Marie Médard
Marie Médard, née le dans le 4e arrondissement de Paris, morte le à Tours est une résistante et une bibliothécaire française. Elle épouse René Fillet en 1953.
Biographie
D’une famille protestante[1] (son père, Jean Médard était pasteur de l’église réformée au Fleix, puis à Rouen), elle ressent dès 1940 le désir de s’engager de manière active dans la lutte contre le nazisme. Pendant la guerre, elle est étudiante en histoire à la Sorbonne, et fait partie de la Fédé (Fédération française des associations chrétiennes d’étudiants). En 1942, elle participe avec des camarades à une manifestation où ils arborent de fausses étoiles pour protester contre le décret imposant le port de l’étoile jaune aux Juifs[2],[3]
C’est par l’intermédiaire d’Hélène Berr que Marie Médard a ses premiers contacts avec des mouvements organisés de résistance[4]. Elle convoie d’abord des enfants juifs en zone sud. Au début de 1944, elle rentre dans le réseau Jonque. Arrêtée le , torturée, elle garde le silence[5]. Incarcérée à la prison de Fresnes pendant quelques semaines, elle est ensuite déportée à Ravensbrück (Torgau, Koenigsberg[6]). Elle est libérée par la Croix-Rouge suédoise le .
Après la guerre, elle s’implique dans des mouvements œcuméniques et dans des organismes œuvrant pour la réconciliation avec l’Allemagne : en 1948, elle participe à un camp de dénazification dirigé par Klaus von Bismarck à Vlotho (Westphalie)[7] ; l'année suivante, elle est équipière Cimade en Allemagne.
En 1952, elle devient bibliothécaire, travaillant dans un premier temps à la bibliothèque du musée de l’Homme que dirige alors Yvonne Oddon. Parallèlement, elle collabore aux recherches menées sur Ravensbrück par ses camarades de déportation Germaine Tillion (Kouri) et Anise Postel-Vinay.
Après son mariage avec René Fillet en 1953, tous deux sont bibliothécaires à la bibliothèque municipale de Tours. Elle termine sa carrière à la bibliothèque Cujas, à Paris, entre 1978 et 1983.
Marie Médard-Fillet est titulaire de la croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur.
Bibliographie
- Christian Bernadac, Kommandos de femmes, éditions France-Empire, 1973
- Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre 1939-1945, les éditions de Paris, 2000
- Cédric Gruat et Cécile Leblanc, Amis des Juifs. Les résistants aux étoiles, éditions Tirésias, 2005
- Patrick Cabanel, Histoire des justes en France, Armand Colin, 2012
- Marie-Jo Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe, 1944, éditions Ouest-France, 2013
Notes et références
- Jacques Poujol, Protestants dans la France en guerre. 1939-1945, éditions de Paris, 2000, p. 68-69.
- Cédric Gruat et Cécile Leblanc, Amis des Juifs. Les résistants aux étoiles, éditions Tirésias, 2005, p. 123-130.
- Patrick Cabanel, Histoire des Justes en France, Armand Colin, 2012, p. 68.
- INA, Mémoires de la Shoah, entretien du 3 octobre 2005, chapitres 8 et 11.
- Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe, éditions Ouest-France, 2013, p. 52-54.
- Christian Bernadac, Kommandos de femmes, éditions France-Empire, 1973, p. 188-189.
- Annika Friedbert, The project of reconciliation : journalists and religious activists in Polish-German relations. 1956-1972, thèse de doctorat, 2008.
Liens externes
- Témoignage de Marie Fillet, Mémoires de la Shoah, INA,
- Annika Friedbert, The project of reconciliation : journalists and religious activists in Polish-German relations. 1956-1972, thèse de doctorat, 2008, p. 164 (citation de Klaus von Bismarck à propos de Marie Médard)
- Disparition d’une éternelle résistante sur reforme.net, le site en ligne de l'hebdomadaire Réforme.
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