Margaret Rutherford

Margaret Rutherford est une actrice anglaise, née le à Londres (Angleterre) et morte le à Chalfont St. Peter (Buckinghamshire, Angleterre).

Margaret Rutherford
Nom de naissance Margaret Taylor Rutherford
Naissance
Balham, Londres (Angleterre)
Nationalité Britannique
Décès
Chalfont St. Peter (Angleterre)
Profession Actrice
Films notables L'esprit s'amuse
Passeport pour Pimlico
Hôtel International
Passage à tabac

Elle fut une truculente Miss Marple d'Agatha Christie dans cinq films anglais. Elle fut récompensée par un Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1964 pour le rôle de la Duchesse de Brighton dans Hôtel International.

Elle a été titrée dame Margaret Rutherford de l'ordre de l'Empire britannique par Élisabeth II en 1967.

Biographie

Née à Balham, au sud de Londres, Margaret Taylor Rutherford était la fille unique de William Rutherford Benn et de Florence Nicholson. L'homme politique John Williams Benn (en) était son oncle, et le travailliste Tony Benn le fils de son cousin germain.

Le père de Margaret Rutherford souffrait de troubles mentaux à la suite d'une dépression nerveuse, et était pour cette raison interné dans un asile psychiatrique. Il en sortait quelquefois en été. Mais, le , lors d'une de ces sorties, il assassina son père, le Révérend Julius Benn, pasteur de l'Église congrégationaliste, en lui brisant un pot de chambre sur la tête dans une auberge de Matlock, dans le Derbyshire. Il fut maîtrisé avant de se trancher la gorge avec un couteau de poche[1]. On l'enferma alors à l'hôpital Broadmoor, où il tenta à nouveau de mettre fin à ses jours. Considéré comme guéri quelques années plus tard, il fut relâché, et sous le pseudonyme de Rutherford, il revint retrouver sa femme.

Plaque signalant la maison de Wimbledon où Margaret Rutherford a passé une partie de sa jeunesse.

La famille partit à Madras, en Inde, dans l'espoir de mener une nouvelle vie moins chaotique, alors que Margaret était encore bébé. Mais celle-ci fut renvoyée en Grande-Bretagne à trois ans, après que sa mère enceinte se fut pendue à un arbre. Elle fut alors confiée aux soins d'une tante, Bessi Nicholson, qui était gouvernante à Wimbledon. Son père regagna lui aussi l'Angleterre, pour retourner en 1903 à l'hôpital de Broadmoor, où il vécut sous surveillance jusqu'à sa mort en 1921. La nouvelle de l'ultime internement de son père affecta beaucoup la jeune Margaret, à qui on avait jusque là fait croire que son père était mort de chagrin peu après sa mère, et qui n'avait que 12 ans. Les afflictions mentales de ses parents, ainsi que la crainte qu'elle pourrait être atteinte de maladies similaires, ont hanté Margaret Rutherford tout au long de sa vie, et contribué à des épisodes intermittents de dépression et d'anxiété[2].

Margaret Rutherford fit ses études à Wimbledon High School (en). À l'âge de 13 ans, elle étudia à l'école Raven's Croft, un pensionnat de l'avenue Sutton, à Seaford, où elle développa un intérêt pour le théâtre et joua en amateur. À sa sortie de l'école, sa tante Bessi Nicholson lui offrit des cours privés de théâtre. À la mort de celle-ci, Margaret en hérita d'une somme d'argent qui lui permit d'entrer à l'école de l'Old Vic. Dans son autobiographie, elle appelle sa tante Bessi sa « mère adoptive et l'une des Saintes du monde »[3]. Elle étudia aussi à la Royal Academy of Dramatic Art (RADA).

Dans les années 1950, Margaret Rutherford et son mari, l'acteur Stringer Davis (en), rencontrèrent l'écrivain Gordon Langley Hall, âgé d'une vingtaine d'années, qui devait plus tard changer de nom et de sexe, pour devenir Dawn Langley Simmons (en) ; elle écrivit notamment une biographie de Margaret Rutherford en 1983. Elle a lancé la rumeur qu'elle avait été adoptée par le couple, mais il n'y a aucune preuve de cela.

Margaret Rutherford mourut de la maladie d'Alzheimer le après une fracture du col du fémur et fut enterrée au cimetière de l'église St. James, à Gerrards Cross dans le Buckinghamshire. Son mari Stringer Davis (en) l'y rejoignit en , .

Carrière

Pianiste de talent, Margaret Rutherford a, d'abord, trouvé du travail en tant que professeur de piano et professeur d'élocution. Elle ne vint au métier d'acteur que tardivement, ne faisant ses débuts au Théâtre de l'Old Vic qu'en 1925, à l'âge de trente-trois ans. Son jeu se distingua immédiatement dans le genre comique, et elle devint incontournable des comédies de cette période (des années 1930 à 1950) « Je n'ai jamais jamais eu l'intention de jouer pour faire rire », déclara-t-elle dans son autobiographie, « et j'ai toujours été surprise que le public me trouvât drôle ».

Margaret Rutherford fit son apparition dans West End à Londres, mais son talent ne fut pas reconnu par les critiques jusqu'à performance, en tant que Miss Prism, dans la pièce "l'importance d'être constant", d'Oscar Wilde, au théâtre du Globe de Londres, en 1939.

L'actrice s'impose à l'écran dans des classiques tels que L'esprit s'amuse, Passeport pour Pimlico, Il importe d'être Constant (d'Anthony Asquith) d'après Oscar Wilde. Elle tient ensuite des premiers rôles dans Miss Robin Hood, Aunt Clara, Miss Hargreaves à la télévision, rivalisant sans difficultés avec Peter Sellers ou Danny Kaye.

En 1957, Margaret Rutherford participa à l'épisode « The Kissing Bandit » de la série américaine Dick and the Duchess (en), dans lequel elle jouait le rôle de Cynthia Gordon, aux côtés de Patrick O'Neal et Hazel Court. C'est en 1961 que Margaret Rutherford joua la première fois le rôle de Miss Marple, dans la célèbre série d'Agatha Christie (quatre longs métrages et une apparition face à Hercule Poirot). Elle était alors âgée de 70 ans, et c'est elle qui avait insisté pour porter ses propres habits, et jouer aux côtés de son mari.

George Harrison, à qui l'on avait demandé en 1964, de désigner son actrice féminine préférée, avait répondu, sans hésitation : « Margaret Rutherford ! »

Elle remporta l'Oscar du meilleur second rôle en 1963, pour son interprétation de la Duchesse de Brighton dans Hôtel International d'Asquith (avec Elizabeth Taylor et Richard Burton en vedettes), et fut dirigée en outre par Orson Welles, Charles Chaplin et Mauro Bolognini les dernières années de sa vie.

Elle fut décorée du titre de Officer of the Order of the British Empire (OBE) en 1961, et fut élevée au titre de 'Dame Commander' (DBE) en 1967.

Filmographie sélective

Distinctions

Récompenses

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) Biographie synthétique de William Rutherford Benn.
  2. (en) Michael Billington, Stage and Screen Lives, Oxford University Press, , 359 p. (ISBN 978-0-19-860407-5), p. 291; Andy Merriman in Radio Times, 4–10 June 2011
  3. (en) Margaret Rutherford et Gwen Robyns, Margaret Rutherford : An autobiography, Londres, W. H. Allen, (ISBN 978-0-491-00379-7)
  4. La Boîte magique, sur l’IMDb.

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