Marie d'Orléans (1813-1839)

Marie Christine Caroline Adélaïde Françoise Léopoldine d'Orléans (Palerme, - Pise, ), princesse du sang (1814) puis princesse d'Orléans (1830) et, par son mariage, duchesse de Wurtemberg (1837), est une personnalité de la monarchie de Juillet et une sculptrice française.

Pour les articles homonymes, voir Marie d'Orléans.

Marie d’Orléans
Ary Scheffer, Portrait présumé de la princesse Marie d'Orléans (1831), musée de la Vie romantique.

Titre

Duchesse de Wurtemberg


(1 an, 2 mois et 20 jours)

Biographie
Titulature Princesse du sang (1814-1830)
Princesse d'Orléans (1830-1839)
Dynastie Maison d’Orléans
Nom de naissance Marie Christine Caroline Adélaïde Françoise Léopoldine d’Orléans
Naissance
Palerme (Sicile)
Décès
Pise (Toscane)
Sépulture Chapelle royale de Dreux
Père Louis-Philippe Ier
Mère Marie-Amélie de Bourbon-Siciles
Conjoint Alexandre de Wurtemberg
Enfants Philippe de Wurtemberg
Religion Catholicisme

Famille

La princesse Marie d’Orléans naît le à Palerme. Elle est la deuxième fille du duc d'Orléans en exil Louis-Philippe (1773-1850) et de son épouse Marie-Amélie de Bourbon (1782-1866), princesse des Deux-Siciles.

Revenu en France sous la Restauration et ayant reçu le prédicat « Altesse Royale », le duc d'Orléans est proclamé Roi des Français après la Révolution de 1830 et le départ pour l'exil des membres de la branche aînée de la famille royale.

Le , Marie d'Orléans épouse le duc Alexandre de Wurtemberg (1804-1881), fils d'Alexandre de Wurtemberg (1771-1833) et de sa femme Antoinette de Saxe-Cobourg-Saalfeld (1779-1824). Cadet d'une famille souveraine allemande peu prestigieuse, Alexandre est quand même neveu, par son père, du roi Frédéric Ier de Wurtemberg (mort en 1816), et, par sa mère, du roi des Belges Léopold Ier.

Marie d'Orléans et Alexandre de Wurtemberg ont un enfant, le duc Philippe de Wurtemberg (1838-1917), qui épouse en 1865 la princesse impériale et archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche (1845-1927), fille d'Albert d'Autriche (1817-1895). Ce sont les ancêtres de l'actuel prétendant au trône de Wurtemberg.

Biographie

Au début de 1834, du fait de la consolidation de la monarchie de Juillet et d'une meilleure acceptation de Louis-Philippe par les monarques d'Europe, le roi des Deux-Siciles, Ferdinand II, donne son consentement au mariage de la princesse Marie avec l'un de ses frères cadets. Le prince royal Léopold des Deux-Siciles, comte de Syracuse, est né, comme Ferdinand, du second mariage du roi François Ier des Deux-Siciles avec l'infante Marie-Isabelle d'Espagne. Neveu de la reine des Français Marie-Amélie de Bourbon, il est donc aussi le demi-frère de la comtesse Lucchesi Palli (ancienne duchesse de Berry), née du premier mariage de François Ier et de l'archiduchesse Marie-Clémentine d'Autriche, et mère du prétendant légitimiste au trône de France, le duc de Bordeaux.

Toutefois, à la suite des troubles insurrectionnels qui touchent la France en avril 1834, la cour de Naples exige que la princesse reçoive immédiatement la part de la fortune de la maison d'Orléans qui lui est échue en vertu de la donation-partage faite par Louis-Philippe au profit de ses enfants à la veille de son accession au trône, le [1]. Cette prétention, jugée déraisonnable par Louis-Philippe, fait échouer le projet de mariage.

En 1837, la princesse Marie finit donc par épouser le duc Alexandre de Wurtemberg (1804-1881). Le mariage n'est guère prestigieux et il est en grande partie dû à l'intervention du roi des Belges, oncle du jeune marié et beau-frère de la jeune mariée. La cérémonie a lieu le au Grand Trianon de Versailles[2], que Louis-Philippe a fait restaurer pour son usage personnel. Le mariage civil est célébré par le chancelier Pasquier, le mariage catholique par l'évêque de Versailles et le mariage luthérien par le pasteur Cuvier. Des réceptions sont ensuite données pendant plusieurs jours par le roi et la reine.

Peu après sa mort, Louis-Philippe et la famille royale se rendent une nuit au musée de l'Histoire de France pour admirer sa statue de Jeanne d'Arc.

Le , à Neuilly-sur-Seine, la duchesse Marie de Wurtemberg donne la vie à un fils prénommé Philippe en l'honneur de son grand-père. Mais déjà rongée par la tuberculose pulmonaire, elle doit partir pour Pise avec l'espoir que le climat favorisera sa guérison. Son frère, le duc de Nemours, est envoyé auprès d'elle par son père et sa mère et arrive juste avant la mort de la princesse, le . Elle est inhumée dans la chapelle royale de Dreux, nécropole des Orléans, le 27 janvier.

Le petit prince de Wurtemberg sera élevé en France au sein de sa famille maternelle. Il est l'ancêtre de l'actuel prétendant au trône de Wurtemberg Charles de Wurtemberg.

Sculpture

Prosper Lafaye, Atelier de la princesse Marie d'Orléans, future duchesse de Wurtemberg (1842), musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.

Élève d'Ary Scheffer, la princesse Marie est douée d'un talent artistique reconnu qui l'impose comme la première sculptrice romantique française, disparue avant d'avoir atteint ses 26 ans. Pratiquant également le dessin, elle a laissé nombre d'œuvres conservées au musée Condé à Chantilly, au château de Versailles, au musée de Dordrecht (Pays-Bas)[3]. À Paris, le musée de la vie romantique conserve une paire de plâtres : Amazone et son lévrier et La Chasse au faucon, et un bronze : Jeanne d'Arc, près de son portrait peint dans l'atelier de la rue Chaptal par Ary Scheffer.

Du au , le musée du Louvre lui a consacré la première exposition majeure de ses œuvres et de ses effets personnels. Elle a été complétée par une autre au musée Condé de Chantilly[4].

Un fonds de ses dessins est conservé à Paris au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France[5].

Titulature et décorations

Titulature

  •  : Son Altesse Sérénissime mademoiselle de Valois, princesse du sang de France
  •  : Son Altesse Royale mademoiselle de Valois, princesse du sang de France
  •  : Son Altesse Royale la princesse Marie d'Orléans
  •  : Son Altesse Royale la duchesse Alexandre de Wurtemberg

Décorations dynastiques

 Empire d'Autriche
Dame de l'ordre de la Croix étoilée

Hommages

Galerie

Notes et références

  1. Voir : Biens de la maison d'Orléans#L'acte de donation-partage du 7 août 1830
  2. En raison du caractère mixte du mariage, l'archevêque de Paris, Mgr de Quélen a interdit – comme il l'avait fait pour les mariages de la princesse Louise et du duc d'Orléans – qu'il soit célébré dans une cathédrale.
  3. Portrait présumé de la princesse Marie d’Orléans, 1831, sur Paris.fr.
  4. Marie d'Orléans 1813-1829 - Musée du Louvre - Paris - EVENE.
  5. Réserve Ad-14-fol (cf. Catalogue BnF).

Voir aussi

Bibliographie

  • Collectif sous la direction d'Anne Dion-Tenenbaum, Marie d'Orléans, 1813-1839, Princesse et artiste romantique, Somogy, Paris, 2008 (ISBN 2-7572-0165-4).

Articles connexes

Liens externes

  • Portail de la sculpture
  • Portail du XIXe siècle
  • Portail de la France au XIXe siècle
  • Portail de la Sicile
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.