Margaret Fuller
Sarah Margaret Fuller, née le à Cambridge au Massachusetts et morte le , est une journaliste, critique et militante féministe américaine.
Pour les articles homonymes, voir Fuller.
Biographie
Son père, Timothy Fuller, un avocat, lui fait faire d'excellentes études classiques qui forment durablement son esprit. Son premier article publié, une réponse à l'historien George Bancroft, paraît en novembre 1834 dans la North American Review[1],[2].
En 1836, elle enseigne à la Temple School de Boston, puis, de 1837 à 1839, à Providence, dans le Rhode Island[1].
Elle devient l'amie de Ralph Waldo Emerson et s'associe bientôt au transcendantalisme. Elle édite le journal transcendentaliste, The Dial, pendant les deux premières années de sa parution, de 1840 à 1842. Quand elle entre au New York Tribune de Horace Greeley comme critique littéraire en 1844, elle devient la première journaliste de sexe féminin à travailler dans l'équipe d'un grand journal[1].
Dans les années 1840, elle organise des groupes de discussion de femmes où l'on débattait d'une grande variété de sujets, tels que l'art, l'éducation et les droits des femmes. Un certain nombre de figures marquantes du mouvement féministe assistent à ces « conversations »[1]. Des idées mises en avant lors de ces discussions sont développées dans son œuvre majeure, La Femme au dix-neuvième siècle (Woman in the Nineteenth Century) paru en 1845, qui plaide pour l'indépendance des femmes[1],[3].
Elle est envoyée en Europe par le New York Tribune comme correspondante étrangère et interroge nombre d'auteurs éminents, comme George Sand ou Thomas Carlyle, ce dernier la décevant, notamment par ses opinions politiques réactionnaires. En Italie, elle rencontre le révolutionnaire italien Giovanni Ossoli (it), avec lequel elle se marie en 1847 et dont elle a un fils. Le couple soutient la révolution menée par Giuseppe Mazzini pour établir la République romaine, en 1849 — lui participe aux combats, tandis qu'elle se porte volontaire pour aider dans un hôpital.
Elle, son mari et son fils trouvent la mort dans le naufrage du bateau qui les transportait d'Italie en Amérique vers Fire Island, près de New York[1]. Henry David Thoreau se rend à New York pour essayer de récupérer son corps et ses écrits, mais rien n'est retrouvé. Parmi les articles perdus, il y avait le manuscrit de l'histoire de la république romaine. Plusieurs de ses écrits ont été réunis par son frère dans At Home and Abroad (1856) et dans Life Without and Life Within (1858). Un mémorial lui est consacré au cimetière de Mount Auburn, à Cambridge, dans le Massachusetts[4](p390).
Elle est par ailleurs la grande-tante de l'architecte et ingénieur utopiste Richard Buckminster Fuller, resté célèbre pour l'invention de la forme architecturale du dôme géodésique.
Œuvres
Hommage
- Elle est inscrite au National Women's Hall of Fame.
- Dans sa préface au Valjoie de Nathaniel Hawthorne, André Maurois écrit que l'auteur se serait servi de la figure de Margaret Fuller (complétée par celle de l'artiste Fanny Kemble) pour son personnage de Zenobia.
Références
- Marion Paoli, « Fuller, Margaret (Sarah Margaret Fuller Ossoli, dite) [Cambridge 1810 – En mer,près de New York 1850] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Le Dictionnaire universel des créatrices, Éditions des femmes, , p. 1652
- (en) Donna Dickenson, Margaret Fuller: Writing a Woman's Life, New York, St. Martin's Press, (ISBN 0-312-09145-1)
- Serge Audier, « "De l'égalité des deux sexes. De l'éducation des dames. De l'excellence des hommes" et "Des femmes en Amérique" : pionniers de l'émancipation », Le Monde, (lire en ligne)
- (en) Megan Marshall, Margaret Fuller : a new American life, , 256 p. (ISBN 978-0-547-52362-0, OCLC 834604069, lire en ligne)
Liens externes
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