Marcel Élie Pellet

Biographie

Né à Hirson dans l'Aisne, il est le fils d'un gardien de batterie au fort Dubois, Antoine Eliacin Pellet (1851-1925) et de Alice Juliette Minet (1865-1937)[1]. Marcel Pellet intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1908 (promotion de Mauritanie)[2]. En 1911, il intègre le 7e régiment d'infanterie coloniale (RIC) en qualité de sous-lieutenant[3]. En , il passe au 4e bataillon d'infanterie coloniale du Maroc (Composante du 1er régiment mixte d'infanterie coloniale - RICM), où il devient lieutenant le .

Il fait la campagne du Maroc où il sera blessé le durant le combat de Bab-Bou Ansara et où il obtient sa première citation :

« Au combat de Grasta, a fait preuve d'initiative, d'entrain, de bravoure en en se portant sous un feu très violent avec son peloton en renfort d'un escadron de spahis très vivement engagé dans un combat et en délogeant à la baïonnette l'ennemi qui venait d'arriver sur une position importante. »

 

Première Guerre mondiale

En , le 1er RICM débarque à Cette pour prendre part aux combats de la Première Guerre mondiale[4].

Le lieutenant Pellet est plusieurs fois blessé : le , d'un éclat d'obus à l'aine devant le village de Lassigny ; le , par une balle à la tête au cours d'une patrouille de reconnaissance à Canny-sur-Matz ; le , d'un éclat d'obus au genou droit.

Il est cité :

« Son capitaine ayant été blessé, a pris sous le feu le commandement de sa compagnie et l'a menée à l'attaque. A fait preuve d'une grande bravoure en enlevant la première ligne de tranchées ennemies. Il s'est heurté ensuite à une ligne très fortement organisée sous bois qu'il a attaquée avec la même énergie et ne s'est replié par ordre qu'en raison des pertes subies. »

 

Promu capitaine le , il passe au 54e RIC. À cette époque, il se lie d’amitié avec le commandant Oswald Bjerring, futur résistant[5]. Chef de bataillon à titre temporaire le , il combat dans l'armée d'Orient.

Entre-deux guerres

Il se marie à Avignon, le avec Denise Marie Autard (1891-1962)[6].

Admis à l’école supérieure de guerre le (45e promotion), il fait son stage à l'état-major particulier de l'infanterie coloniale[réf. souhaitée]. De 1925 à 1928, il est affecté en Indochine française[7]. De retour en métropole, il est muté à l'état-major de l'armée. Lieutenant-colonel le , il est affecté au 23e RIC[réf. souhaitée] et embarque à destination de l'Indochine. En 1931, il devient chef d'état-major de la division de Cochinchine-Cambodge[7]. En juillet, infecté par le paludisme, il est proposé à la commission de réforme mais il maintenu en activité. Rapatrié en 1933, il est promu colonel le [réf. souhaitée]. Le colonel Pellet devient adjoint du directeur des troupes coloniales au ministère de la Guerre. En 1937, il prend le commandement du 18e régiment de tirailleurs sénégalais en Tunisie. Au sortir du Centre des hautes études militaires, il est promu, le , général de brigade, puis devient directeur des Affaires militaires au ministère des Colonies[7].

Seconde Guerre mondiale

En 1940, le général Pellet prend le commandement de la division du Tonkin à Hanoï. Franc-maçon[réf. souhaitée], il est mis à la retraite d'office par le régime de Vichy en 1941 et demeure en résidence surveillée jusqu'en février 1944. Il est réintégré dans l'armée en avril 1944, et anime alors un réseau de résistance au sud de l'Indochine. Arrêté par la Kenpeitai à Hanoï à la suite du coup de force japonais du et fait prisonnier de guerre, il est libéré après la capitulation japonaise[7].

À la libération, il est nommé général de division[7].

Après guerre

Le général Pellet reprend en juin 1946 la direction des Affaires militaires au ministère de la France d'outre-mer. Le , il est promu général de corps d'armée. De juin à décembre 1947, Pellet est commandant en chef interarmées des forces françaises à Madagascar[7]. Il mate dans le sang l'insurrection de nationalistes malgaches. Entre quinze à vingt mille révoltés sont tués. Les militaires français perdent 350 soldats dans les opérations[8]. Le , il est remplacé par le général Garbay.

Chevalier de la Légion d’honneur depuis , il est élevé à la dignité de grand officier de l'ordre le [9].

Marcel Pellet meurt à Marseille le (à 76 ans).

Décorations

Grand officier de la Légion d'honneur (décret du 13 janvier 1949)
Croix de guerre 1914-1918, palme de bronze (une citation à l'ordre de l’armée, une citation à l'ordre du corps d'armée, une citation à l'ordre de la division)
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
Insigne des blessés militaires

Notes et références

  1. Acte de naissance no 38/1889 de la commune d'Hirson.
  2. Jean Boÿ, « Historique de la 93e promotion de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (1908-1911), promotion de Mauritaine » [PDF], sur www.saint-cyr.org, Association des élèves et anciens élèves de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr (Saint-Cyrienne), (consulté le ), p. 3.
  3. Registre matricule no 1078/1909 du bureau de Fontenay-le-Comte.
  4. « Première bataille de la Marne », dans Historique du régiment d'infanterie coloniale du Maroc (1914-1930) : 1er régiment de France, 88 p. (notice BnF no bpt6k64524209, lire en ligne), p. 14.
  5. Le commandant Bjerring, chef de bataillon du 5e REI et grand résistant.
  6. Acte de mariage no 387/1919 de la commune d'Avignon.
  7. Jacques Tronchon, L'insurrection malgache de 1947 : essai d'interprétation historique, Paris, Karthala, coll. « Gens du Sud », , 399 p., 22 cm, couverture ill., broché (ISBN 2-86537-156-5, EAN 9782865371563, notice BnF no FRBNF34870939, SUDOC 001085875, lire en ligne), p. 218-219.
  8. Philippe Valode, De Gaulle, un homme dans l'Histoire, Paris, l'Archipel, , 648 p., 24 cm, couverture ill., broché (ISBN 978-2-8098-2815-3, EAN 9782809828153, SUDOC 248468405), p. 261-262.
  9. « Marcel Élie Pellet », base Léonore, ministère français de la Culture.

Voir aussi

Liens externes

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