Division du Tonkin
La division du Tonkin est une ancienne division d'infanterie de l'armée de terre française stationnée à Hanoï dans le Protectorat français du Tonkin.
Division du Tonkin | |
Dissolution | 1945 |
---|---|
Pays | France |
Branche | Armée de Terre |
Type | Division d'infanterie |
Rôle | Infanterie |
Garnison | Hanoï |
Création et différentes dénominations
Elle est fondée en Indochine française, cette possession de l'Empire colonial français d'une superficie de 736 500 km2. Elle est l’une des héritières du Corps du Tonkin créé en 1884.
Historique des garnisons, campagnes et batailles
- 1930 : Mutinerie de Yên Bái
- 1940 : Invasion japonaise de l'Indochine
- 1945 : Coup de force japonais en Indochine
Première Guerre mondiale
En 1914, au début de la Première Guerre mondiale, la division du Tonkin était composée des régiments suivants[1] :
- 1re brigade à Hanoï
- 9e régiment d'infanterie coloniale a Hanoï {créé le 10 mars 1890},
- 1er régiment de tirailleurs tonkinois à Hanoï (créé le 12 mai 1884, dissous le 1er novembre 1945),
- 4e régiment de tirailleurs tonkinois a Nam Định.
- 2e brigade à Bac-Ninh
- 10e régiment d'infanterie coloniale a Hải Phòng,
- 2e régiment de tirailleurs tonkinois au Sept pagodes (créé en 1884, dissous en 1933),
- 3e régiment de tirailleurs tonkinois a Bắc Ninh.
Entre-deux-guerres
Le Việt Nam Quốc Dân Đảng organise une mutinerie le 10 février 1930 touchant cinquante hommes de troupe faisant partie du 2e bataillon du 4e Régiment de Tirailleurs Tonkinois, six officiers et sous-officiers français sont tués. La mutinerie est aussitôt réprimée par les autres militaires de cette unité.
Seconde Guerre mondiale
À l'entrée de la Seconde Guerre mondiale, les forces de l'armée française en Indochine sont de moins de 40 000 hommes. Outre la division du Tonkin, elles déploient la division de Cochinchine-Cambodge et la brigade d'Annam-Laos.
L'ordre de bataille de la Division du Tonkin est alors le suivant[2] :
- 1re brigade (Haïphong)
- 2e brigade (Hanoï)
- 3e brigade (Đáp Cầu)
- groupement divisionnaire de Lang Son
- groupement divisionnaire de Lao Kay
- 1er territoire militaire (Moncay)
- 2e territoire militaire (Cao Bang)
- 3e territoire militaire (Ha Giang)
- 4e territoire militaire (Lai Chau)
- 5e territoire militaire (Phong Saly)
Le , le Japon lance un ultimatum, exigeant la signature de d'une convention permettant à ses forces de stationner en Indochine, et menaçant d'entrer en force le 22 septembre à minuit si sa demande n'est pas satisfaite. In extremis, un accord est conclu, prévoyant de mettre trois aérodromes à disposition des Japonais (Gia Lâm, Lào Cai et Phu Lang) et d'autoriser un maximum de 6 000 soldats de l'Armée impériale japonaise à transiter par le Tonkin, au nord du fleuve Rouge. Mais malgré la signature de l'accord (le général Martin représente la France et le général Nishiara, le Japon[3]) à quinze heures le 22 septembre, le commandement de l'Armée du Guandong engage les hostilités au soir. Lors de l'Invasion japonaise de l'Indochine, 25 000 combattants - ce qui représente un chiffre bien supérieur à celui de l'accord - de la 5e division de l'armée impériale japonaise déferlent sur 70 kilomètres de la frontière chinoise : les Français peuvent aligner en face la 2e brigade alignant 5 000 hommes du 9e RIC, du 19e RIC, du 3e régiment de tirailleurs tonkinois et du 5e régiment de la Légion étrangère[4].
Pendant quatre jours, les combats ont lieu autour de Lạng Sơn (à 40 kilomètres de la frontière chinoise), et tournent au désavantage des Français. Un bombardement a lieu sur la presqu'île de Do son, au sud de Haïphong. Le Deuxième Bureau transmet des informations erronées, donnant les soldats japonais comme démoralisés et épuisés, qui aboutissent à ce que les Français soient pris au dépourvu. Le matériel des troupes françaises en Indochine n'est de surcroît pas à la hauteur face à celui des Japonais. Des épisodes de pagaille, au cours desquels l'artillerie française tire sur ses propres troupes, et des défections de soldats indigènes, aggravent la situation. Le 26 septembre, alors que Lạng Sơn vient de tomber, de nouvelles troupes japonaises débarquent sur la plage de Dong Tac et marchent sur Haïphong[5]. Les hostilités cessent le jour même, le quartier-général impérial ordonnant le cessez-le-feu. Decoux est forcé d'accepter la situation et d'autoriser les Japonais à stationner à leur guise. Les troupes japonaises prennent possession de l'aéroport de Gia Lâm, ainsi que du chemin de fer proche de la frontière du Guangxi. Des soldats nippons sont notamment stationnés à Hanoï et Haïphong. L'important pour eux est désormais de combattre les forces de Tchang Kaï-chek en Chine.
L'armée française peut aligner alors au mieux 12 000 hommes d'origine européenne (les régiments dits de "souveraineté"), plus 62 000 soldats autochtones, dont l'aptitude au combat et la loyauté sont incertaines. Le , une attaque-surprise des Japonais décime l'administration et les forces françaises dans la région. On compte 2 129 Européens tués et environ 1 500 « disparus ».
Chefs de corps
- 1938 : Général Cazin
- 1940 : Général Pellet
- 1940-1942 : Général Aymé
- 1944 : Général Sabattier
Voir aussi
Notes et références
- « Les troupes coloniales en 1914 », sur site non-officiel des Troupes De Marine (consulté le ).
- Jean-Philippe Liardet, « Ordre de bataille français en Indochine entre 1940 et 1945 », sur Net4War (consulté le ).
- Georges Fleury, La Guerre en Indochine, éd. Perrin, Paris, 2003, 2e édition, p. 11
- Pierre Montagnon, La France coloniale, tome 2, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990, p. 115.
- Pierre Montagnon, La France coloniale, tome 2, Pygmalion-Gérard Watelet, 1990, page 116
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