Martinet (instrument)

Le martinet est un petit fouet multiple, constitué d'un manche en bois d'environ 25 cm. Les lanières, au nombre d'une dizaine, sont généralement en cuir.

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Un martinet

C'est un instrument traditionnel de châtiment corporel, né et utilisé autrefois en France et plus généralement en Europe. L'usage du martinet pour fesser les enfants est cependant tombé en désuétude en France, et est désormais assimilé à de la maltraitance.

Le martinet est similaire au chat à neuf queues, un instrument sévère à neuf lanières ou cordes longues qui fut utilisé dans les marines[réf. nécessaire], les forces armées[réf. nécessaire] et des institutions pénitentiaires, surtout dans l'Empire britannique ; et au knout, surtout connu de l'Empire russe.

Au XIXe siècle c'était aussi un instrument pour nettoyer les manteaux de la poussière et de la boue. Ce qui explique qu'on le trouvait près des portes d'entrée ou accroché aux porte-manteaux. Il faisait partie du paquetage militaire de la Première Guerre mondiale avec un manche taillé pour y apposer le matricule individuel et vingt-quatre lanières en cuir.

Origine du nom

Selon le Dictionnaire étymologique de la langue française d'Oscar Bloch et Walther von Wartburg, le nom (qui n'est pas attesté avant le début du XIXe siècle) a deux explications possibles. Ou bien il s'agirait d'un diminutif de Martin, surnom attribué au bâton et qu'on retrouve chez La Fontaine[1]. Ou bien son nom proviendrait du général français Jean Martinet, qui infligeait des exercices interminables et épuisants aux troupes de Louis XIV et exigeait un respect absolu du règlement, et qui aurait préféré l'utilisation d'un fouet à multiples lanières plutôt qu'un instrument de flagellation à lanière unique, qui avait tendance à tuer les hommes durant le châtiment.

Plus certainement, il est nommé par analogie avec le martinet, gros marteau à bascule mû par la force hydraulique pour battre en cadence des objets en cours de façonnage en cuivre ou en fer, du papier, du drap, du cuir, du chanvre, etc.

L'usage familial en France au XXe siècle

Espèce de férule inventée en France début du XIXe siècle, il est resté l'objet par excellence redouté des enfants jusque dans les années 1980, pour être rapidement abandonné, vivement critiqué. Il est considéré comme excessif de nos jours presque partout en Occident, même où le châtiment reste en vigueur. (Une rumeur non vérifiée que l'on retrouve fréquemment sur les réseaux sociaux affirme qu'une jurisprudence française de 1984 ferait apparaître implicitement le martinet comme étant hors-la-loi. Cela serait pour cela qu'on le trouverait désormais au rayon des produits pour animaux de certaines grandes surfaces. Cependant, aucune référence à une décision de justice spécifique n'est jamais donnée qui préciserait le tribunal qui aurait pris cette décision, ce qui amène à penser que la rumeur est infondée.) Pendant très longtemps, probablement jusqu'aux années 1980, de très nombreuses familles en possédaient un pour punir les enfants. La plupart du temps, il servait surtout pour menacer l'enfant en faute. Paradoxalement, on le trouvait dans les magasins de jouets mais plus communément dans toutes les drogueries. Il était aussi fabriqué de façon artisanale soit par les parents eux-mêmes, soit par des maroquiniers ou cordonniers locaux. Le dernier atelier de fabrication artisanale française se trouve dans la Nièvre[réf. nécessaire] au petit village de Fétigny au cœur du Morvan. C'était l'atelier de Suzanne Marache, décédée en . Comme on dit là-bas[style à revoir] : « les lanières en cuir des martinets n'ont pas seulement marqué les fesses de générations de petits garnements. » Dans le village de Fétigny, à une vingtaine de kilomètres de Quarré-les-Tombes, les souvenirs de la fabrique de martinets de Suzanne Marache sont encore bien vivants. L'atelier a été repris et fabrique toujours des martinets, mais plutôt à des fins érotiques. On ignore vraiment combien de personnes achètent encore cet instrument pour punir leurs enfants, mais à en croire différents forums sur l'éducation ou la vente qui n'a jamais disparu, le martinet continue subrepticement de fesser les enfants ou tout du moins de leur faire peur.

Le martinet fait aussi partie des légendes enfantines, où chaque dans le nord de la France, en Lorraine et en Alsace, le Père Fouettard (appelé Hans Trapp en Alsace) tout de noir vêtu et armé de son martinet qu'il cache dans sa botte, vient fouetter les enfants qui n'ont pas été sages, tandis que Saint-Nicolas distribue des friandises aux meilleurs d'entre eux.

Voir aussi

Notes et références

  1. Oh! oh! quelle caresse et quelle mélodie!
    Dit le maître aussitôt, holà, Martin-bâton!
    Martin-bâton accourt, l'âne change de ton

     L'Âne et le Petit Chien »)


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