Mademoiselle Nathalie

Zaïre-Nathalie Martel dite Mademoiselle Nathalie est une actrice française née le à Tournan-en-Brie et morte le à Paris 9e[1].

Biographie

Née dans une famille modeste dans la Brie, son père, barbier de son état, vient s'établir à Paris avec sa famille[2].

Sa carrière[3] débute dans les théâtres des boulevards en 1837. Elle fait remarquer sa beauté, sa gaieté et ses talents de danseuse dans des comédies légères au Palais-Royal, au Gymnase, au Vaudeville et même à Londres. Après dix ans de vie joyeuse, elle souhaite aborder des rôles plus sérieux et est admise à la Comédie-Française en 1848. Elle est nommée 272ème sociétaire en 1852.

Elle débute dans la Camaraderie de Scribe, dans Marion Delorme de Victor Hugo et dans Une chaîne de Scribe. Elle joue d'abord les grandes coquettes (L'Aventurière, d’Émile Augier), puis les « mères nobles » (Madame de Prie dans Mademoiselle de Belle-Isle d'Alexandre Dumas, Madame Desaubier dans La joie fait peur de Madame de Girardin, la Baronne d'Il ne faut jurer de rien de Musset), reprenant dans cet emploi les rôles de Madame Allan, et interprète aussi les « duègnes » et les « caractères » (Philaminte, Béline, Madame Turcaret...). Elle participe à de nombreuses créations[4] comme le rôle de Madame Roland dans Charlotte Corday (1850) ou Jocaste dans Oedipe Roi (1858).

Une altercation violente l'opposa à la jeune débutante Sarah Bernhardt qui conduisit au départ de cette dernière de la Comédie-Française en 1862. L'anecdote est rapportée, avec nécessairement un peu de partialité, par Sarah Bernhardt elle-même dans ses mémoires[5] (pages 134 à 140): A la cérémonie du Malade imaginaire, Régina la jeune sœur de Sarah Bernhardt marcha sur la robe de Mademoiselle Nathalie. Celle-ci réagit en bousculant vivement la fillette. Scandalisée par la violence du geste, Sarah gifla la sociétaire. Puis, refusant de présenter des excuses, elle fût privée de son rôle et donna sa démission.

Elle prend sa retraite de la Comédie Française en 1876.


Elle ne fût pas épargnée par ses contemporains, en témoigne l'épigramme peu sympathique de Théodore de Banville[6]:

"Ci-git la fausse Nathalie, Qui fausses dents à fausse natte allie"

Mademoiselle Nathalie était mariée au peintre Gustave Boulanger; il en fit un portrait (1867) qui fût ensuite donné la Comédie Française à la mort de l'actrice[7].

Théâtre

Hors Comédie-Française

Carrière à la Comédie-Française

Entrée en 1848 à la Comédie-Française, elle y est nommée 272e sociétaire en 1852, avant d’en partir en 1876.

Notes et références
  1. Acte de décès de Nathalie-Zaïre Martel sur le site des Archives de Paris 9e le 18 novembre 1895, acte n° 1394, vue 19/31
  2. Henry (1852-1933) Auteur du texte Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier : biographie, bibliographie, iconographie.... T. 2. E-Z / par Henry Lyonnet..., 19.. (lire en ligne)
  3. (en) Hands Agency, « Mademoiselle Nathalie », sur Mademoiselle Nathalie (consulté le )
  4. Henry (1852-1933) Auteur du texte Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, ceux d'hier : biographie, bibliographie, iconographie.... T. 2. E-Z / par Henry Lyonnet..., 19.. (lire en ligne)
  5. Sarah (1844-1923) Auteur du texte Bernhardt, Ma double vie : mémoires / de Sarah Bernhardt, (lire en ligne)
  6. « Le Midi : journal républicain libéral ["puis" journal républicain, paraissant tous les jours] », sur Gallica, (consulté le )
  7. (en) « Gustave Boulanger », sur stringfixer.com (consulté le )

Source
  • Représentation d’adieu de Mlle Nathalie – Biographie de Mlle Nathalie - Revue Théâtrale par Jules Claretie « La Presse » 3 avril 1876, sur deux pages.
  • Biographie par Ch. de Senneville « La Comédie / rédacteur en chef Paul Ferry » 1879, page 6.
  • Mort de Mlle Nathalie « Le Figaro » 19 novembre 1885.
  • Nécrologie et obsèques, inhumation à Mailly-l'Église « Gil Blas » 21 novembre 1885.
  • Nécrologie et obsèques, inhumation à Mailly-l'Église « Le Radical » 21 novembre 1885.
  • Nécrologie et obsèques, inhumation à Mailly-l'Église « Le Temps » 20 novembre 1885.

Liens externes
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