Magical Mystery Tour (album)

Magical Mystery Tour est le 9e album studio des Beatles, sorti le aux États-Unis parallèlement au film homonyme, tandis que la version britannique mise en vente le , est un double EP de la bande originale contenant les six titres liés au film. La bande originale est composée de six pièces composées et enregistrées durant l'été et l'automne 1967, dans la foulée du succès de Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band et de la mort de Brian Epstein.

Pour les articles homonymes, voir Magical Mystery Tour.

Magical Mystery Tour
EP de The Beatles
Sortie
Enregistré 25 avril au
Studios EMI, Olympic et Chappell (Londres)
Durée 19 minutes (approx.)
Genre Rock psychédélique
Format 45 tours Double EP
Auteur-compositeur John Lennon
Paul McCartney

George Harrison
Ringo Starr
Producteur George Martin
Label Parlophone
Critique

EPs par The Beatles

Deux titres s'y démarquent particulièrement, The Fool on the Hill et I Am the Walrus, tandis que la face B de l'édition américaine est prétexte à la réunion de tous les titres publiés uniquement en 45 tours par le groupe durant l'année, notamment All You Need Is Love, Strawberry Fields Forever et Penny Lane. Ces chansons marquent les derniers feux de la période psychédélique du groupe, les Beatles s'écartant de ce genre dès l'année suivante.

Qu'il s'agisse du double E.P. britannique ou de l'album américain, le disque connaît un grand succès, atteignant le sommet des charts de sa catégorie aux États-Unis, et la deuxième place des classements de 45 tours en Angleterre (chose rare pour un double EP). La version américaine, en format 33 tours, est préférée du public et est généralisée à partir 1976.

Historique

Contexte

Courant 1967, les Beatles apprennent la mort de Brian Epstein alors qu'ils assistent à un séminaire organisé par le Maharishi Mahesh Yogi (photographié en 2007).

L'année 1967 est une année marquante dans l'histoire des Beatles. C'est en effet au mois de juin qu'ils publient l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, souvent considéré comme un sommet dans leur carrière et une œuvre charnière de l'histoire du rock. Quatre mois avant, le disque a été précédé par un 45 tours, le double face-A Strawberry Fields Forever/Penny Lane[1]. Le , les Beatles représentent l'Angleterre durant l'émission Our World (en) diffusée en mondovision devant plus de 400 millions de téléspectateurs. Ils interprètent en direct, à cette occasion All You Need Is Love, qui connaîtra un grand succès lors de sa publication en 45 tours peu après. Ils sont no 1 des deux côtés de l'Atlantique en avec cette chanson de John Lennon et l'album Sgt. Pepper dans le classement des 33 tours[1],[2].

Dans la foulée de la publication de Pepper, les Beatles ont par ailleurs plusieurs projets. Ils doivent en effet préparer quelques chansons pour la bande originale du dessin animé Yellow Submarine, mais aussi s'attaquer à leur projet de téléfilm, Magical Mystery Tour[3]. Les Beatles n'ont alors plus tourné de film depuis Help! en 1965. Brian Epstein, leur manager, avait envisagé à la fin de la même année de les faire jouer dans l'adaptation d'un roman dont il venait d’acquérir les droits, A Talent for Loving, mais le projet n'avait pas abouti[4]. John Lennon explique : « Début 1967, on a réalisé qu'on ne ferait plus jamais de tournées en concert parce qu'on n'aurait pas pu reproduire sur scène le genre de musique qu'on s'était mis à enregistrer. Donc, si les spectacles sur scène c'était fini, on voulait quelque chose pour les remplacer. La télévision était la réponse évidente[5]. » Les compositions qui en découlent dénotent un ton particulièrement psychédélique, que le groupe délaisse au début de l'année suivante[6]. Dans ce contexte, Paul McCartney révèle à la presse que le groupe a consommé du LSD, choquant une partie de l'opinion publique[7] ; tandis que le groupe signe une pétition dans le Times pour la légalisation de la marijuana[4].

À la même époque, George Harrison s'ouvre à la spiritualité indienne et initie le groupe à la méditation transcendantale du Maharishi Mahesh Yogi, qui mèneront quelques mois plus tard à un voyage en Inde[8]. Le , alors qu'ils assistent à son séminaire à Bangor dans le pays de Galles, les Beatles apprennent la mort par surdose accidentelle d'Epstein, âgé de seulement 32 ans. Le choc initial dissipé, ils décident bientôt de gérer eux-mêmes leurs affaires et, pour se changer les idées, se remettent très rapidement au travail, s'attaquant vraiment à leur projet de film[9].

Enregistrement

Avec leurs albums de 1967, les Beatles utilisent au maximum les possibilités offertes par le travail en studio. Ici avec Georges Martin

L'enregistrement des chansons constituant le double EP Magical Mystery Tour est assez étalé. La chanson titre est enregistrée dès que Paul McCartney a l'idée du film, entre le et le , alors que Sgt. Pepper's n'est pas encore sorti[10]. Plusieurs séances sont nécessaires, notamment pour l'ajout de nombreuses percussions, et quatre trompettistes participent à la séance du pour enregistrer le motif musical qui ouvre la chanson (McCartney enregistre d'autres voix et effets lors d'une dernière séance le suivant)[11]. La deuxième chanson enregistrée l'est bien plus tard : il s'agit de Your Mother Should Know, les 22 et , aux studios Chapell de Londres (ceux d'Abbey Road étant tous occupés). Deux versions sont enregistrées, la première n'étant pas jugée satisfaisante par McCartney, qui la choisit finalement quelques mois plus tard en y rajoutant quelques instruments supplémentaires. C'est durant ces séances que Brian Epstein rend pour la dernière fois visite au groupe[12]. Le , peu après ses funérailles, le groupe est de retour en studio pour enregistrer la piste rythmique d'I Am the Walrus[13].

Les jours suivants sont consacrés au travail sur Blue Jay Way et l'instrumental Flying[14]. Il s'agit du premier instrumental publié par le groupe, bien qu'ils aient également enregistré deux ans auparavant 12-Bar Original (inédit jusqu'en 1995). Le morceau est improvisé par le groupe autour d'un mellotron aux sonorités de trombone[15]. Du 25 au , le groupe se consacre à The Fool on the Hill, ainsi qu'à de nombreux overdubs sur Your Mother Should Know, Flying et surtout I Am the Walrus (modification des voix, nombreux bruitages et effets, ajout d'extraits d'émissions radio qui concluent la chanson)[16]. D'autres ajouts d'instrumentations sont faits sur Blue Jay Way et The Fool on the Hill (ajout des parties de flûte caractéristiques du morceau) les 6 et [17]. Tous les mixages sont réalisés courant novembre[18].

En ce qui concerne l'album produit par Capitol, qui contient cinq chansons supplémentaires publiées en single en 1967, les enregistrements s'étalent sur une période bien plus vaste. L'enregistrement de Strawberry Fields Forever remonte en effet à la fin de l'année 1966 et s'étire du au [19]. Les séances de Penny Lane lui succèdent, du au [20]. Baby, You're a Rich Man, est enregistrée le aux studios Olympic dans l'optique de l'inclure dans le film d'animation Yellow Submarine[21]. Sa face A, All You Need Is Love, voit ses enregistrements survenir dans la deuxième quinzaine de juin, la plus grande partie ayant lieu en direct à la télévision le [22]. Hello, Goodbye est enregistrée durant les sessions de l'EP, du au . Toutes ces séances ont en commun la complexité du résultat souhaité, qui pousse à des enregistrements par des musiciens professionnels (cuivres, violons, flûte), mais aussi des ajouts de bruitages. Pour parvenir au résultat souhaité, les Beatles ont par ailleurs recours à un nombre de prises amplement supérieur à leurs habitudes des années précédentes[23].

Pochettes

La couverture du double E.P. est une photo du groupe costumé, les bras ouverts, devant un fond étoilé sous le mot « Beatles » formé d'étoiles jaunes. Le titre du disque en lettres multicolores est placé dans la partie inférieure. La pochette est l'œuvre de Peter Max[24]. La version 33 tours comprend la même image mais avec un cadre orangé et fissuré de bleu avec le titre des chansons entendues sur le E.P. dans la partie du haut et les autres de la face B dans celle du bas. Les Beatles portent des masques d'animaux qui cachent leurs visages ; seul Ringo Starr est reconnaissable. McCartney est costumé en hippopotame, Harrison en lapin, Starr en coq et Lennon en morse, le célèbre walrus, souriant devant ses compagnons[25].

Ce costume de morse apporte son lot de questionnement. Dans la liste de chansons, on rajoute sous le titre I Am the Walrus, « (No you're not! said Little Nicola) » (Non, vous ne l'êtes pas ! dit la petite Nicola); Nicola Hale est la fillette de cinq ans qui joue dans le film. Quelques mois plus tard, dans la chanson Glass Onion, John chante que « The walrus was Paul » (Le morse était Paul)[25]. Finalement, dans sa chanson God sur Plastic Ono Band, il réaffirme « I was the walrus » (J'étais le morse). En entrevue en 1980, Paul McCartney affirme qu'il a porté le costume du morse lors de la photo de groupe[26] mais, étant gaucher, il est clair qu'il porte celui de l'hippopotame dans la section filmée avec Lennon en morse au piano[25].

Les deux versions du disque possèdent une pochette qui s'ouvre. Elles incluent un livret de 24 pages avec des photos tirées du film et une bande dessinée de son scénario réalisée par Bob Gibson[27]. Pour le E.P., les disques sont insérés dans des fentes de la pochette extérieure et le livret, avec les paroles des chansons dans ses pages centrales, est rattaché à celle-ci[28]. Pour le long jeu américain, les paroles sont écrites sur les à-plats de la pochette elle-même et le livret, cette fois grand format, est inséré dans la pochette, tout comme le 33 tours[25]. Les photographes John Kelly et David Redfern (en)[29] sont présents lors du tournage mais ce sont les photos de Kelly qui sont utilisées[27]. Au dos, on voit une photo du groupe vêtus de smoking blancs, prise lors du tournage du clip de la chanson Your Mother Should Know, augmentée d'un effet kaléidoscopique.

Parution et réception

Des reproductions du bus, décor du film Magical Mystery Tour, sont désormais utilisées pour des visites thématiques de Liverpool.

Magical Mystery Tour pose un problème aux Beatles. Le single Hello, Goodbye/I Am the Walrus est sorti le , mais les sept chansons entendues dans le film ne pourront être publiées sur ce format, ni sur un simple EP, qui ne contient habituellement que quatre chansons. À l'inverse, le nombre est bien trop faible pour un album qui en contient au moins douze[30]. De plus, conscient que la structure de l'œuvre ressemble à l'album précédent (chanson thématique d'ouverture, son psychédélique, etc.), le groupe veut s'assurer que ce disque ressemble plus à une bande-son qu'un album en soi[31]. Il est finalement décidé de produire une version sous forme de double E.P. proposant six chansons (Hello, Goodbye, dont un extrait est joué lors du générique final, ne sera pas incluse), ainsi qu'un volumineux livret illustré de photographies tirées du film, et d'une adaptation en bande dessinée[32].

Il s'agit du second et dernier E.P. officiel publié par les Beatles dans les années 1960, à une époque où ce format est délaissé par le public, et du seul publié en mono et en stéréo. Le disque sort d'ailleurs six jours après l'abandon d'un classement spécial pour les ventes de ce format. Malgré cela, le disque fait l'objet de 400 000 précommandes et se vend à 600 000 exemplaires en à peine un mois après sa commercialisation, le . Il atteint la deuxième place des ventes de singles, exploit pour un disque beaucoup plus cher que ses concurrents[33].

Le marché américain, en revanche, répond à des besoins différents, le format E.P. n'ayant jamais réussi à y faire ses preuves[30]. Capitol Records avait par ailleurs l'habitude de proposer au marché américain des albums différents[34], adaptés au normes du pays et maximisant les ventes. Mais depuis la signature, le [35], du nouveau contrat liant les Beatles et EMI, la filiale américaine ne peut plus modifier le contenu des disques. Le label obtient tout de même le droit de transformer ce double E.P. en un album 33 tours[31]. Il est donc décidé de publier Magical Mystery Tour avec en face 1 les chansons de l'E.P. britannique et en face 2 cinq chansons publiées en 45 tours en 1967 (Strawberry Fields Forever, Penny Lane, Baby, You're a Rich Man, All You Need Is Love et Hello, Goodbye). La formule rencontre très rapidement un grand succès après sa publication, le [32]. Ainsi, au bout de dix jours, les recettes s'élèvent déjà à huit millions de dollars[36]. L'album reste 8 semaines #1 aux États-Unis. Dès , la version importée des États-Unis se vend au Royaume-Uni, atteignant la 31e place des charts. Ce 33 tours est aussi publié l'année suivante en Australie sous le nom Magical Mystery Tour and Other Splendid Hits[37].

Le , le 33-tours est officiellement publié au Royaume-Uni mais n'est pas inclus dans le boîtier renfermant tous les albums du groupe publié deux ans plus tard. Les chansons rajoutées sur la face 2 ne seront tout de même pas incluses dans Rarities, le disque bonus de cette collection. La version américaine sera finalement intégrée à la discographie officielle du groupe lors de la réédition des albums sur CD en 1987 lorsqu'il est publié le sans son livret élaboré[38]. Dans la réédition de 2009, tous les disques portent l'étiquette « Parlophone » ou « Apple » sauf celui-ci qui affiche celle de « Capitol ». Il retrouve pour l'occasion son livret d'origine avec, en supplément, un texte sur son historique et un autre sur les détails des enregistrements. En 2012, Apple Corps a réédité le film en DVD et Bluray accompagné d'un livret de 60 pages et le E.P. en vinyle simultanément à une présentation dans des salles de cinéma[39].

D'un point de vue critique, le E.P. est considéré comme assez bon, même si la version publiée sur album l'emporte[32],[40]. L'album lui-même est considéré comme une suite logique de Sgt. Pepper's Lonely Hears Club Band, bien qu'il manque l'unité de celui-ci. L'avalanche de hits de la face B contribue fortement à la qualité du disque[41]. Intégrés à ce disque, ces titres tous publiés en 1967 n’apparaissent donc pas sur les compilations Past Masters publiées en 1988[42]. John Lennon a déclaré au sujet du disque : « Magical Mystery Tour est un de mes albums préférés parce qu'il est tellement bizarre. I'm the Walrus est aussi une de mes chansons préférées — parce que je l'ai écrite, bien sûr, mais aussi parce que c'est une de celles qui ont en elles assez de petits machins décousus pour maintenir l'intérêt même au bout de cent ans[43]. » Au sujet de The Fool on the Hill, souvent considérée comme une des meilleures chansons du disque et de son auteur, Paul McCartney, Lennon, souvent critique envers les compositions de son confrère, déclare peu avant de mourir en 1980 : « De très bonnes paroles, encore une fois. Elle prouve que Paul est capable d'écrire des chansons complètes[44] ».

Analyse artistique

Le mellotron est utilisé sur plusieurs chansons du disque.

Le téléfilm, diffusé en noir et blanc sur la BBC à Noël 1967, est considéré comme le premier échec artistique des Beatles. Il se fait littéralement démolir par la critique. Il est vrai que, sur une idée nébuleuse de Paul McCartney, le tournage s'est avéré « mystérieux », même pour les acteurs y participant : le bus s'arrêtait au gré des envies du groupe pour tourner nombre de scènes souvent surréalistes ou loufoques. L'absence de couleur lors de la retransmission a également privé le film d'une partie de son identité visuelle, les effets spéciaux reposant souvent sur elle. Devant le flot de critiques, McCartney doit défendre le film sur le plateau de David Frost[36]. Cela n'empêche pas le film d'être par la suite apprécié par certains : Steven Spielberg a ainsi rapporté à McCartney qu'il avait étudié le film lors de sa formation[45]. Les six compositions accompagnant le film ont pour leur part été très appréciées. Comme à leur habitude dans ces circonstances, les Beatles n'ont pas composé leurs chansons en prévision du film et ont, à l'inverse, adapté le tournage à leur musique. Ainsi, pour trouver un passage adapté à The Fool on the Hill, Paul McCartney est spontanément parti tourner une séquence à Nice[45].

La seule chanson écrite en prévision du film est Magical Mystery Tour, qui est venue à l'esprit de McCartney en même temps que le projet de film lui-même. Utilisée comme introduction, elle prend la forme d'une réclame pour cette promenade en bus (« mystery tour » qui désigne en anglais ce genre de virée dont les passagers ne connaissent pas la destination)[46]. McCartney domine l'E.P. puisqu'il apporte également Your Mother Should Know (composée au printemps possiblement en prévision de l'émission Our World[47]) qui traite du conflit de générations sur un air de music-hall[48], et The Fool on the Hill, connue notamment pour ses parties de flûte, qui raconte l'histoire d'un homme mystérieux vivant sur une colline[49]. Les deux compositions centrales de la face A du disque américain partagent un thème nébuleux. L'instrumental Flying (seul instrumental publié par les Beatles sur leurs albums studio) se termine dans une cacophonie de sons étouffés, tandis que l'apport de George Harrison, Blue Jay Way est joué dans une atmosphère sombre accentuée par l'orgue, et les nombreux effets sonores auxquels elle a recours pour rendre le son brumeux[50]. Pourtant, cette dernière chanson est en réalité une blague sur un ami retardataire, Derek Taylor[51].

John Lennon n'apporte qu'une contribution au E.P., mais il s'agit de la chanson la plus connue, le psychédélique I Am the Walrus. Long patchwork de trois chansons regroupées, le morceau joue sur le terrain du non-sens avec des paroles surréalistes inspirées de Lewis Carroll. Son aspect déconstruit est amplifié par les nombreux effets sonores et instrumentaux : cris, violons, cuivres, et même émissions de radio. L'enregistrement, prolongé sur un mois, est symbolique du style des Beatles en 1967[52].

Les titres proposés en face B de l'album américain sont dans la même veine. Penny Lane et Strawberry Fields Forever, issues des séances du disque Sgt. Pepper's, partagent cette débauche d'effets sonores et d'instruments classiques : il s'agit, en parallèle, de la vision de Liverpool par McCartney et Lennon. Alors que le premier dresse une description précise de personnages pittoresques, le second part du nom d'un orphelinat voisin de sa maison d'enfance pour s'élever dans des pensées plus métaphoriques et personnelles[53]. All You Need Is Love et Baby, You're a Rich Man, chansons du 45 tours sorti en plein Summer of Love, s'inscrivent dans la mouvance hippie (la seconde s'adressant directement à elle) et la proclamation du pouvoir de l'amour, avec également des orchestrations travaillées[54]. Enfin, Hello, Goodbye est une chanson de Paul McCartney sur le thème de la dualité des choses[55]. Un extrait de celle-ci est entendu pendant le générique final du téléfilm mais n'est pas incluse dans le E.P. Placée en ouverture de la face 2 du 33 tours, elle a été préalablement publiée en face A d'un 45 tours avec I Am the Walrus reléguée en face B, au grand dam de Lennon[56].

Fiche technique

Édition britannique en « double E.P. »

Toutes les chansons sont écrites et composées par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.

Face A
No TitreAuteurChant principal Durée
1. Magical Mystery TourPaul McCartney 2:51
2. Your Mother Should KnowPaul McCartney 2:29
Face B
No TitreAuteurChant principal Durée
3. I Am the WalrusJohn Lennon 4:37
Face C
No TitreAuteurChant principal Durée
4. The Fool on the HillPaul McCartney 3:00
5. FlyingJohn Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo StarrInstrumental 2:16
Face D
No TitreAuteurChant principal Durée
6. Blue Jay WayGeorge HarrisonGeorge Harrison 3:56

Édition américaine en album (et de la discographie maintenant officielle)

Les chansons de la face 1 sont placées dans l'ordre dans lequel ils apparaissent dans le film sauf pour les deux dernières qui sont inversées. La face 2 débute avec la chanson du générique final du film suivie de chansons préalablement publiées en 45-tours. À partir du , lorsqu'il sera finalement publié en Angleterre, ce disque fera partie de la discographie officielle[57].

Toutes les chansons sont écrites et composées par John Lennon et Paul McCartney, sauf mention contraire.

Face 1
No TitreAuteurChant principal Durée
1. Magical Mystery TourPaul McCartney 2:51
2. The Fool on the HillPaul McCartney 3:00
3. FlyingJohn Lennon, Paul McCartney, George Harrison, Ringo StarrInstrumental 2:16
4. Blue Jay WayGeorge HarrisonGeorge Harrison 3:56
5. Your Mother Should KnowPaul McCartney 2:29
6. I Am the WalrusJohn Lennon 4:37
Face 2
No TitreAuteurChant principal Durée
7. Hello, Goodbye [n 1]Paul McCartney 3:27
8. Strawberry Fields Forever [n 2]John Lennon 4:10
9. Penny LanePaul McCartney 3:02
10. Baby, You're a Rich ManJohn Lennon, Paul McCartney 3:03
11. All You Need Is Love [n 3]John Lennon 3:48

Interprètes

The Beatles :

Musiciens additionnels :

  • George Martin : piano
  • Mal Evans : percussions
  • Neil Aspinall : percussions
  • Christoper Taylor, Richard Taylor, Jack Ellory, Ray Swinfield, P. Goody, Manny Winters, Dennis Walton : flûte
  • David Mason, Elgar Howarth, Roy Copestake, John Wilbraham, Tony Fisher, Greg Bowen, Derek Watkins, Stanley Roderick, Leon Calvert, Freddy Clayton, Bert Courtley, Duncan Campbell, Sidney Sax, Patrick Halling, Eric Bowie, Jack Holmes, Stanley Woods : trompette
  • Rex Morris, Don Honeywill : saxophone
  • Neill Sanders, Tony Tunstall, Morris Miller, Dick Morgan, Mike Winfield, Frank Clarke, David Morgan, Evan Watkins, Henry Spain : cuivres
  • Sidney Sax, Jack Rothstein, Ralph Elman, Andrew McGee, Jack Greene, Louis Stevens, John Jezzard, Jack Richards : violon
  • Lionel Ross, Eldon Fox, Brian Martin, Terry Weil, John Hall, Derek Simpson, Norman Jones, Brian Martin : violoncelle
  • Ken Essex, Leo Birnbaum : alto
  • Jack Emblow : accordéon
  • Brian Kramer : vibraphone
  • Mick Jagger, Brian Jones, Keith Richards, Marianne Faithfull, Keith Moon, Eric Clapton, Pattie Harrison, Jane Asher, Mike McCartney, Maureen Starkey, Graham Nash, Gary Leeds, Hunter Davies, Peggie Allen, Wendy Horan, Pat Whitmore, Jill Utting, June Day, Sylvia King, Irene King, G. Mallen, Fred Lucas, Mike Redway, John O'Neill, F. Dachtler, Allan Grant, D. Griffiths, J. Smith, J. Fraser : chœurs

Équipe de production

Culture populaire

On aperçoit cet album sur le mur chez le disquaire dans une scène du film Orange Mécanique de Stanley Kubrick[58].

Notes et références

Notes

  1. Aux États-unis, elle est sortie le même jour en 45 tours en face A, couplée à I Am the Walrus, mais deux semaines avant le EP britannique.
  2. Originellement sortie en 45 tours, « double face A » couplée à Penny Lane
  3. Originellement sortie en 45 tours, face A couplée à Baby, You're a Rich Man

Sources principales

  • The Beatles, The Beatles Anthology, Seuil, , 367 p. (ISBN 2-02-041880-0)
  • (fr) Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, Les Beatles, la totale, Chêne, , 672 p. (ISBN 9782851207791)
  • Tim Hill, The Beatles : Quatre garçons dans le vent, Paris, Place des Victoires, , 448 p. (ISBN 978-2-84459-199-9)
  • (fr) Daniel Ichbiah, Et Dieu créa les Beatles, Les Cahiers de l'Info, , 293 p. (ISBN 978-2-9166-2850-9)
  • (en) Mark Lewisohn, The Beatles Recording Sessions, New York, Harmony Books, , 204 p. (ISBN 0-517-57066-1)
  • François Plassat, The Beatles Discomania, Hugo et Compagnie, , 191 p. (ISBN 2755608552)
  • (fr) Steve Turner (trad. Jacques Collin), L'intégrale Beatles : les secrets de toutes leurs chansons, Hors Collection, (1re éd. 1994, 1999), 288 p. (ISBN 2-258-06585-2)

Références

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  3. Steve Turner 2006, p. 157
  4. Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin 2013, p. 420
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  6. Steve Turner 2006, p. 158
  7. Tim Hill 2008, p. 286
  8. Tim Hill 2008, p. 291
  9. Tim Hill 2008, p. 293
  10. Mark Lewisohn 1988, p. 110 - 111
  11. Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin 2013, p. 425
  12. Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin 2013, p. 426 - 427
  13. Mark Lewisohn 1988, p. 122
  14. Mark Lewisohn 1988, p. 123
  15. Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin 2013, p. 434
  16. Mark Lewisohn 1988, p. 126 - 128
  17. Mark Lewisohn 1988, p. 129
  18. Mark Lewisohn 1988, p. 130
  19. Mark Lewisohn 1988, p. 87 - 90
  20. Mark Lewisohn 1988, p. 91 - 93
  21. Mark Lewisohn 1988, p. 111
  22. Mark Lewisohn 1988, p. 116 - 120
  23. Mark Lewisohn 1988, p. 128 - 130
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  54. Steve Turner 2006, p. 158 - 160
  55. Steve Turner 2006, p. 161
  56. Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin 2013, p. 440
  57. Roy Carr, Tony Tyler, The Beatles - An Illustrated Record, 1978, éditions Harmony Books - Rev/Updated, p. 121. (ISBN 0-517-53366-9)
  58. « Alex in the Chelsea Drug Store »,
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