Madeleine Clemenceau-Jacquemaire

Madeleine Clemenceau-Jacquemaire, née le à La Réorthe, en Vendée, et morte le à Paris, est une romancière, biographe et traductrice française.

Biographie

Madeleine est la fille ainée de Georges Clemenceau et de Mary Plummer. Elle a une sœur, Thérèse, et un frère, Michel. Georges Clemenceau s'occupe peu de ses enfants[1]. Madeleine raconte son enfance et son adolescence en Vendée, dans un livre autobiographique paru en 1928 : Le pot de basilic[2].

Le , Madeleine Clemenceau se marie à la mairie du 5e arrondissement de Paris avec Numa Jacquemaire, avocat à la cour d'appel de Paris[3]. Elle a 19 ans et son mari 32 ans[4]. Ils ont un enfant, René, né en 1894. Numa surprend Madeleine avec un amant, Maurice Bernard. Il se tire une balle dans la tête et meurt le à Meung-sur-Loire[5].

Durant la Première Guerre mondiale, Madeleine Clemenceau est infirmière major. Dès 1915, elle est citée à l'ordre de l'armée pour sa bravoure[6] : « Madame Jacquemaire-Clemenceau, infirmière de l’Union des femmes de France a non seulement donné aux blessés ses soins les plus dévoués mais a aidé à leur transport effectué après un violent bombardement, en donnant des preuves d’un esprit de décision de sang-froid remarquable ». À la fin de la guerre, Madeleine écrit et publie en 1919 Les hommes de bonne volonté dans lequel elle fait le récit du rôle des infirmières et commente ce qu'elle a vu, sous forme romancée, sans jamais parler à la première personne. L'ouvrage est salué pour sa fidélité dans la description de ce qu'ont vécu les combattants[7]. En 1931, Madeleine Clemenceau-Jacquemaire publie une sorte de pendant à cet ouvrage : Les hommes de mauvaise volonté dans lequel elle dénonce les hommes qui abusent de leur pouvoir médical ou militaire, elle en décrit les graves conséquences. Elle affirme que « l’homme n’a pas l’habitude de voir la femme travailler au même plan que lui. Il est gêné pour la commander dès qu’elle n’est plus servante[8]. »

Après la guerre, Madeleine tient salon, publie des romans et biographies, elle est une femme de lettres reconnue dans la société parisienne[9].

Son fils, René Jacquemaire est devenu médecin, chirurgien. Il meurt en 1931 victime d‘une exposition trop importante et prolongée aux rayons X[10],[11]. Il est, après son décès nommé chevalier dans l'ordre de la Légion d'honneur.

Prix

Madeleine Clemenceau-Jacquemaire a reçu trois prix de l'Académie française :

  • en 1925, prix Langlois pour la traduction de Un parfait gentilhomme et quelques autres d'Achmed Abdullah ;
  • en 1936, prix d'Académie pour Monime, reine de Pont ;
  • en 1947, prix d'académie : « pour l’ensemble de son œuvre historique et romanesque nous avons attribué à Mme Madeleine Clémenceau-Jacquemaire un Prix d’Académie d’une importance exceptionnelle, à l’occasion de son nouveau livre : La vie sensible de Louis XIV[12]. »

Publications

Auteure

  • La Vie sensible de Louis XIV, 1660-1674, Paris, 1946, éditions du Pavois, 531 p.
  • Soraïda, roman, Paris, 1936, ed. Eugène Figuière, 255 p.
  • Monime, reine de Pont, roman, Paris, 1935, Perrin, 271 p.
  • Les hommes de bonne volonté, Paris, 1919, Calmann-Lévy, 266 p.
  • Les Hommes de mauvaise volonté , Paris, 1931, Éditions des Portiques, 253 p.
  • Le Gagnant ou les Roses sans épines, Paris, 1930,  : Firmin-Didot et Cie éditeurs, 214 p.
  • Juliette ou la Gourmandise, Paris, 1930, Plon, 247 p.
  • Vie de Madame Roland, Paris, 1929, éditions Jules Tallandier, 2 vol., 291 p.
  • Le Pot de basilic, Paris, 1928, éditions J. Tallandier, 271 p.

Traductrice

Beckford, William Lettres d'Espagne et de Portugal. 1787-1788, introduction de G. Jean-Aubry, Paris, 1936, Eugène Figuière, 269 p.

Achmed-Abdullah Un parfait gentilhomme et quelques autres, Paris, 1924, Perrin et Cie, 241 p.

Notes et références

  1. Samuël Tomei, Sylvie Brodziak (préf. Jean-Noël Jeanneney), Dictionnaire Clemenceau, Paris, Robert Lafont, , 1105 p.
  2. « Un recueil de souvenirs, de souvenirs d’enfance, de jeunesse. Jolies pages sur la Vendée, ses routes, son ciel, ses habitants et quelques-unes de leurs coutumes. Quelques évocations de figures parisiennes du monde politique : Mme Floquet, Mme Jules Ferry, Seheurer-Kestner, etc. Beaucoup de réflexions intelligentes sur les hommes et les choses témoignant d’un esprit très largement informé et d’une âme sensible ». Les Treize. in L'Intransigeant du 25 mai 1928.
  3. Archives Paris 1899, 05, ref. V4E 5788 http://archives.Paris.fr
  4. « C'est un grand événement pour le père tendre qu'il est [Georges Clemenceau]. Il a mis tous ses soins à ce que ce soit un beau mariage. Son époux Numa Jacquemaire était un avocat brillant, ami des plus grands de l'époque. Le voyage de noces se fit en Norvège, Madeleine fut présentée au roi Gustave V qui, sensible à sa beauté, fut fort aimable. » in Georges Wormser, Clemenceau vu de près : documents inédits, épisodes oubliés, précisions nouvelles, 1979, Hachette Littérature, lire en ligne sur Gallica. Cet ouvrage contient des photographies de Madeleine Clemenceau.
  5. Registre d'état civil de Meung-sur-Loire, décès 7 E 203/1, https://consultation.archives-loiret.fr
  6. Journal officiel de la République française. Lois et décrets, 25 décembre 1915 (A47,N350). lire en ligne sur Gallica
  7. Yvonne Sarcy, « Les hommes de bonne volonté », Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche, , p. 514
  8. Annamaria Laserra, Nicole Leclercq, Marc Quaghebeur, Mémoires et antimémoires littéraires au XXe siècle: la Première Guerre mondiale : colloque de Cerisy-la-Salle, 2005, Volumes 1 à 2, Peter Lang, , 765 p., p. 286
  9. Ruth Amossy, « Argumentation, situation de discours et théorie des champs : l’exemple de Les hommes de bonne volonté (1919) de Madeleine Clemenceau Jacquemaire », COnTEXTES [Online], 1 | 2006, Online since 15 September 2006, connection on 17 January 2020. URL : http://journals.openedition.org/contextes/43 ; DOI : 10.4000/contextes.43
  10. « Monument à René Jacquemaire Clemenceau – Paris (75015) (fondu) », sur monumen.net (consulté le ).
  11. « Les obsèques du docteur Jacquemaire auront lieu lundi matin », Paris-Midi,
  12. Georges Lecomte, « Rapport sur les concours littéraires de l’année 1947 », sur academie-française.fr,

Liens externes

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