Ma El Aïnin

Ma El Aïnin ou Ma al-'Aynayn, Mel-Aynin et autres translittérations (Mohamad Mustafa Ould Sheikh Mohamad Fadel) est un cheikh maure de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, né vers 1831[1] près de Oualata, en actuelle Mauritanie du sud-est, mort le à Tiznit au sud du Maroc.

Biographie

Ma El Aïnin est le douzième des quarante-huit fils de Muhammad Fâdil ben Mâmîn, le fondateur de la congrégation soufie Fadiliyya. Un de ses frères est Cheikh Saad Bouh.

Originaire des Ahl Taleb el-Mokhtar, une famille arrivée du Tafilalet au sud-est du Maroc durant le 17e siècle, ils sont considérés dans le Hodh El Chargui comme chérifs.[2]

Vers 1898, il construit un ribat à Smara, jusque-là simple point d'eau et carrefour caravanier, d'où il lance un appel à la guerre sainte contre les colonisateurs. Armé et financé par le sultan du Maroc Moulay Abdelaziz en échange de la reconnaissance[réf. nécessaire] de la souveraineté de celui-ci sur le Sahara espagnol et la Mauritanie, Ma El Ainin s'empare du comptoir de Donald MacKenzie à cap Juby la même année.

Vers 1905, il envoie un de ses fils dans l'Adrar mauritanien afin d'y mener la résistance contre les Français et il est peut-être à l'origine de l'assassinat à Tidjikdja de Xavier Coppolani, le commissaire français de Mauritanie (). La mort de Coppolani désorganise l'avancée française mais ne l'arrête pas. En 1907, Henri Gouraud, qui vient de soumettre une rébellion au Soudan français (Mali), est nommé commissaire et reprend l'offensive.

Ma El Ainin se rend auprès du sultan pour obtenir des armes et choisit alors de traiter avec Abd al-Hafid, opposé aux Français et frère du Moulay Abd al-Aziz. Les affrontements en 1908-1909 tournent cependant à l'avantage de Gouraud, Ma El Ainin est contraint de quitter Smara (toujours inachevée) et s'installe à Tiznit où il se proclame Mahdi[3].

Entre juin et , le général Moinier bat une armée de 6 000 Maures et Berbères du sud marocain [4],[5] à Tadla qui marchaient sur Fès, ce qui met un terme aux ambitions de Ma El Ainin. Il meurt le à Tiznit[6].

Il est le père de Ahmed al-Hiba et de Merebbi Rebbu.

Camille Douls est le premier explorateur occidental à le rencontrer et à le décrire lors de son voyage dans le Sahara espagnol en 1887[7].


Postérité

Notes et références

  1. Le d'après Rahal Boubrik. D'autres sources[Qui ?] disent 1830 et 1838.
  2. (en) Tony Hodges, Western Sahara: The Roots of a Desert War, L. Hill, (ISBN 978-0-7099-1295-8, lire en ligne)
  3. African Affairs, Royal African Society, publié par Oxford University Press, 1976, page 503.
  4. https://www.persee.fr/doc/outre_0399-1385_1958_num_45_158_1290
  5. Attilio Gaudio, Les populations du Sahara occidental : histoire, vie et culture, , 359 p. (ISBN 978-2-86537-411-3, lire en ligne).
  6. Mercer, pages 110-114.
  7. Camille Douls, « Voyage d'exploration à travers le Sahara occidental et le sud marocain », in Bulletin de la Société de géographie, VIIe série, t. IX, Paris, Société de Géographie, 1888, p.462 à consulter sur Gallica.

Voir aussi

Bibliographie

  • Mohamed Salem Ideidbi, Mauritanie : la Richesse d'une nation, Nouakchott, al-Manar, 2011.
  • Mohamed Salem Ideidbi, Traité de politique ou Conseils pour la conduite du pouvoir d'al-Imam al-Hadrami, Paris, Geuthner, 2011. (ISBN 9782705338510)

Liens externes

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