Maîtresse d'un homme marié

Maîtresse d'un homme marié est un feuilleton télévisé sénégalais en wolof, produit par le groupe Marodi, diffusé depuis le sur 2sTV et sur YouTube[1]. La version française est diffusé sur la chaîne A+ en 2020.

Maîtresse d'un homme marié

Type de série Série télévisée
Création Kalista Sy
Production Marodi TV Sénégal
Acteurs principaux
Khalima Gadji
Ndiaye Ciré Ba
Ndeye Binta Leye
Esther Ndiaye
Khadidiatou Bah
Musique NeeguRap Music Group
Pays d'origine Sénégal
Chaîne d'origine
2sTV
A+
Nb. de saisons 3
Nb. d'épisodes
Saison 1 (50 épisodes)
Saison 2 (32 épisodes)
Durée +20 minutes
Diff. originale – en production
Site web https://www.marodi.tv/series/maitresse-dun-homme-marie-1

La polygamie, le viol, les violences conjugales, la dépression, la maladie sont les thèmes abordés par la série. Ce feuilleton pouvant être décrit comme féministe est devenu un phénomène de société au Sénégal ainsi qu'au sein de la diaspora sénégalaise.

Synopsis

Saison 1

La série met en scène le quotidien de cinq femmes dans la société sénégalaise actuelle.

Marème Dial, une jeune sénégalaise, entretient une liaison avec Cheikh, un homme marié à Lalla Ndiaye, archétype de l’épouse traditionnelle. Marème parvient à ses fins en devenant la co-épouse de Lalla.

Djalika Sagna est une femme active tant au travail que dans son foyer, devant faire face à la violence de Birame, son mari alcoolique. Dior Diop, sa meilleure amie, a été victime d'un mariage forcé. Enfin, Racky Sow est elle, hantée par le souvenir d'un viol[2].

Saison 2

Six mois après le départ de Marème Dial, Cheikh Diagne, son mari, continue toujours de l'aimer. Lalla est enceinte et pense que cet enfant a sauvé son mariage. De nouveaux personnages apparaissent : l'avocate Dalanda Lopez, son mari médecin Tahirou Ndoye et leurs filles jumelles Yolande et Mame Binta.

Tahirou, au départ médecin de Djalika, tombe amoureux de cette dernière. Un enquêteur est également à la recherche de Bakary Sagna. Racky Sow se met en avant dans l’entreprise mais reste perturbée par son crime. Moustapha subit incessamment les caprices de sa famille et faillit de la répudier. Marème devient finalement directrice du projet Aquanique, et s’installe à l’entreprise de Cheikh. Ce dernier apprendra par la suite que Lalla est responsable de la parution des videos de Marème sur les réseaux sociaux il commence alors à négliger Lalla, jusqu’à ce qu’elle demande finalement le divorce et s’en va avec ses enfants. Le corps de Bakary Sagna est retrouvé lors de la destruction d’un immeuble du projet Aquanique. Birame, sans se douter de l’aide piégée de Mansoura, devient PDG de l’entreprise familiale. Moustapha apprend que sa femme est enceinte, et risquant de faire la prison, s’enfuit avec cette dernière pour protéger son foyer.

Fiche technique

  • Scénario : Kalista Sy
  • Production : Marodi
  • Réalisation : Baye Moussa Seck, Thierry Dupeti
  • Langue : wolof, sous-titré en français
  • Année : depuis 2019

Distribution

Acteurs et actrices principaux

  • Khalima Gadji : Marème Dial
  • Ndiaye Ciré Ba : Djalika Sagna
  • Ndeye Binta Leye : Lalla Piem Ndiaye
  • Cheikh Babou Gaye : Cheikh Diagne
  • Kader Gadji : Birame Diagne
  • Esther Ndiaye : Racky Sow
  • Adama Diop : Moustapha Niang
  • Alioune Sarr : Bakary Sagna (saison 1)
  • Khadidiatou Bah : Dior Diop (saison 1)
  • Mareme Niang : Mère Amy Gueye aka mère Diagne
  • Jessica Gomes : Dalanda Lopez (saison 2 et 3)
  • Ngorba Niang : Tahirou Ndoye (saison 2 et 3)

Acteurs et actrices récurrents

  • Astou Fall Linguere : Amsa Sarr
  • Fily Diouf : Fily
  • Anna Ndella Pouye : Mamie
  • Betty Fall : Deliyah (saison 2)
  • Alioune Bangoura : Hamid
  • Babacar Niagne Gueye : Macky (saison 1)
  • Boubacar Sakho : Samba Ba (saison 1)
  • Adja Fatou Mbaye : Anthia (saison 2)
  • Léna Salif Mbaye : Mbene Ndoye (saisons 2 et 3)
  • Oumy Régina Sambou : Regina Lopez (saisons 2 et 3)
  • Lamine Ndiaye : Pa'Gueye (saisons 2 et 3)
  • Gorgui Cissé : Salif Traoré (saisons 2 et 3)
  • Amina Katouch Diop : Mansoura (saisons 2 et 3)
  • Françoise Kihindou : Alida (saison 2)
  • Dieynaba Leurs : Anita (saison 3)
  • Marième Dioury : Amineta (saison 3)

Les enfants

  • Ngone Sarr : Noura Diagne
  • Amina Sow : Amina Diagne
  • Bebe Ibrahima Faye : Bébé Malick Diagne
  • Aissatou Aminata Jules Ndiaye : Mame Binta (saisons 2 et 3)
  • Dieynaba Licka Jules Ndiaye : Yolande (saisons 2 et 3)

Production

La série est principalement tournée en intérieur, en huis clos. Cela reflète le fait que dans la société sénégalaise, les problèmes de couple ne doivent pas être sus ou évoqués, la femme sénégalaise endurant les problèmes[3].

Kalista Sy, scénariste de la série a décidé de se mettre à l'écriture après en avoir eu assez des rôles stéréotypés de femmes, écrits par des hommes[4].

Pour Kalista Sy, seul le personnage de Marème pose problème car « elle est entière, non conventionnelle et représente cette part de nous, audacieuse, que nous préférons cacher ». Djalika Sagna est elle représentative de la société sénégalaise, en tant que victime. « Elle encaisse beaucoup et pense que tout ce qui lui arrive est normal comme les Sénégalais, elle est la première à juger les autres[4]. »

Khalima Gadji subit les commentaires adressés au personnage de Marème, qu'elle interprète : « j’entends beaucoup de choses dures. Si c’était un homme, il n’y aurait pas les mêmes remarques. Toute femme est aussi libre de sa sexualité »[4].

Réception

Diffusion et audiences

La série rassemble « plusieurs millions de téléspectateurs hebdomadaires ». Sur YouTube, les épisodes ont été vus par 2,4 millions de personnes (), avec en moyenne 1,5 million de vues par épisode[3]. La série est diffusée sur la chaîne privée 2STV, chaque lundi et vendredi, à 21 heures[4]. La diffusion sur YouTube permet de toucher l’ensemble de la société, celle-ci étant connectée via les smartphones[3].

Un reflet de la société sénégalaise

La série dépeint la société sénégalaise telle qu'elle est : les femmes, actives, sont dans l'ultra-séduction pour séduire et garder les personnages masculins, eux-mêmes « falots et stéréotypés » mais réalistes[3]. Les thèmes abordés (sexualité, vie de couple, viol, violences conjugales, adultère et polygamie) font habituellement l'objet d'une grande pudeur[5] ; les relations extra-conjugales doivent rester invisibles au sein de la société sénégalaise[6].

Le personnage de Marème a un franc-parler inhabituel pour la société, tout comme le sont ses rapports hors mariage parfaitement assumés[4]. Le pays se divise d'un côté entre les pro-Lalla, femme mariée typique[3], et regroupant les partisans de la femme mariée dont ils défendent les droits et les partisans de la monogamie et de l'autre avec les pro-Marème, « femme cherchant un mari »[3], qui défendent soit le principe de liberté de séduction soit la polygamie[4].

Polémiques

Plusieurs associations comme le Comité de défense des valeurs morales du Sénégal ou l’ONG islamique Jamra[4] (et généralement les autorités religieuses[6]) dénoncent la série qui présenterait une « dépravation des mœurs », des « comportements déviants », ou fasse « promotion de l’obscénité » face à des enfants à une heure de grande audience[5]. Pour Jamra, il s'agirait d'une série « pornographique »[6]. Elles saisissent régulièrement le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA). L'épisode diffusé le fait ainsi l'objet d'une décision du CNRA, qui demande que des correctifs soient apportés à l'épisode[7],[4]. Des sanctions restent cependant possibles, notamment si la série ne respecte pas la signalétique d'avertissement à destination du jeune public[8].

Les telenovelas sud-américaines ou les productions occidentales sont très populaires au Sénégal et comprennent des scènes d’amour ou de violence plus explicites. Maîtresse d’un homme marié touche la société sénégalaise car elle la met en avant la réalité du pays (la série met en avant des femmes dakaroises typiques[3], fait appel à des entreprises locales et est en langue wolof) et par le fait qu'elle bouscule les valeurs traditionnelles d'un pays très religieux[4] et réticent aux changements sociétaux[1]. Pour Fatou Kiné Sène, présidente de l’Association sénégalaise de la critique cinématographique (ASCC), il s'agit de phénomènes dont il faut parler et non pas censurer[5].

Alioune Sarr, animateur sur 2sTV et acteur de la série, considère que le scénario le satisfait à « 1000 % », car la série relaie les « tares » de la société sénégalaise[9]. Pour Abdel Kader Diarra, « on peut permettre aux télénovelas de s’embrasser, mais pas aux Sénégalais »[10]. L'Observatoire de la musique et des arts du Sénégal dénonce « toutes les tentatives de censure à la création par des lobbies religieux »[11].

Notes et références

  1. « Télévision. “Maîtresse d’un homme marié”, la série sénégalaise qui dérange », sur Courrier international, (consulté le )
  2. « Maitresse d'un homme marié », sur www.marodi.tv (consulté le )
  3. « "Maîtresse d’un homme marié" : la série qui divise au Sénégal », sur www.franceinter.fr (consulté le )
  4. « « Maîtresse d’un homme marié », la série télé qui divise le Sénégal », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  5. « Sénégal : la série « Maîtresse d’un homme marié » dans le viseur des associations religieuses », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
  6. Gnima Traoré, « Au Sénégal: une série télévisée charme et divise », sur La Nouvelle Tribune, (consulté le )
  7. « DÉCISION N°0001/ Traitement plainte contre le téléfilm « La Maîtresse d’un homme marié » », sur Conseil National de Régulation de l'Audiovisuel (consulté le )
  8. Ayoba Faye, « Plainte de l'ONG Jamra: le CNRA autorise la 2STV à continuer la diffusion de Maîtresse d'un homme marié, mais... », sur PRESSAFRIK.COM , L'info dans toute sa diversité (Liberté - Professionnalisme - Crédibilité) (consulté le )
  9. « Sensei répond aux détracteurs de la série « Maitresse d'un homme marié » : 'Kouko bagn danio xoli sa goome" »
  10. La rédaction de leral.net, « Polémique Série ‘’Maîtresse d’un homme marié’’ - AKD répond : « on peut permettre aux télénovelas de s’embrasser, mais pas aux Sénégalais » », sur Leral.net - S'informer en temps réel (consulté le )
  11. Mame Diarra Fall, « L'OMART dénonce Mame Mactar Guèye de l'ONG Jamra et avertit », sur Leral.net - S'informer en temps réel (consulté le )
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