Martial-Piéchaud
Martial-Piéchaud, connu également sous le nom de Martial de Combelle[1], né le à Bordeaux et mort le à Nay (Pyrénées-Atlantiques), est un écrivain, critique littéraire et dramaturge français.
Membre de la Génération Perdue, ami d'enfance de François Mauriac, très lié avec André Lafon et Jean de La Ville de Mirmont, il est lauréat de l'Académie française en 1926 (Prix Paul-Flat), 1929 (Prix Toirac), et 1951 (Prix Narcisse-Michaut).
Biographie
Jeunesse et formation
Jean Baptiste Pierre Martial Piéchaud est né en 1885 dans la maison familiale de Bordeaux (aujourd'hui détruite), au 7 de la rue Arnaud-Miqueu[2]. Son père, Timothée Piéchaud, professeur à la faculté de Médecine de Bordeaux, précurseur en chirurgie infantile, éminent chirurgien, est issu d'une vieille famille girondine originaire d'Abzac et à la tradition médicale fortement ancrée. Sa mère, Marie Cardez, est la fille du comte Ferdinand Cardez, et descend d'une vieille famille du négoce bordelais. Martial est le troisième d'une fratrie de huit enfants.
Plus vieil ami de François Mauriac, il apprend à lire avec lui chez la sœur Adrienne, rue du Mirail[3]. Il fait ses études, comme plus tard ses frères Louis et Ferdinand, chez les Jésuites au Lycée Saint-Joseph-de-Tivoli à Bordeaux. Après une licence ès lettres sous la direction de Fortunat Strowski[4], il part à Paris pour y faire une licence de droit. Il entre ensuite comme rédacteur à la Préfecture de la Seine. Il publie alors ses premiers articles dans diverses revues, qu'il signe Martial de Combelle, du nom de son arrière-grand-mère.
Mariage et descendance
Il se marie à Nay le avec Anne-Marie Berchon, fille de Victor Berchon, industriel, maire de Nay, et de Jeanne Blancq[5]. Ils ont deux enfants : Nicole (1922-2011) et Philippe (1926-2003), industriel. Son épouse est décédée accidentellement en 1940 à Nay[6].
Carrière littéraire
Membre de la Génération perdue, il est très lié avant la guerre avec Jean de La Ville de Mirmont, Jean Balde, André Lafon, François Mauriac, Jacques Rivière, et, non bordelais, Jean Giraudoux et Alain-Fournier[7]. En 1914, il publie son premier roman, Le Retour dans la nuit, d'abord dans La Revue hebdomadaire, puis chez Grasset. Sa publication est alors remarquée, mais la guerre interrompt brutalement ce succès. À la sortie de la guerre, de laquelle il sort décoré de la Croix de guerre, il a perdu ses chers amis André Lafon et Jean de La Ville de Mirmont.
Il tient ensuite une chaire de critique littéraire dans la Revue de Paris, l'Illustration, la Revue des deux Mondes et la Revue hebdomadaire.
À partir de 1920, il écrit pour le théâtre. Il se fait remarquer avec Mademoiselle Pascal, joué à l'Odéon, suivi en 1923 par Le Sommeil des amants, au Théâtre Antoine. Le Quatrième, joué à la Comédie-Française, connaît également un important succès durant l'année 1928, qui lui vaut, l'année suivante, le Prix Toirac de l'Académie française.
Il concourt sans succès au Prix Goncourt, en 1921 pour son roman La Dernière auberge[8] et en 1925 pour Vallée heureuse[9]. En 1926, il reçoit le Prix Paul Flat de l'Académie française[10].
En 1933, il est fait chevalier de la Légion d'honneur[11] ; il est promu au grade d'officier en 1956.
Il meurt à Nay (Pyrénées-Atlantiques) le et est inhumé dans le caveau de la famille de son épouse Berchon.
Il fut membre de l'Association des Girondins de Paris[12] et de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques[13].
Distinctions
Décorations
- Chevalier de la Légion d'honneur, 1933, carrière.
- Officier de la Légion d'honneur, 1956, carrière.
- Croix de guerre 1914-1918, 1917.
Prix
- Prix Paul Flat de l'Académie française, 1926, pour Vallée heureuse.
- Prix Toirac de l'Académie française, 1929, pour Le Quatrième.
- Prix Narcisse Michaut de l'Académie française, 1951, pour Ainsi vécut Chateaubriand.
Œuvre
Romans
Nouvelles
- 1927 : La Filleule de l'Impératrice.
Théâtre
Œuvres radiophoniques
- Le Survivant.
- L'Escalier de Barbe-Bleue.
- La Remplaçante.
Biographies
Articles
- 1924 : Les Revues des Folies-Bergère et du Casino de Paris, Paris, publié dans La Revue hebdomadaire.
- 1925 : Les Représentations classiques de la Comédie-Française, Paris, publié dans La Revue hebdomadaire.
- 1925 : Sainte Jeanne, de Bernard Shaw, au Théâtre des arts, Paris, publié dans La Revue hebdomadaire.
- 1928 : Nos Marionnettes de Croisset, Paris, publié dans La Revue hebdomadaire.
- 1943 : Catiche, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
- 1948 : De Huysmans et de M. Folantin, Paris, publié dans L'Illustration.
- 1948 : Delacroix à Pierrefonds, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
- 1948 : Huit siècles de vie britannique à Paris, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
- 1948 : Marionnettes, Muses et Femmes, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
- 1948 : De l'Orangerie à Carnavalet, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
- 1948 : Chevaux et Cavaliers, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
- 1949 : A Versailles, Paris, publié dans la Revue des deux Mondes.
Notes et références
- Revue du Midi, juillet 1905
- État civil de Bordeaux - 6 septembre 1885
- Préface de François Mauriac, Une génération perdue, Michel Suffran, Samié éditeur, Bordeaux, 1966, p. 12 : « Martial fut un de mes premiers amis, chez la sœur Adrienne, rue du Mirail : nous avions cinq ans. ».
- Candide, 28 juin 1934,en ligne.
- La Libre parole, 6 mai 1922, en ligne.
- La Petite Gironde, 28 août 1940, en ligne.
- « Un quart d'heure avec Martial Piéchaud », Candide, André Rousseaux, 28 juin 1934.
- Le Petit Journal, 1er décembre 1921, en ligne.
- Le Petit Journal, 5 décembre 1925, en ligne
- L'Express du Midi, 26 juin 1926, en ligne.
- Journal officiel de la République française, 1er janvier 1933, en ligne.
- La Petite Gironde, 24 novembre 1933, en ligne.
- Annuaire de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, 1923, en ligne
- Site de l'Académie Française, prix Narcisse Michaut :
- Le Figaro, 14 février 1936, en ligne
Annexes
Bibliographie
- J. et B. Guérin, Des hommes et des activités autour d'un demi-siècle, éditions B.E.B., 1957.
- H. Temerson, Biographie des principales personnalités, 1957.
Liens externes
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