat, en lieu et place des classiques finitions noires ou chromées. Deux mille véhicules furent disponibles à la vente en Grande-Bretagne dès le  ; un certain nombre de mini supplémentaires furent fabriquées pour les marchés étrangers. L’édition spéciale de la Mini fut présentée en deux couleurs, en noir et en blanc laiteux.

Démission et legs

En 2000, elle a démissionné de son poste de directrice de Mary Quant Ltd., sa compagnie de cosmétiques, après un rachat par un groupe japonais. Il existe plus de 200 boutiques aux couleurs de Mary Quant au Japon, où la mode Quant garde une certaine popularité.

Distinctions

Hommage

Laurent Voulzy lui a consacré une chanson.

Notes et références

  1. Patrick Liegibel, « Révolution dans les sixties : la minijupe », émission Au fil de l'histoire sur France Inter, 29 août 2012
  2. Chronique de la France, éditions Chronique, page 1182, (ISBN 2-03-503228-8).
  3. (en) « Magical memory tour of London », sur The Daily Telegraph,
  4. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 213
  5. « Lucien David Langman, une vie de (Jean Raymond) tailleur », sur Les Hardis, (consulté le )
  6. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 217
    « […] la minijupe. Vêtement emblématique s'il en est, elle continue d'alimenter les polémiques. Qui l'a inventée ? Dès le début de sa carrière, Mary Quant remonte les ourlets de plus en plus haut, et André Courrèges présente dans sa collection de 1965 un modèle très court. Quoi qu'il en soit, la mini s'impose […] »
  7. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), p. 232
    « Comme Pierre Cardin et Mary Quant, et pratiquement au même moment, il [André Courrèges] raccourcit la jupe. »
  8. Claire Baldewyns, « Une avant-garde qui s'inspire de la jeunesse de la rue », Gala, no 1080, , p. 45 (ISSN 1243-6070)
  9. Norberto Angeletti, Alberto Oliva et al. (trad. de l'anglais par Dominique Letellier, Alice Pétillot), En Vogue : L'histoire illustrée du plus célèbre magazine de mode, Paris, White Star, , 410 p. (ISBN 978-88-6112-059-4, présentation en ligne), « La décennie de la jeunesse », p. 180
  10. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1960-… », p. 216
    « En 1965, elle [Mary Quant] part à l'assaut des États-Unis pour promouvoir le London Look […] Dans la première moitié des années 1960, c'est une « invasion britannique » qui déferle sur les États-Unis, et Mary Quant en représente une facette, de même que le photographe David Bailey et ses séries de photos en plein cœur de Manhattan avec Jean Shrimpton […] »
  11. Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1960-… », p. 225
    « En 1965, sa tournée promotionnelle aux États-Unis fait sensation : les mannequins défilent pieds nus en dansant sur le podium. la « petite Anglaise » confirme sa position de reine internationale du London look. »
  12. (en) Design Museum et Paula Reed, Fifty fashon looks that changed the 1960s, Londres, Conran Octopus, , 114 p. (ISBN 978-1-84091-604-1, présentation en ligne), « Mary Quant - 1967 », p. 74

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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