Marianne de Bellem
Marianne de Bellem (née Marie Anne Thérèse Augustine de Bellem dit Pinaut à Bruxelles le et morte à Amsterdam le ) est une pastelliste, musicienne et l'une des protagonistes de la Révolution brabançonne. Elle est la fille de Jeanne de Bellem et la « belle-fille[Notes 1] » d'Henri van der Noot. Calomniée, elle dut se résoudre à accompagner sa mère en exil aux Pays-Bas où elle meurt prématurément âgée de 31 ans.
Éléments biographiques
La mère de Marianne de Bellem, originaire de Namur, se retrouve orpheline à l'âge de dix-sept ans, lorsque son père savetier devenu aveugle meurt. Elle rejoint alors Bruxelles en 1753 où elle exerce les métiers de serveuse, de femme de chambre ou de servante. Elle entre au service d'un vieux magistrat âgé de soixante ans avec lequel une relation se noue probablement. Ce dernier, veuf, la présente à ses enfants sous le nom de mademoiselle Jeanne de Bellem, une fille de bonne famille dans l'adversité. Le père meurt et une idylle se noue entre Jeanne et le fils, Guillaume-François Bertout de Carillo, vicomte d'Ottignies, seigneur de Quenonville. Une fille nait de cette union illégitime le : Marianne de Bellem dit Pinaut. Le couple périclite après quatre années et Jeanne de Bellem devient l'amante en titre d'un jeune avocat bruxellois, Henri van der Noot qui sera l'un des plus fougueux tribuns statistes lors de la Révolution brabançonne. Marianne accompagne sa mère et le comité révolutionnaire contraints à un premier exil à Bréda. En 1789, les Autrichiens sont défaits et Henri van der Noot et Jeanne de Bellem sont triomphalement accueillis à Bruxelles. Ce sera l'éphémère épisode des États belgiques unis mais les discordes internes, le manque de reconnaissance des puissances étrangères signeront le retour des Autrichiens fin 1790 et pousseront Jeanne de Bellem et sa fille à nouveau sur les chemins de l'exil[1],[2],[3].
En 1790-1791, elles se sont établies à Rotterdam chez un confiturier du nom de van Engelen. Pour vivre, Jeanne de Bellem tricote des bourses et Marianne tente de vivre de son art en faisant des portraits et des miniatures au pastel et en donnant des cours de dessin aux enfants des familles bourgeoises locales[1],[2],[3].
Jeanne de Bellem écrit à Henri van der Noot en 1790 pour le remercier d'avoir fait parvenir des pastels de Lausanne, elle écrit: « Ma fille vous poche tantôt un œil, tantôt la bouche, puis le né [sic], enfin elle promène à chaque instant les doigts sur votre face. Vous m'entendez. C'est qu'elle copie votre portrait. »[1],[2],[3]
Lors du siège de Maestricht, en 1793, on les dit être au camp de Miranda. On perd définitivement la trace de Jeanne de Bellem à cette époque et les biographes ignorent le lieu et la date de sa mort. Marianne quant à elle, meurt à Amsterdam, le , âgée de trente et un ans[1],[2],[3].
Au même titre que sa mère, Marianne fut calomniée par une presse prompte à dépeindre la famille van der Noot-de Bellem sous des traits peu flatteurs. de Beaunoir ira même jusqu'à prêter une relation entre le chanoine Van Eupen et Marianne[1],[2],[3].
Archives
Bibliographie
- Christine Fauré (dir.), Encyclopédie politique et historique des femmes, Paris, PUF, , 885 p. (lire en ligne), p. 189-192
- Félix-Victor Goethals, in Trésor national : recueil historique, littéraire, scientifique, artistique, commercial et industriel, vol. 3, Wouters, (lire en ligne), p. 46-49 et 158-167(reprend plusieurs courriers de Madame de Bellem et parle des talents artistiques de Marianne).
- (en) Neil Jeffares, « Dictionnary of pastellists before 1800 - Marianne de Bellem », Online edition, (lire en ligne, consulté le )
- Frans van Kalken, Madame de Bellem : la « Pompadour des Pays-Bas », Bruxelles, Office de publicité, , 93 p.
- Frans van Kalken, « Les origines du sentiment antirévolutionnaire dans les Pays-Bas autrichiens en 1789 et ses effets sur la révolution brabançonne », Revue d'histoire moderne, vol. 2, no 9, , p. 161-176 (lire en ligne, consulté le )
Lien externe
- Dossier des musées royaux des beaux-arts de Belgique relatif à un portrait (miniature) de Marianne de Bellem, muse de la révolution brabançonne par Pierre De Glimes
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