Marcel Bolle De Bal

Marcel Bolle De Bal (né à Schaerbeek le ) est un sociologue et psychosociologue belge, professeur émérite de l’Université libre de Bruxelles, président d’honneur de l’Association internationale des sociologues de langue française, ancien conseiller communal de et à Linkebeek (périphérie bruxelloise : 1965-1973 et 1989-2000).

Deux autres orthographes de son nom figurent dans divers documents officiels Bolle de Bal et Bolle Debal (version aujourd’hui « officiellement » enregistrée) : en ce qui concerne celle-ci, elle résulte – selon la tradition familiale - d’une erreur administrative concernant le nom De Bal commise au XIXe siècle par un employé d’une commune de Wallonie.

Il est l’époux, depuis 1956, de Françoise Leclercq, née en 1932 à Ixelles (Bruxelles), historienne de l’art, auteure de plusieurs ouvrages.

Biographie

Généalogie

Marcel Bolle De Bal est né Marcel Bolle : en 1935, à la suite de son père Jean Bolle adopté par Auguste De Bal (voir ci-dessous), il a, lui aussi, été adopté et est dès lors devenu Marcel Bolle De Bal.

Son père

Jean Bolle, né en 1896 à Couvin (Wallonie), a perdu le sien, Eugène Bolle, en 1909. En 1912 il a entrepris des études d’ingénieur à la Faculté Polytechnique de l’université Libre de Bruxelles. Des études interrompues par la guerre en 1914. En 1915, il s’engage en tant que volontaire dans l’armée belge. Il vivra dès lors trois ans dans les tranchées dites « du Boyau de la Mort »[1] aux bords de l’Yser à Dixmude (Flandre). Après l’armistice, il ne peut, en tant que soutien de famille, poursuivre ses études. Son oncle Auguste De Bal, négociant en charbons, président de la Chambre de Commerce et du Tribunal de Commerce de Bruxelles, époux de sa tante Pauline Bolle, l’associe à sa petite entreprise. Afin de préserver l’avenir de celle-ci et la pérennité du nom De Bal en voie d’extinction, Auguste De Bal adopte en 1935 Jean Bolle en créant de la sorte, en fonction. lois en vigueur le patronyme « Bolle De Bal ». Par la suite Jean Bolle De Bal deviendra lui-même vice-président de la Chambre de Commerce et du Tribunal de Commerce de Bruxelles. En 1928 il avait épousé Paule Coblyn (1907-1997). De ce mariage naîtront trois fils : Marcel, (1930-…), Roger (1932-2006) et François (1934-2005). Il décède en 1970.

Sa mère

Paule Coblyn, faute de pouvoir entreprendre des études universitaires (les normes de l’époque ne s’y prêtaient guère) a investi son énergie dans la pratique du piano et du violon, ainsi que dans l’éducation musicale de ses trois fils : piano, violon et violoncelle. Ce trio, par elle dirigé, « délectera » ( ?) les oreilles de leurs condisciples lors de quelques distributions des prix, en fin d’année scolaire de leur école.

Son grand-père maternel

Léon Coblyn , ingénieur chimiste issu d’une famille d’origine indonésienne, néerlandaise et flamande, professeur de chimie et de dessin, a été le Doyen de l’Institut Warocqué (hautes études commerciales) à Mons (Belgique).

Symboliquement, la généalogie de Marcel Bolle De Bal constitue un intéressant exemple de culture métissée à la belge : wallonne (lignée paternelle), flamande (lignée maternelle) et bruxelloise (lignée adoptive).

Jeunesse

Les premières années de la vie de Marcel Bolle De Bal se déroulent dans la période troublée de la décennie 1930-1940. Un souvenir le marque à jamais : la montée du nazisme, le « tous pourris » de Rex et Degrelle, la victoire de Van Zeeland, candidat des démocrates rassemblés pour l’occasion, face au dit Degrelle, admirateur affirmé des nazis et d’Hitler. La Belgique vit sous le PPR (Pied de Paix Renforcé). Jean Bolle De Bal, entre-temps promu lieutenant, mobilisé, se retrouve une nouvelle fois engagé sous l’uniforme militaire, au service de la patrie menacée.

10 mai 1940

L’Allemagne déclare la guerre à la Belgique. Celle-ci est envahie. Une grande partie de sa population entreprend un exode risqué sur les routes de France mitraillées. La famille Bolle De Bal, sur les conseils du patriarche Auguste De Bal, ne suit pas le mouvement général et, pour échapper aux bombardements, se réfugie dans les caves de la maison du dit patriarche.

Le 28 juin

Le Roi Léopold III, chef des armées, signe la capitulation de l’armée belge. Après cette « campagne des 18 jours », Jean Bolle De Bal, en tant que prisonnier de guerre, échappe de très peu à la déportation en Allemagne. La famille réunie, privée de moyens de transport, décide de déménager, de se replier sur le Centre-ville. Marcel et ses frères sont dès lors amenés à quitter leur école schaerbeekoise : les voilà inscrits dans une école de la Ville de Bruxelles, l’École Moyenne C (boulevard Clovis). C’est au sein de celle-ci, bientôt promue au rang d’Athénée (l’Athénée Adolphe Max) que Marcel Bolle De Bal va, durant huit ans (de 1940 à 1948), mener à leur terme ses études primaires et secondaires.

Les loisirs étant limités durant la guerre et l’immédiat après-guerre, il s’inscrit, pour ses « humanités », simultanément dans les deux sections : gréco-latine et latin-mathématiques. Chaque année, grâce à des cours particuliers de mathématiques, il passe et réussit ses examens dans chacune d’elles. En dernière année (« rhétorique »), des raisons administratives le contraignent à choisir : il opte pour la section supposée la plus difficile, en l’occurrence latin-mathématiques.

À une époque ignorant l’existence de la télévision, des smartphones, d’Internet et des réseaux sociaux, il consacre ses loisirs à l’apprentissage du piano et à la pratique du sport (tennis, hockey, vélo…). Faute de voyages scolaires alors inexistants, il célèbre la fin heureuse de ses études secondaires par une découverte à vélo des châteaux de la Loire, avec trois de ses camarades (« les quatre mousquetaires », ainsi se plaisaient-ils à se définir…).

Études

Faute de vocation précise, il décide d’entreprendre des études universitaires à la Faculté de Droit à l’Université Libre de Bruxelles. En ce temps-là (1948), un diplôme de grec était exigé pour être admis à suivre de telles études. Dès lors Marcel Bolle De Bal passe et réussit l’examen du Jury central en cette matière. Parallèlement à ses études de droit, désireux d’exploiter ses acquis en mathématiques, il décide de suivre les cours de la Licence en Sciences Économiques et Financières de la même université. En 1953 il est proclamé docteur en droit et en 1954 licencié en sciences économiques et financières.

Une matière le séduit particulièrement, en dernière année : l’économie sociale. En 1954-1955, il obtient deux bourses (Fondation Rotary d’une part, Fondation Fulbright d’autre part) qui vont lui permettre d’approfondir cette matière aux États-Unis, auprès des professeurs Harbison, Moore et Lorwin à l’Université de Chicago, ceci après un stage de six semaines à l’Université de Berkeley en Californie.

En tant que boursier de la Fondation Rotary, il est invité à faire des conférences dans plusieurs dizaines de Rotary Clubs à travers les États-Unis. Il sillonne tout le pays en tant que convoyeur de voitures d’occasion, puis également le Mexique et le Canada. Plus que ses cours, et même que l’obtention d’un diplôme en « Industrial Relations », cette expérience et ces voyages initiatiques ancrent en lui une vocation de sociologue sensible aux différences psychologiques, sociales et culturelles.

Entre-temps, ses études de piano l’ont amené à donner deux concerts publics : l’un à l’Université Libre de Bruxelles (au profit du Sanatorium d’Eupen) en 1950, l’autre à Chicago (lors des festivités dans le cadre du Congrès de célébration du cinquantenaire de la création du Rotary), en 1955.

En 1969-1971, il suit un séminaire de perfectionnement à l’animation des groupes à Paris, séminaire organisé par l’Association pour la recherche et l’intervention psychosociologique (ARIP), animé par les professeurs Jean Maisonneuve et André Lévy. Ainsi compléte-t-il sa formation de sociologue par celle de psychosociologue.

Carrière

Rentré en Belgique en 1955, il est censé effectuer son service militaire (dix-huit mois à l’époque). Toutefois l’armée reporte de six mois son appel sous les drapeaux. Pour meubler cette longue attente, il se fait engager en tant que stagiaire à l’Institut de Sociologie de l’ULB, au sein du Centre de Sociologie du Travail créé et dirigé par le professeur Arthur Doucy. En , à l’instigation de celui-ci, il participe à Rome à un congrès mondial consacré aux relations humaines dans l’industrie. Là se forge sa vocation définitive : se consacrer à l’amélioration des relations humaines dans les entreprises, ce qui, estime-t-il, devrait lui fournir les compétences pour réaliser une féconde synthèse entre la théorie et la pratique, entre la science et l’action, entre les valeurs économiques (la productivité) et sociales (la satisfaction des travailleurs), entre ces trois volets du « Progrès » (technique, économique et social).

D’ à , il effectue son service militaire en tant que candidat Officier de réserve à la Force aérienne belge. Il profite d’un séjour forcé à l’hôpital militaire pour rédiger son premier livre inspiré par ses six mois de stage et son expérience romaine[2].

En 1958, il est engagé en tant que chargé de recherches à l’Institut de Sociologie. Il demeure fidèle à celui-ci jusqu’à sa mise à la retraite en 1995, y occupe successivement les fonctions de Directeur du Centre de Sociologie du Travail et de Président du Collège scientifique (1981-1992).

Parallèlement à ses activités de chercheur il s’investit dans une carrière professorale ; il enseigne l’économie aux psychologues et pédagogues, la psychologie aux ingénieurs commerciaux, la sociologie et la psychosociologie aux anthropologues, sociologues, juristes et travailleurs sociaux. Président de la Faculté des Sciences psychologiques et pédagogiques et à ce titre membre du Conseil d’administration de l’ULB, il crée et dirige un Service de Psychologie sociale et de Psychosociologie ainsi qu’ un Service de Sociologie appliquée, l’un et l’autre visant à construire des ponts (des « reliances ») entre les Facultés de Psychologie et de Sciences sociales. Au sein de cette dernière, il crée, en réponse à une demande émanant des Écoles de Service social et des associations d’assistants sociaux, une Licence en Travail social de niveau universitaire, privilégiant des stages pratiques et des méthodes de recherche-action.

Sur le plan international, il a été nommé professeur visiteur aux universités de Toulouse-le-Mirail, de Paris-Dauphine, de Genève et de Fribourg (Suisse) Désireux de ne pas demeurer un sociologue réfugié dans sa tour d’ivoire académique, il exerce par ailleurs des activités de consultant social auprès d’entreprises, d’administrations publiques et d’organisations syndicales. Jusqu’au début des années 2000, il anime (ou co-anime avec Vincent Hanssens) des séminaires de perfectionnement à la gestion des entreprises et organisations (communication, négociation, conduite des réunions, gestion des conflits, etc.).

En 1958, jeune chercheur il participe à Bruxelles, dans le cadre prestigieux de l’Institut de Sociologie Solvay (parc Léopold), à l’Assemblée constitutive de l’AISLF (Association internationale des sociologues de langue française), créée à l’initiative des professeurs Georges Gurvitch et Henri Janne, afin de résister à l’invasion du monde de la sociologie francophone par la pression de la langue anglaise expansionniste. Élu membre du Bureau de cette Association en 1971 à Hammamet (Tunisie), il en devient le vice-président en 1978 à Toulouse et le Président en 1982 à Paris. À ce titre il organise en 1985 le Congrès de l’AISLF à Bruxelles sur le thème : « 1984… et alors ? L’individu et la machine sociale ».

« Admis à faire valoir ses droits à la retraite » en 1995, il se consacre pour l’essentiel à la rédaction de plusieurs ouvrages (22 en 22 ans) tentant de dresser le bilan de ses multiples engagements sociaux, sportifs, culturels, philosophiques et politiques.

Principales thèses sociologiques et psychosociologiques

Peuvent être notés, au sein de ses nombreux écrits, cinq principaux thèmes de recherche et d’enseignement où son apport peut être considéré comme relativement original : la dialectique participation/contestation, le couple conceptuel déliance/reliance, la promotion d’une sociologie existentielle, la définition d’un athéisme constructif, l’élaboration d’une psychosociologie de la franc-maçonnerie.

Participation et contestation : psycho-sociologie de la rémunération

Dès son entrée dans la vie professionnelle active de chercheur scientifique, Marcel Bolle De Bal se voit confier la responsabilité d’effectuer et de diriger une étude sur la participation ouvrière à la vie des entreprises, et plus particulièrement sur la dimension financière de cette participation (salaire au rendement, primes d’intéressement à la productivité et à la prospérité notamment). Il publie et développe ses résultats dans une dizaine d’ouvrages. En tant que sociologue investi dans l’analyse des relations humaines et dans celle de l’évolution des sociétés contemporaines, il élargit la problématique initiale de la rémunération du travail, outil de gestion, à son sens profond en tant qu’instrument de négociation, voire de lutte des classes : dans le cadre des perspectives ainsi tracées, les enjeux de cette « participation » promue par les responsables économiques se révèle être le souci de répondre à la « contestation » sociale telle que formulée par les organisations syndicales ou les freinages ouvriers. La synthèse originale de sa réflexion à ce propos se trouve exposée de façon approfondie dans le livre « Les doubles jeux de la participation » publié en 1990[3] : il y expose la dialectique sans cesse présente entre la culture de la performance et la culture de l’existence.

Une illustration politique et macro-sociale de cette réalité dialogique du couple contestation/participation frappe les esprits – en particulier celui de Marcel Bolle De Bal, acteur engagé dans ce mouvement social – lors des événements de mai 68 en France (et accessoirement en Belgique) : alors que la Contestation embrase les rues de Paris, le général-président De Gaulle préconise la « Participation » en tant que réponse susceptible de calmer les ardeurs révolutionnaires. Fort de sa participation personnelle à la contestation au sein de son université, Marcel Bolle De Bal raconte et analyse cette expérience dans un article sur la psychosociologie de ces Assemblées libres à la créativité foisonnante[4].

Reliance, déliance, liance : psycho-sociologie des liens humains

En 1975, le ministère de la Politique scientifique en Belgique décide de financer une vaste enquête sociologique, confiée aux quatre grandes universités, sur les aspirations de la population belge. Au sein de l’ULB, la charge de proposer un thème de recherche est confiée à Marcel Bolle De Bal. Celui-ci, sensible aux problèmes de solitude et d’isolement perceptibles dans divers milieux, propose d’étudier ce qu’il appelle les « aspirations de reliance sociale ». En d’autres termes, le besoin de « recréer du lien social », thème depuis lors devenu d’une permanente actualité et exhortation. Pour réaliser l’étude ainsi définie, il réunit autour de lui une dizaine de chercheurs, lesquels, entre 1975 et 1981, rédigent et publient une dizaine de rapports autour de ce nouveau thème de la « reliance ». Poursuivant cette réflexion collective, Marcel Bolle De Bal élargit la portée initiale de cette notion , et ce dans deux directions : d’une part, il recherche ce qui logiquement est censé précéder la naissance de ces aspirations de reliance, ce qui l’amène à répertorier ce qu’il qualifie de phénomènes de « déliance » sociale, de rupture des liens sociaux fondamentaux; d’autre part, il détecte, par delà la seule déliance sociale, d’autres formes de déliances et donc de reliances : psychologiques, culturelles, écologiques, philosophiques, spirituelles. Quelque temps plus tard, une nouvelle problématique vient enrichir cette « dialogique » (au sens morinien : deux logiques antagonistes et complémentaires) déliance /reliance : s’il y a « re-liance », c’est qu’il y a eu « dé-liance », mais s’il y a eu « dé-liance », c’est qu’auparavant il devait y avoir une « liance », par déduction logique. Mais qu’est-ce alors que cette « liance » ? Par référence au point de départ de la réflexion engagée et de la définition initiale (la reliance sociale comme rapport humain médiatisé : structure, processus, lien), un rapport cette fois non médiatisé, à caractère de lien fusionnel. L’archétype en serait l’existence intra-utérine du fœtus au sein de sa mère. La première « dé-liance », concrète et symbolique, serait alors la coupure du cordon ombilical, celle inconsciemment vécue par chaque être humain. À la limite, dans une telle perspective, le désir de re-liance pourrait , psychanalytiquement, apparaître comme le rêve plus ou moins conscient de revivre l’expérience fusionnelle vécue au sein de la mère avant la dé-liance traumatisante de la naissance[5]… Deux ouvrages rendent compte du cheminement de ces idées et notions dans l’esprit de leur promoteur ainsi que dans celui des collègues qui ont prolongé ses réflexions en cette voie (Edgar Morin et Michel Maffesoli notamment)[6] : le premier en 1996 « Voyages au cœur des sciences humaines. De la reliance »[7] réunit autour du concept de « reliance » les contributions de quarante-cinq auteurs appartenant à une dizaine de disciplines scientifiques différentes, le second programmé pour 2018 reprend l’essentiel des contributions – dont deux de Marcel Bolle De Bal, « invité d’honneur » de cette réunion scientifique – présentées au colloque doctoral sur la Reliance, organisé par l’Université de Tunis en [8].

Pour une sociologie existentielle

En 1985, Marcel Bolle De Bal, invité par ses collègues de l’AISLF à prononcer une « adresse présidentielle » à sa sortie de charge en tant que président, expose pour la première fois son projet de créer une nouvelle forme de sociologie qu’il baptise : « sociologie existentielle ». Qu’entend-il par là ? D’une sociologie qui, par delà la nécessaire analyse des structures sociales et des mouvements sociaux, aurait pour vocation de centrer ses travaux et recherches sur les problèmes essentiels de l’existence humaine : la naissance, la vie, la mort, l’amour, les croyances, les liens interpersonnels et intergénérationnels, etc. À l’intention de ses auditeurs d’alors, il esquisse les grandes lignes de ce qu’il présente lui-même comme son « utopie de sociologue », cinq pistes qu’il leur propose d’explorer pour encadrer ce projet scientifique dont il lui paraît urgent d’ouvrir le chantier[9] :

  • du côté des concepts : la reliance et la déliance
  • du côté de la recherche : la recherche-action
  • du côté de l’action : la socioanalyse
  • du côté de la profession : une pluralité de modèles
  • du côté de la formation : une sociologie appliquée

Au fil des ans, depuis cet exposé fondateur, il ne cesse d’apporter de nouvelles pierres pour la construction de l’édifice théorique qu’il ambitionne de faire reconnaître dans et par le monde des sciences humaines. Ceci l’amène à rédiger et publier en 2013 ce qu’il considère comme son livre-testament de sociologue : les trois tomes d’un ouvrage qu’il intitule Fragments pour une sociologie existentielle[10]. « Fragments » car, espère-t-il, de jeunes générations de chercheurs pourraient y puiser la matière pour approfondir et prolonger une théorie en gestation, voire produire un éventuel « Traité de sociologie existentielle ». Cinquante-cinq articles sont ainsi réunis pour constituer une synthèse développée en trois tomes (théories et concepts, thèmes et enjeux, pratiques et engagements) et quatre parties (autour d’un projet scientifique : une sociologie compréhensive; autour d’un triangle conceptuel : une sociologie psychologique; autour de thèmes existentiels : une sociologie philosophique; autour de pratiques sociales : une sociologie clinique).

Afin d’offrir à ce projet une possibilité de réalisation concrète, il fait don à son université durant une dizaine d’années, à partir de 1990, de libéralités en vue de la constitution d’une Fondation (« Fonds Marcel Bolle De Bal) destinée à promouvoir le développement de la sociologie existentielle. Ce Fonds a inspiré dans un premier temps la création d’un cours « Intervention sociologique et anthropologique » et contribué à la rémunération de deux enseignants experts en cette matière; dans un second temps, il a permis de financer un Prix Marcel Bolle De Bal décerné chaque année à un ou deux mémoires de qualité traitant de problèmes et méthodes s’inscrivant dans la perspective de la sociologie existentielle.

Athéisme, laïcité personnalisme

Au crépuscule de son existence, par delà la sociologie et la psychologie, il s’intéresse de plus en plus activement à la philosophie, à la dimension philosophique des phénomènes humains. Moins à la philosophie académique, théorique, abstraite, formaliste, qu’à la philosophie en ses dimensions pratiques, concrètes, proches de la vie quotidienne, du vécu de tout un chacun. Dans cette perspective, il n’hésite pas à affirmer trois volets de sa subjectivité, à se définir à la fois comme agnostique à tendance athée, laïque (libre penseur) et personnaliste.

Athée

Déçu et frustré par le Traité d’Athéologie de Michel Onfray qu’il estime trop systématiquement négatif et destructeur, il entreprend en 2007, à la demande d’un éditeur intéressé par ses prises de position à cet égard, de rédiger un petit livre exposant sa conception d’un athéisme positif, constructeur. Il l’intitule Au-delà de Dieu. Profession de foi d’un athée lucide et serein[11]. Celui-ci étant rapidement épuisé, il publie cinq ans plus tard, sous le titre Au-delà de Dieu, l’Homme. Nouvelle profession de foi[12], une version aménagée, complétée et enrichie. Son thème essentiel : se vouloir lucide devant les contradictions de la vie, serein face à la mort inéluctable.

Laïque

En tant que Belge, il éprouve le besoin d’expliquer à ses compatriotes, mais surtout à ses collègues et amis français que les termes « laïque » et « laïcité » font référence, de part et d’autre de Quiévrain (la frontière franco-belge), de conceptions et d’interprétations différentes, malgré leur apparente similitude linguistique. Cette différence repose en fait sur la co-existence de deux modèles de « laïcités » : la laïcité constitutionnelle et politique (le modèle français) d’une part, la laïcité communautaire et philosophique (le modèle belge) d’autre part. Le « laïque » belge (au sens local du terme) correspond à ce qui en France serait qualifié de « libre penseur ». Marcel Bolle De Bal se présente volontiers sous cette double (et pourtant unique) « personnalité » : laïque et libre penseur. À l’occasion il n’hésite pas à exprimer le souhait que la Belgique – qui n’est pas politiquement un État laïque (elle subsidie le cours de religion dans l’enseignement officiel, notamment) – évolue vers l’instauration du modèle français idéal (séparation réelle de l’Église et de l’État)[13].

Personnaliste

Il plaide pour la mise en œuvre d’un personnalisme laïcisé, dégagé de ses origines chrétiennes (Emmanuel Mounier), décléricalisé, mais ouvert à toutes les croyances et convictions philosophiques. Animé par une telle conviction, il participe en 2003 à la constitution à Louvain-la-Neuve du CAPP (Centre d’Action pour un personnalisme pluraliste) réunissant croyants et incroyants, déistes et agnostiques, chrétiens et libres penseurs. Il assume sa condition paradoxale d’être à la fois personnaliste et franc-maçon alors que beaucoup, des deux côtés, considèrent ces qualités comme incompatibles (pour les personnalistes traditionnels, la franc-maçonnerie est supposée sulfureuse; pour maints francs-maçons le personnalisme est perçu irrémédiablement catholique…). Il analyse ce paradoxe dans son dernier ouvrage : La Franc-maçonnerie, la Personne, leur(s) secret(s). Le paradoxe d’un personnaliste, laïque et franc-maçon, publié en 2017[14].

Psycho-sociologie de la Franc-maçonnerie

Franc-maçon affirmé, mais conscient de la nécessité de respecter – pour des raisons historiquement et sociologiquement légitimes – le secret de l’appartenance de ses Frères et Sœurs, Marcel Bolle De Bal s’attache, depuis son initiation en 1962, à exploiter ses compétences sociologiques et psychosociologiques pour offrir à ses lecteurs une présentation originale de la franc-maçonnerie : ses analyses, descriptions et interprétations se distinguent à cet égard de l’abondante littérature que cette institution, à la fois sociale et ésotérique, a suscitée depuis des lustres et qu’elle continue à susciter aujourd’hui.

La franc-maçonnerie lui apparaît ainsi, au fil des six ouvrages qu’il lui a consacrés[15], en son essence, comme un laboratoire de reliances psychologiques, sociales et philosophiques… par delà la quête de fraternité, d’identité et de spiritualité.. Cela aussi en tant que porte du devenir personnel et collectif, également par delà et à partir du secret maçonnique, du secret de l’initiation. Comme dit plus haut, il met en évidence les convergences méconnues entre les projets maçonnique et personnaliste.

Engagements citoyens

La notion d’engagement est au cœur de la démarche intellectuelle et citoyenne de Marcel Bolle De Bal. Du début existentialiste à la fin personnaliste de sa vie adulte, de Sartre à Mounier, de l’engagement politique et syndical à l’engagement communautaire et philosophique… les uns et les autres nourris par son engagement de chercheur et enseignant en sociologie, à travers son plaidoyer pour une sociologie appliquée, clinique et socianalytique, par une reliance entre études théoriques et actions pratiques (la promotion de recherches-actions, par exemple).

Sur le plan politique au sens strict, il est depuis 1988 un « électron libre », ne possédant aucune carte d’affiliation à l’un ou l’autre parti. En revanche, il continue à s’intéresser activement et régulièrement aux avatars, heurs et malheurs de la vie politique en Belgique, en France et dans le monde. Il estime indispensable de réhabiliter le principe de la politique, pierre angulaire de toute société démocratique, refuse d’utiliser le terme péjoratif et galvaudé de « politicien », se méfie des slogans fustigeant le « tous pourris », slogan de sinistre mémoire (Rex, Degrelle…), slogan d’une plus que jamais inquiétante actualité. D’un point de vue idéologique, il aime à se définir comme mû par un quintuple investissement et engagement : socialiste, culturel, écologique, européen et philosophique.

Socialiste

Marqué par sa découverte des problèmes ouvriers, de la misère sociale, de la réalité de la lutte des classes, par son expérience de sociologue du travail, de ses recherches dans divers milieux industriels, dont plus particulièrement la sidérurgie, il estime, en 1958, logique pour lui, conforme à son idéal de progrès et de justice, de s’engager concrètement dans le mouvement socialiste. À cette époque il est amené à vivre intensément, sur le terrain, le déroulement – bouleversant et instructif pour le jeune sociologue – de la grande grève belge de l’hiver 1960-1961, grève qui a paralysé durant cinq semaines la moitié du pays et dont il tente de tirer les leçons dans un article ayant alors reçu un certain écho[16]. En 1988, il démissionne du Parti socialiste, car en désaccord avec la politique de celui-ci sur deux points : d’une part son acceptation d’une réforme de l’État vécue comme capitulation des francophones devant les exigences du nationalisme flamingant (entre autres ne tenant pas compte de la volonté démocratiquement exprimée des habitants de la périphérie bruxelloise), d’autre part le refus de prendre en sérieuse considération la valeur des idées écologistes en voie d’émergence. Fondamentalement, il se définit dès le départ comme un social-démocrate, conception traditionnelle du socialisme au cœur du mouvement ouvrier belge depuis la naissance de celui-ci, mais publiquement vilipendée par la culture spécifique du socialisme français (curieux, exprime-t-il souvent à ses amis français : être social c’est bien, être démocrate c’est bien, pourquoi se dire social-démocrate est-il ou serait-il mal… ?). Cet engagement lui a été inspiré par de marquantes expériences existentielles personnelles : s’appuyant sur celles-ci il rejette avec force, vigueur et constance tous les extrémismes, de droite (souvenir traumatisant des fascistes et nazis d’avant-guerre) et de gauche (vécu non moins traumatisant de la guerre froide et du totalitarisme communiste). Social- démocrate, il entend lutter pour la réalisation des valeurs socialistes de solidarité et de fraternité dans le cadre d’une économie de marché régulée en profondeur.

Culturel

Son engagement culturel ne se limite pas à la culture au sens large (musique, peinture, sculpture, littérature, écriture…). Il est amené à s’investir – réalités politiques locales, régionales, nationales obligent – dans la défense de la culture francophone menacée – en sa commune tout au moins – par les actions violentes des nationalistes flamingants (il tient à distinguer les « flamingants » - activistes extrémistes – des « Flamands », peuple pacifique…). Partisan convaincu d’une nécessaire entente (reliance…) entre communautés linguistiques (néerlandophone et francophone), dans le mutuel respect des cultures complémentaires (germanique et latine), il combat sans relâche, durant plus de trente-cinq ans pour que soit reconnu à sa commune un statut institutionnel bilingue conforme à sa réalité sociologique. Dès sa première élection au sein du Conseil Communal, de 1965 à 1970, il rédige et fait voter à l’unanimité du Conseil, élus néerlandophones et francophones réunis, plusieurs motions réclamant la reconnaissance à sa commune d’un statut bilingue (ce qui était celui de cette entité au moment où il s’y était installé en 1961). Peine perdue : les autorités supérieures refusent d’entendre cette demande démocratiquement exprimée. Pour les élections de 1970, il est l’initiateur, avec certains de ses camarades, de la constitution d’une liste réunissant – cas unique dans la région bruxelloise et sa périphérie - tous les partis francophones et des candidats de tous les partis flamands. Écrasant succès électoral (88 % des sièges). En , il prend la parole, en tant que représentant de la périphérie, devant dix mille personnes dans un grand meeting francophone à Bruxelles (Place du Sablon). Expérience marquante pour lui, preuve de l’enracinement des préjugés « déliants » : il se fait applaudir lorsqu’il défend les francophones, siffler lorsqu’il insiste sur la valeur du bilinguisme et le nécessaire respect de la population flamande. En 2000, atteint par la limite d’âge, il laisse à ses amis et aux jeunes le soin de poursuivre ce combat pacifique loin d’être définitivement gagné. Il publie alors un livre racontant l’histoire de son engagement culturel, des péripéties d’un combat mené durant plus d’un demi-siècle en y ajoutant une interprétation sociologique des paradoxes de la société belge[17]. Une autre de ses activités se trouve vite en butte aux résistances institutionnelles provoquées par la rencontre de la culture et de la politique : en 1989, au décès du bourgmestre Roger Thiéry, il reprend une idée chère à celui-ci et, avec l’aide de quelques amis, ouvre le chantier d’une Fondation Caille-Lismonde, en hommage à ces deux éminents artistes linkebeekois. Deux artistes francophones en région flamande : voilà qui le confronte à de complexes et typiquement belges problèmes de financement bi-communautaire. La Fondation, néanmoins, finit par être juridiquement créée. Il en est élu le Président. En 1998, au décès de Pierre Caille, cette Fondation se mue en Fondation Lismonde, puis, à la suite de mutations législatives en une bilingue Maison Lismonde/Huize Lismonde : celle-ci, avec le soutien des autorités communales et communautaires devient un lieu actif de manifestations artistiques et culturelles. Il en cède rapidement la présidence à Catherine de Brackeleer, plus disponible et qualifiée que lui pour l’assumer. Autre manifestation de son engagement au service de la défense de la culture francophone : sa participation active, au développement de l’AISLF durant plus d’un demi-siècle, successivenement en tant que membre du Bureau, vice-président, président et président d’honneur.

Écologique

Longtemps avant que les thèmes de l’écologie et de l’environnement ne deviennent à la mode, Marcel Bolle De Bal, en partie grâce à sa culture sociologique, perçoit l’importance des enjeux posés par ces notions. En 1964, lors de sa première campagne électorale, il plaide pour la transformation « écologique » de la place communale de Linkebeek (envahie par les autos), entre l’église et la mairie (maison communale) creusement d’un parking souterrain, création d’un parc public avec une fontaine et un terrain de jeux pour enfants, bancs pour seniors, lieu de reliances potentielles… proposition accueillie par les sourires sympathiques, narquois et sceptiques, à la limite méprisants, par les autres candidats. Naïve utopie ? Oui, probablement. Mais les utopies d’aujourd’hui peuvent devenir urgences demain. Bref, de ce projet ne subsiste aujourd’hui que la petite fontaine… Depuis lors, à plusieurs reprises, il se permet de suggérer à ses amis écolos d’inscrire au cœur et au fronton de leur programme la notion de « reliance », laquelle lui semble en effet bien en synthétiser le sens à la fois profond et universel : reliance à la terre, reliance au devenir du cosmos, nouvelles formes de reliances entre les personnes, de reliances communautaires, sociétaires et politiques, reliances entre générations, reliance entre le présent et le futur…

Européen

L’Europe a constitué le motif de son premier engagement politique concret. En 1948, il prend sa carte de membre du Cercle des Étudiants européens de l’ULB. Sa vocation résulte de l’enthousiasme provoqué en lui par les discours passionnés de Spaak, Monnet, Schuman, de Gasperi, et quelques autres. La fin des guerres européennes, la réconciliation franco-allemande, la perspective d’une Europe forte entre les États-Unis et l’Union soviétique : n’y a-t-il pas là de quoi motiver un jeune européen idéaliste, au-delà des appartenances politiques traditionnelles ? D’où son sincère engagement en faveur d’une Europe fédérale, synthétisant et dépassant les égoïsmes nationaux qui ont causé tant de dégâts et de souffrances… Ce beau projet, hélas, se heurte vite à de fortes résistances qui en sapent la philosophie initiale. Deux déceptions font perdre à Marcel Bolle De Bal une grande partie de ses illusions : en 1954, le refus par la France de Mendès-France de créer la Communauté européenne de défense pourtant votée par l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg (l’Italie s’apprêtait à la voter) ; en 1958, l’Europe des nations préconisée par De Gaulle en tant que position de repli souverainiste. Deux hommes politiques de grand format, appréciés, mais qui ont porté deux coups fatals à l’espérance générée par l’action conjuguée de quelques grands politiques européens…La perspective de fonder les États-Unis d’Europe (son idéal personnel) s’estompe peu à peu, et de plus en plus vite……

Philosophique

Au début des années 1960, Marcel Bolle De Bal décide de compléter ses engagements existentiels de base – conjugal, professionnel, universitaire, syndical et politique - par un engagement d’ordre cette fois philosophique, orienté vers la défense des valeurs laïques et humanistes.. En 1962, il écoute avec faveur les sollicitations de certains amis de sa famille et entreprend la démarche de frapper à la porte d’un Temple maçonnique. En l’occurrence celui de la Loge Les Amis Philanthropes, affiliée au Grand Orient de Belgique, Obédience traditionnellement masculine. Il lui demeure fidèle depuis son initiation, c’est-à-dire durant plus d’un demi-siècle. À l’épreuve des différentes étapes de sa progression initiatique (jusqu’au 30e degré du Rite Écossais Ancien et Accepté), son projet initial – œuvrer à la promotion de convictions philosophiques libérées des catéchismes religieux – s’enrichit au fil des ans : il fait la découverte et l’expérience consciente du sacré, de l’apport fondamental constitué par la pratique des rites et des symboles. Par delà l’expérience vécue de la fraternité maçonnique, fraternité de serment, il comprend les fondements, la logique et les vertus du secret, la valeur de la méditation et de l’introspection initiatique, il participe au travail personnel et collectif sur l’identité, la solidarité, la citoyenneté et la complexité, approfondit sa quête du sens de la vie, réfléchit au devenir de la personne et de la société. Il est amené à prendre en considération le caractère paradoxal des réalités humaines ( la nécessité de dépasser le « ou/ou » binaire pour mettre en évidence le « et/et » ternaire) et, dans la foulée, les ambivalences fécondes du blanc et du noir, du bien et du mal, de l’amour et de la haine, du Yin et du Yang, du masculin et du féminin. Concernant la reliance entre ces deux dernières dimensions de l’existence humaine, fidèle à son idéal d’homme féministe, il met en œuvre cet idéal en s’investissant dans une double appartenance maçonnique : il rejoint son épouse et Sœur en se voyant accordée la qualité de membre de la Loge Lumière Initiatique (Mulhouse), émanation de la Fédération française du Droit Humain, Obédience mixte. Dès lors, au crépuscule de son existence, est-il enclin à assumer les dimensions contradictoires et paradoxales, dialogiques, (deux éléments souvent considérés comme incompatibles, mais pourtant complémentaires Edgar Morin) de son profil existentiel : non seulement homme et féministe, mais également franc-maçon et personnaliste, personnaliste et laïque, agnostique et athée, libre penseur (philosophiquement), et chrétien (culturellement), matérialiste et spiritualiste.

Bibliographie

Ouvrages

  • 1958 Relations humaines et relations industrielles, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie, (2e éd. 1969) ; traduit en espagnol : Relaciones humanas. Liberacion o esclavitud ? Barcelone, Ed. Fontanella, 1965 (1re édit.), 1968 (2e édit.),
  • 1959 (avec Christian Dejean) Les modes de rémunérations en vigueur dans le secteur de la fabrication des pâtes, papiers et cartons, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie,
  • 1960 (avec Christian Dejean) Les modes de rémunération en vigueur dans l’industrie du tabac, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie.
  • 1961 (‘avec Christian Dejean) Les modes de rémunération dans l’industrie des cuirs et peaux, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie.
  • 1963 (avec Christian Dejean) Les modes de rémunération dans la sidérurgie, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie.
  • 1965 (avec Christian Dejean) Le salaire à la production. Formes nouvelles et fonctions sociologiques, Bruxelles, Ed. de l’Institut de Sociologie.
  • 1967 La vie de l’entreprise. Suppléments de rémunération et participation ouvrière Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie ; traduit en portugais ; A dida da Empresa, Lisbonne, Lenario Classica Editora. Teixeira & Cie, 1971.
  • 1967 Modes de rémunération et collaboration dans l’Entreprise (1er Prix au Concours Maurice Van der Rest 1965), Bruxelles, Ed. Fédération des Industries Belges.
  • 1969 (ed.) Image de l’homme et société contemporaine, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie.
  • 1969 Problèmes de sociologie du travail, Bruxelles, Ed. Institut de Sociologie, traduit en espagnol : Sociologia del Trabajo, Barcelone, Ed. Nova Terra, 1973.
  • 1972 Les salaires aux résultats dans les sociétés industrialisées. Tendances évolutives et aspects psychosociologiques, Genève, Bureau International du Travail (B.I.T.).
  • 1976 (ed.) Accroissement de la productivité et psychosociologie du travail, Bruxelles, Ed. de l’Université, de Bruxelles.
  • 1978 Les aspirations de reliance sociale. Reliance sociale, recherche sociale, action sociale, Bruxelles, Programmation de la politique scientifique.
  • 1978 (ed.) Formation, travail, travail de formation, Bruxelles, Ed. de l’Université de Bruxelles.
  • 1985 La tentation communautaire ou les paradoxes de la reliance et de la contreculture, Bruxelles, Ed. de l’Université de Bruxelles.
  • 1987 (Avec Peter Cressey, Vittorio Maruno, Tiziano Treu et Kevin Traynor), La Participation. Synthèse des études de la Fondation sur la participation, Dublin, Fondation Européenne pour l’Amélioration des Conditions de Travail.
  • 1990 Les doubles jeux de la participation. Rémunération, performance et culture, Bruxelles-Maastricht, Presses Interuniversitaires Européennes ; traduit en slovène : Placilo za uspesnost v sodobni druzbi, Kranj (Slovénie), Moderna organizacija, 1990 ; traduit en anglais : The doubles games of participation. Pay, performance and Culture, Berlin-New York, Walter de Gruyter, 1992.
  • 1996 (ed.) Voyages au Cœur des sciences humaines. De la reliance, Paris, l’Harmattan, 2 tomes :
    • 1. Reliance et théories
    • 2. Reliance et pratiques.
  • 1998 Wégimont ou le château des relations humaines. Une expérience de formation psychosociologique à la gestion Bruxelles, Presses Interuniversitaires Européennes (P.I.E.).
  • 1998 La Franc-maçonnerie, porte du devenir. Un laboratoire de reliances, Paris, Detrad.
  • 1998 (ed.) Les survivants du Boyau de la mort. Lettres de deux jeunes Wallons en 14-18, Bruxelles, Presses Interuniversitaires Européennes (P.I.E.) ; Ed. Safran (2e édition) 2003.
  • 1999 Les adieux d’un sociologue heureux. Traces d’un passage, Paris, l’Harmattan.
  • 2000 (avec Dominique Vésir) Le sportif et le sociologue. Sport, individu et société, Paris, l’Harmattan.
  • 2001 La fraternité maçonnique, Paris, Edimaf ; 5e édition ; Edimaat, 2012.
  • 2001 La sociologie de langue française. Un enjeu, un combat. Souvenirs d’un acteur. Paris, l’Harmattan.
  • 2003 Surréaliste et paradoxale Belgique. Mémoires politiques d’un sociologue engagé, immigré chez soi et malgré soi, Paris, l’Harmattan.
  • 2003 (co-ed. avec Gilles Ardoino) « Le sport à corps et à cris », Revue Internationale de Psychosociologie, Vol. IX, no 20.
  • 2004 Un sociologue dans la cite. Chroniques sur le Vif et propos Express, Paris, l’Harmattan.
  • 2004 L’initiation maçonnique, à partir et au-delà du secret, Paris, Detrad.
  • 2005 Le Travail, une valeur à réhabiliter. Cinq écrits sociologiques et philosophiques inédits, Bruxelles, Editions Labor ; 2e édition : Edimaat, 2015.
  • 2007 Au-delà de Dieu. Profession de foi d’un athée lucide et serein, Bruxelles, Ed. Luc Pire.
  • 2008 (Avec Vincent Hanssens) Le croyant et le mécréant. Reliances, sens , transcendances, Bierges, Editions Mols.
  • 2009 Les sept piliers de la reliance maçonnique, Paris, Edimaf ; 2e édition Bruxelles Logos, 2011.
  • 2010 La Franc-maçonnerie en débat. Paroles croisées de deux Frères, Paris, Dervy.
  • 2011 Sur la route de la sociologie. Maitres, amis et compagnons, Fernelmont, E.M.E.
  • 2012 Au-delà de Dieu, l’Homme. Nouvelle profession de foi, Fernelmont, E.M.E.
  • 2013 Fragments pour une sociologie existentielle, Paris, l’Harmattan, 3 tomes :
    • 1. Théories et concepts
    • 2. Thèmes et enjeux
    • 3. Pratiques et engagements.
  • 2015 Éloge du bon phallocrate. Mon idéal d’homme féministe, Paris, l’Harmattan.
  • 2017 Le paradoxe d’un personnaliste laïque et franc-maçon. La Franc-maçonnerie, la Personne, leur(s) secret(s), Paris, Detrad.

Articles

Plus de 300, tous, sauf trois, à titre de seul auteur[18].

Notes et références

  1. Expérience illustrée dans Marcel Bolle De Bal (ed.), Les survivants du Boyau de la Mort. Lettres de deux jeunes wallons en 14-18, Bruxelles, 2e édition, Ed. Safran, 2003.
  2. Marcel Bolle De Bal, Relations humaines et relations industrielles, Bruxelles, Editions de l’Institut de Sociologie, 1958.
  3. Marcel Bolle De Bal, Les doubles jeux de la participation. Rémunération, performance et culture, Maastricht-Bruxelles, P.I.E. (Presses Interuniversitaires Européennes, 1990.. Traduit en anglais : The Double Games of Participation. Pay, Performance and Culture, Berlin-New York, Walter de Gruyter, 1993.
  4. Marcel Bolle De Bal, « Psychosociologie de l’Assemblée Libre », Revue de l’Institut de Sociologie, 1969, no 4, p. 663-669.
  5. D’autres exemples potentiels de telles « liances » seraient le chaos primitif (Morin), l’extase amoureuse, le Paradis imaginaire, etc.
  6. Marcel Bolle De Bal, « Éthique de reliance, éthique de la reliance : une vision duelle illustrée par Edgar Morin et Michel Maffesoli », Nouvelle Revue de Psychosociologie, no 8, 2009
  7. Marcel Bolle De Bal, (ed.), Voyages au cœur des sciences humaines. De la reliance, Paris, l’Harmattan, 1996, 2 tomes, avec, entre autres, des contributions de Daniel Beresniak, Eugène Enriquez, Alain Eraly, Franco Ferrarotti, Françoise Leclercq, Vincent de Gaulejac, Salvator Giner, Michel Maffesoli, Edgar Morin, Max Pagès, René Passet, Guy Rocher, Renaud Sainsaulieu, Marc-Henry Soulet, Evelyne Sullerot, György Szell, Liliane Voyé.
  8. Hédia Abdelkefi (ed.) ; Reliance et littérature, Tunis, Actes du Colloque doctoral sur la Reliance, Université de Tunis, 2018.…
  9. Pour un exposé détaillé : Marcel Bolle De Bal, Les adieux d’un sociologue heureux. Traces d’un passage ? Peis, l’Harmattan, 1999, p. 17-50.
  10. Marcel Bolle De Bal, Fragments pour une sociologie existentielle. Paris, l’Harmattan, 2013.
  11. Marcel Bolle De Bal, Au-delà de Dieu. Profession de foi d’un athée lucide et serein, Bruxelles, Ed. Luc Pire, 2007.
  12. Marcel Bolle De Bal, Au-delà de Dieu, l’Homme. Nouvelle profession de foi », Fernelmont, Ed. E.M.E., 2012.
  13. Voir notamment Marcel Bolle De Bal « Deux sœurs jumelles : les laïcités belge et française », La Revue Générale, 11/12, 2015, p. 18-23.
  14. Marcel Bolle De Bal, La Franc-maçonnerie, la Personne, leur(s) secret(s). Le paradoxe d’un personnaliste, laïque et franc-maçon, Parts, Detrad, 2017.
  15. Marcel Bolle De Bal, La Franc-maçonnerie, porte du devenir. Un laboratoire de reliances, Pari, Detrad, 1998 ; La Fraternité maçonnique, Paris, Edimaf, 2001, 5e édition, 2013 ; L’Initiation maçonnique, à partir et au-delà du secret, Paris, Detrad, 2004 ; La Franc-maçonnerie en débat. Paroles croisées de deux Frères (avec Jacques Fontaine), Paris, Dervy , 2010 ; Les 7 Piliers de la reliance maçonnique, Paris, Edinaf, 2009, Bruxelles, Logos, 2011 ; La Franc-maçonnerie, la Personne, leur(s) secret(s)/ Le paradoxe d’un personnaliste, laïque et franc-maçon, Paris, Detrad, 2017.
  16. Marcel Bolle De Bal, « Les sociologues, la conscience de classe et la grande grève belge de l’hiver 60-61 », Revue de l’Institut de Sociologie, 1961, no 3, p. 541-579.
  17. Marcel Bolle De Bal, Surréaliste et paradoxale Belgique. Mémoires politiques d’un sociologue engagé, immigré chez soi et malgré soi. Paris, l’Harmattan, 2003.
  18. Pour la liste complète de ces articles voir le CV sur le site www.ulb.ac.be/socio/bolledebal/

Liens externes

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