Ménagerie du Jardin des plantes

La ménagerie du Jardin des plantes est un parc zoologique public du Muséum national d'histoire naturelle, situé à Paris dans le 5e arrondissement. Fondé en 1794 à l'initiative de Bernardin de Saint-Pierre, ce zoo est l'un des plus anciens du monde toujours ouverts au public. Depuis 1993, tous les bâtiments, abris horticoles ou zoologiques inclus, sont classés monuments historiques.

Ménagerie du Jardin des plantes


La galerie et le laboratoire d'herpétologie de la ménagerie.

Date d'ouverture Inauguration :
Propriétaire MNHN
Direction Michel Saint-Jalme
Situation 5e arrondissement de Paris, France
Superficie 5,5 hectares
Latitude
Longitude
48° 50′ 43″ nord, 2° 21′ 37″ est
Nombre d'animaux environ 600[Note 1],[1]
Nombre d'espèces 189[Note 2],[1]
Accréditations EAZA, WAZA
À voir orangs-outans de Bornéo
Site web Site officiel
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris

La ménagerie s'étend sur environ 5,5 hectares dans le quart nord-est du jardin des plantes de Paris, bordée par la rue Cuvier au Nord-Ouest et le quai Saint-Bernard au Nord-Est. Elle a longtemps été gérée par la chaire d'éthologie du Muséum, tout comme le parc zoologique de Paris au bois de Vincennes, mais depuis la réorganisation du Muséum en 2001, elle est rattachée au département des jardins botaniques et zoologiques. Son directeur est Michel Saint-Jalme depuis 2009.

Elle présente au public environ 600 mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens, auxquels s'ajoutent des invertébrés, pour un total de 189 espèces. C'est l'un des rares zoos français à présenter des kangourous arboricoles et des orangs-outans.

Membre permanent de l'Association européenne des zoos et aquariums, elle s'engage dans la conservation ex situ en participant à des programmes européens pour les espèces menacées (EEP et ESB), dont elle en coordonne cinq. Elle est également membre de l'Association mondiale des zoos et aquariums (WAZA).

Histoire

Historique de la ménagerie

L'idée de la fondation d'une ménagerie à Paris commence à germer pendant la période de la Révolution française, en 1792. Après que Louis XVI a été contraint d'abandonner Versailles pour retourner à Paris en octobre 1789, la ménagerie royale de Versailles tombe en ruine et subit les pillages, de nombreux animaux étant même tués. Le 19 septembre 1792, à la veille de la Première République, le régisseur du domaine de Versailles écrit à Bernardin de Saint-Pierre, alors surintendant du Jardin des plantes de Paris, pour l’informer qu’Étienne Clavière, le ministre des Finances, l’a chargé d’offrir au Cabinet d’histoire naturelle les derniers animaux de la ménagerie de Versailles afin qu'ils y soient exposés taxidermisés[2]. Lorsqu'il visite les lieux, seuls subsistent cinq animaux sauvages : un quagga, un bubale, un goura, un lion d'Afrique et un rhinocéros indien[3]. De retour à Paris, il rédige son Mémoire sur la nécessité de joindre une ménagerie au Jardin national des plantes de Paris, dans lequel il s'adresse à la Convention nationale afin de la convaincre de fonder cette institution présentant des animaux vivants, principalement à des fins d'étude du règne animal et d'instruction publique, mais aussi pour le progrès des arts naturalistes, de l'économie rurale et de la philosophie[3].

Les premiers animaux à arriver sur le site sont des animaux confisqués aux forains qui les exhibaient dans les rues de la capitale et dont l'activité est interdite par arrêté municipal le . Ils sont rejoints par les animaux des ménageries de Versailles et du Raincy (appartenant au duc d'Orléans), respectivement le et le .

La ménagerie du Jardin des plantes ouvre officiellement le , ce qui en fait un des zoos les plus anciens du monde toujours ouverts au public, après celui de Schönbrunn à Vienne qui est fondé dès 1752. Lorsqu'elle ouvre, elle n’a pas encore l’étendue qui est la sienne aujourd’hui : la partie nord était encore partagée entre des propriétés privées. Elle n’acquerra sa surface présente qu’en 1860, lorsque Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, alors directeur du Muséum, préconisera d’agrandir la ménagerie pour y étudier le comportement des animaux dans des espaces plus appropriés[4]. Lors de son ouverture la ménagerie abrite seulement 58 animaux : 32 mammifères et 26 oiseaux (dont un lion, un quagga, un bubale, des paons, des daims, des moutons, des chèvres, des singes, des ours, un chameau et un taureau)[5].

À partir de 1798, la jeune ménagerie accueille plusieurs animaux ramenés par les armées de la Convention, puis par les armées napoléoniennes : ainsi l'année 1798 voit l'arrivée des lions d'Afrique Marc et Constantine (offerts par le roi du Maroc et le dey d'Alger, ils donnent naissance à trois lionceaux dès 1800), ainsi que des éléphants asiatiques Hans et Parkie (réquisitionnés à la ménagerie du stathouder de Hollande) qui seront hébergés au parc respectivement de 1798 à 1802 pour Han, et de 1798 à 1817 pour Parkie. D'autres animaux affluent donnés ou réquisitionnés : les ours de Berne et des porcs-épics donnés par le gouverneur du Cap.

La girafe Menelik, arrivé en 1911, don du prince héritier d’Abyssinie Menelik II au président Armand Fallières.

Au cours de son histoire, elle a présenté une grande variété d’espèces animales, dont la première girafe présentée en France (Zarafa, en 1826)[6], des hippopotames, des ours bruns, blancs et malais, des bisons, des tigres, des gorilles, des chimpanzés, des phoques ou des otaries.

Beaucoup de constructions, parfois sophistiquées pour l’époque, ont été édifiées à cet effet au XIXe et au début du XXe siècle, succédant aux enclos et cages sommaires du début : rotonde, fosses aux ours, singeries, fauveries, maisons des rapaces et des reptiles, faisanderies. Au fil du temps, on y a installé des fosses aux ours (1805), des loges des « animaux féroces » (1817-1821), une rotonde des « animaux paisibles » (1804-1812), un palais des singes (1835-1837), un pavillon des reptiles (1870-1874), un bassin des crocodiles, un bassin des otaries (1882), une grande volière, une faisanderie (1881), une cage des oiseaux de proie (1820-1825), auxquelles s’ajoute la grande volière métallique édifiée en 1888 par Alphonse Milne-Edwards pour l’Exposition universelle de 1889[7] et toujours utilisée.

Au XIXe siècle, des promenades à dos d'éléphant d'Asie et de dromadaire avaient lieu pour le public dans les allées de la ménagerie moyennant un supplément ; elles ont cessé dans les années 1930 pour des raisons de sécurité (chutes)[8]. Lors du siège de Paris (1870-1871), la ménagerie est bombardée et le parc ne peut plus subvenir aux besoins de ses pensionnaires : les animaux, dont les éléphants Castor et Pollux[Note 3], sont alors abattus puis mangés par les Parisiens assiégés et affamés.

Quelques animaux comme des primates des lions, des tigres, des hippopotames et un rhinocéros[9] seront toutefois épargnés et les collections animales vite reconstitués après la guerre.

Dans les années 1890, après presque cent ans d'existence, plusieurs bâtiments vieillissants sont en très mauvais état, telle la rotonde. En 1910 la ménagerie abrite presque 1 700 animaux : 407 mammifères, 636 oiseaux, 216 reptiles, 237 amphibiens et 197 poissons[10]. Les périodes de pénurie, lors de la Première Guerre mondiale, entraînent une sévère réduction du nombre d'animaux : en 1918 il ne reste que 124 mammifères et 205 oiseaux[10].

Le parc zoologique de Vincennes vient en 1934 compléter la Ménagerie et accueillir les animaux qui y étaient à l’étroit, tels les éléphants ou les girafes. La ménagerie tente elle aussi de se moderniser, les vieux bâtiments centenaires que sont alors les "loges des animaux féroces" et le "palais des singes " sont démolis et remplacés par la singerie (1934) et la fauverie (1937) actuelle.

Plan de la Ménagerie en 1910.

Au milieu du XXe siècle, la ménagerie nécessite des rénovations qui ne peuvent être entreprises, faute de moyens (c'était aussi l'époque où la galerie de Zoologie, depuis 1994 renommée « grande galerie de l'Évolution », avait dû fermer parce qu'il pleuvait à travers sa verrière). Les animaux vivaient dans des installations généralement dégradées et exiguës et par conséquent la ménagerie est contestée par les mouvements anti-zoos et éclipsée par des parcs zoologiques plus modernes (zoo de Vincennes, Thoiry ZooSafari).

C’est à partir des années 1980 qu’une politique de réhabilitation de la ménagerie peut enfin être mise en œuvre, avec plusieurs rénovations successives (volières à rapaces, rotonde, pavillon d’herpétologie…). En 1993 tous les bâtiments sont classés monuments historiques[11].

Plan de la ménagerie du Jardin des plantes, classée, avec l'ensemble des bâtiments, monument historique le 24 mars 1993[12].

Une nette préférence est alors accordée à la conservation et présentation d’espèces de petite et moyenne taille, généralement peu connues et menacées d’extinction. Ainsi de 1991 à 1996, la Ménagerie accueille en moyenne 459 000 visiteurs annuels[13].

Les plus grandes espèces (éléphant, girafe, lion, tigre, guépard, gorille, chimpanzé, ours, loup, zèbre, hippopotame, rhinocéros, yack), quittent progressivement la ménagerie dans les années 1970 à 2010 à mesure que le respect des droits des animaux progresse dans la société française[14]. En effet, les installations de petite taille, impossibles à agrandir dans cet espace enclavé, n’offrent pas des conditions de vie compatibles avec les besoins de ces grands animaux. Ces espèces ne sont aujourd'hui plus présentées à la Ménagerie, mais pour certaines au zoo de Vincennes, plus vaste et rouvert après rénovation en 2014.

Un projet de construction d'un espace de 585 m2 et de 15 m de haut, reliée à la singerie actuelle par un souterrain, est envisagé à partir de 2015 pour fournir aux orangs-outans de Bornéo, l'une des grandes espèces dont la ménagerie ne s'est pas séparée, un lieu de vie plus approprié que l'actuelle singerie de 1934 qui ne répond plus aux objectifs de bien-être animal[15]. En , le directeur attire l'attention sur la difficulté à financer ce projet à 2,5 millions d'euros, dans un contexte où la subvention annuelle de la ménagerie est passée de 17 à 4 millions d'euros, entre 2015 et 2016. Dans le cas où ce projet ne verrait pas le jour, le transfert des trois orangs-outans vers un autre parc zoologique est envisagé[16].

En 2014, la Ménagerie a accueilli près de 650 000 visiteurs[17]. Son record de fréquentation date de 2011, avec 800 000 visiteurs, alors que le Zoo de Vincennes est fermé pour travaux[18]. En 2015, l'affluence diminue à 525 367 visiteurs[19]. En 2016, elle diminue encore, à 465 230[20].

Historique des directeurs

En 2020, vingt-deux professeurs, en majorité zoologues et/ou vétérinaires, se sont succédé depuis plus de deux siècles dans à la direction de la Ménagerie :

Conservation des espèces et coopération internationale

Les flamants ne sont pas une espèce menacée, mais font rêver les publics.
Un cheval de Przewalski de la ménagerie.

Actuellement, la ménagerie héberge environ six cents mammifères, reptiles, oiseaux et amphibiens, sur 5,5 hectares. Elle s'est spécialisée dans plusieurs groupes d'animaux :

Diverses espèces, pour certaines menacées dans leur milieu naturel (Aras ou divers amphibiens par exemple) sont reproduites ici (notamment à la Nurserie, à l'extrémité nord) et des échanges ont lieu avec d'autres établissements similaires à travers le monde.

Les scientifiques du zoo coordonnent cinq programmes européens d'élevage conservatoire (EEP et ESB) : ceux du binturong (vulnérable), du gaur (vulnérable), du grand bharal (préoccupation mineure), de la loutre d'Europe (quasi menacée) et de l'oryx d'Arabie (vulnérable)[21].

Installations et faune hébergée

Plan de la Ménagerie du Jardin des plantes, Paris, France.

Il présente environ 190 mammifères de 52 espèces, 260 oiseaux de 69 espèces, 100 reptiles de 27 espèces, 80 amphibiens de 13 espèces, ainsi qu'approximativement 650 invertébrés de 28 espèces au sein du vivarium[1]. Celui-ci, construit en 1926 grâce à une souscription ouverte par René Jeannel pour la « journée Pasteur », dépendait à l'origine du laboratoire d'Entomologie du Muséum.

L'équipe de la clinique vétérinaire du zoo comprend notamment un vétérinaire spécialiste diplômé du Collège européen de médecine zoologique (ECZM)[22].

Galerie d'herpétologie et vivarium

La galerie d'herpétologie jadis nommée « Palais des reptiles » a été conçue en 1874 par l'architecte Jules André ; elle héberge également les laboratoires d'herpétologie du Muséum. Les tortues géantes des Seychelles y passent la saison froide ; l'été, elles sont présentées à l'extérieur, autour de la Rotonde. Ce bâtiment est fermé pour rénovation depuis début 2019.

Le vivarium, conçu par Emmanuel Pontremoli et construit sous les auspices de l'entomologiste René Jeannel en 1926 avec les fonds de la journée Pasteur, présente des amphibiens (grenouilles, axolotls), des arthropodes (cétoines, phasmes, mygales, scorpions, iules) et des serpents (vipère du Gabon).

Fauverie

Rat des nuages.

La fauverie est conçue en 1937 par l'architecte René Berger, en remplacement de la « loge des animaux féroces » construite par Jacques Molinos entre 1817 et 1821, dans un but de modernisation des installations[23]. Ce nouveau bâtiment comprend de nombreux bas-reliefs animaliers de sculpteurs français : Berthe Martinie, Georges Hilbert, Anna Quinquaud et Auguste Seysses[23]. À l'extérieur, on peut voir un groupe en bronze de Paul Jouve, Lion tuant une chèvre.

La ménagerie s'est progressivement séparée de ses grands félins, trop à l'étroit dans les petites cages de la fauverie : elle ne présente ainsi plus de tigres, et le jaguar noir Aramis a rejoint le parc zoologique de Paris à sa réouverture.

Elle abrite actuellement des caracals, des panthères nébuleuses, des panthères des neiges, des panthères de Chine du Nord, mais aussi d'autres mammifères à l'occasion comme des rats des nuages.

Singerie

L'actuelle singerie a été construite en 1934 par l'architecte François-Benjamin Chaussemiche, à l'emplacement de l'ancien « Palais des singes » édifié de 1833 à 1836. Afin de mieux prendre en compte les besoins de ces animaux, elle couvre une superficie de 2 000 m2[23]. Elle se compose d'une construction centrale dont le pourtour constitue les lieux de vie des singes, avec des espaces visibles depuis l'intérieur et l'extérieur, ainsi que de deux grandes cages rotondes attenantes, à l'est et à l'ouest, dont ne subsistent aujourd'hui que les bases. Les visiteurs peuvent observer les animaux de l'extérieur, et en particulier la loge extérieure des orangs-outans qui fait saillie sur la face sud, ou bien entrer dans le bâtiment par un large vestibule, situé sur la face nord. Ce vestibule était à l'origine décoré de singes célèbres y ayant vécu et l'intérieur de la construction centrale contenait un jardin intérieur ovale orné d'une vasque de mosaïque bleue contenant des poissons exotiques[24].

Elle présente aujourd'hui des macaques à queue de lion, des mangabeys couronnés, des mangabeys noirs, des cercopithèques de l'Hoest et cinq orangs-outans de Bornéo : un mâle, Banggi, et quatre femelles, Java, Tamü, Théodora et Nénette. En plus de l'attrait pour le public, ils contribuent à la préservation de l'espèce et à la recherche comportementale sur les Primates[25]. Toutefois, les responsables du zoo ont estimé en 2015 que leur enclos nécessite des aménagements importants pour assurer leur bien-être et agrandir l'espace qui leur est dévolu[26]. Faute de financements suffisants, ces grands singes pourraient quitter le jardin des plantes[27]. Une campagne de financement participatif est lancée à cet effet fin 2018.

Le 17 octobre 2018, Théodora a donné naissance à une petite femelle, nommée Java. Le père est, bien entendu, le mâle résident, Banggi[28],[29].

Faisanderies

Deux faisanderies, datant du XIXe siècle, sont présentes dans le parc. L'ancienne faisanderie, conçue par Destouches en 1827, présente notamment des kookaburras, des canards carolins, des gallicolombes poignardées, des gouras de Scheepmaker, des rolliers d'Europe, des touracos violet, des outardes canepetières, des argus géants, des éperonniers napoléon et des tragopans de Temminck. La nouvelle faisanderie, conçue par Jules André en 1880, expose quant à elle des cariamas huppés, des agamis trompettes, des échasses blanches, des martins de Rothschild, ainsi que quelques espèces de mammifères : saïmiris de Bolivie, tamarins de Goeldi, tamarins-lions à tête dorée, chats marsupiaux mouchetés et grands cobayes.

Rotonde

Le plus ancien bâtiment toujours en place de la Ménagerie est la Rotonde, construite sous Napoléon, entre 1802 et 1812, sur les plans de Jacques Molinos, qui s'est inspiré d'une rosette de la Légion d'honneur. Après avoir servi à présenter de gros animaux, notamment des éléphants, la Rotonde a abrité dans la période 1990-2005 un « microzoo » créé par le professeur Yves Coineau et présentant sous microscopes la flore (spores, pollens) et la faune invisibles à l'œil nu[30],[31]. Aujourd'hui, l'intérieur est voué aux locaux techniques et les enclos extérieurs sont utilisés pour présenter les tortues géantes des Seychelles et les grues à cou blanc.

Grande volière

La grande volière métallique date de 1888 et a été conçue par Alphonse Milne-Edwards pour l’Exposition universelle de 1889. Un plan d'eau et des arbres permettent la présentation de nombreuses espèces d'oiseaux, comme les carpophages blancs, les canards à ailes blanches, les pirolles à bec rouge et les perruches Alexandre.

Autres installations

Des colonnes de pierre en forme de ruines attestent du goût romantique du XIXe siècle en matière paysagère ; elles sont parfois prises pour des ruines de l'abbaye St-Victor, mais en fait, avant la révolution française, celle-ci se trouvait sur l'emplacement des actuels Institut de physique du globe et « campus Jussieu » (voir Terre d'Alez) tandis que l'actuelle ménagerie comptait des bosquets, des dépôts de bois, des potagers et déjà des enclos pour les animaux du Jardin du Roi.

La Ménagerie compte également un laboratoire vétérinaire, conçu par Charles Rohault de Fleury en 1846, non visitable par le public. Des fosses aux ours, construites en 1805 sur des plans de Jacques Molinos, présentent aujourd'hui des binturongs et des pandas roux. Une nurserie, permettant l'éclosion de œufs en milieu contrôlé, ainsi que la présentation des dendrolagues de Goodfellow, des bettongies à queue touffue et des grands tatous velus, complète l'ensemble.

En 2016, une souscription nationale est lancée pour sauver de la décrépitude la « fabrique » des chevaux de Przewalski, construite en 1890[32], dans le style des chaumières du « hameau de la Reine » construites pour Marie-Antoinette à Versailles[33]. Sa rénovation est achevée début 2019. Les autres « fabriques » de la Ménagerie sont progressivement restaurées à leur tour.

La ménagerie dans la culture

Le poète autrichien Rainer Maria Rilke a écrit un poème sur la panthère du Jardin des plantes, intitulé La Panthère.

Dans Le Livre de San Michele (1929), le docteur Axel Munthe raconte ses longs face-à-face avec le gorille de la galerie des primates et la communication émotionnelle non verbale qui s'établissait parfois entre eux.

Devant la galerie d'herpétologie, la statue du Charmeur de serpents de Charles-Arthur Bourgeois (1862) est installée à la ménagerie en 1868[34]. L'y rejoint vers 1883 le Chasseur de crocodiles » du même sculpteur[35]. D'abord ornant, à partir de 1876, le « Jardin des reptiles », Ève tentée par le serpent du sculpteur Gaston Guitton est, en 1936, transférée par le Muséum à son aquarium et musée de la mer de Dinard[36], mais là, elle suscite l'ire d'une « ligue de vertu » locale[37], et elle est vandalisée en 1952. Mieux admise au cours du temps, elle se trouve toujours dans cette ville, aujourd'hui au sein de l'établissement hôtelier qui a succédé à l'aquarium et musée de la mer sur leur ancien site[38].

Des scènes de films comme Les Bonnes Femmes de Claude Chabrol (1960) ou Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson (2010) ont été tournées dans la ménagerie.

Une femelle orang-outan, née à Bornéo en 1969 et installée à la ménagerie depuis 1972, fait l'objet d'un film documentaire de Nicolas Philibert intitulé Nénette et sorti le [39].

Accès

La Ménagerie, qui a plusieurs entrées, une du côté du Jardin des plantes et une autre du côté du quai Saint-Bernard, est desservie par des lignes d'autobus (246389), par le Métro de Paris (station Gare d'Austerlitz) et par le (station Austerlitz).

Notes et références

Notes

  1. Seuls les mammifères, les oiseaux, les reptiles et les amphibiens sont comptabilisés ici.
  2. Toutes espèces comprises : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens et invertébrés.
  3. Certains animaux survécurent, comme les singes jugés trop proches des humains pour être tués, les lions et les tigres trop dangereux, et les hippopotames parce que le prix de 80 000 francs qu’on en demandait était hors de portée des bouchers.

Références

  1. (en) « Institution (Ménagerie du Jardin des plantes de Paris), Animal Statistics », sur zims.species360.org (consulté le ).
  2. (en) Chris Herzfeld, Wattana : An Orangutan in Paris, University of Chicago Press, , 192 p. (ISBN 978-0-226-16859-3, lire en ligne), p. 9-10
  3. Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, Mémoire sur la nécessité de joindre une ménagerie au Jardin national des plantes de Paris, Paris, Didot, , 63 p. (lire en ligne)
  4. Yves Laissus, Les Animaux du Muséum, Muséum national d'histoire naturelle, , p. 147
  5. « Les conférences », sur Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes (consulté le )
  6. « Zarafa, la girafe qui fait polémique », sur www.20minutes.fr (consulté le )
  7. Selon "La Revue de Paris"
  8. Yves Laissus, Le Muséum national d'histoire naturelle, « Découvertes » Gallimard, Paris, 1995 ; [nouv. éd.] 2003, (ISBN 2-07-053323-9), 128 pp.
  9. « Rhinocéros : quand le Jardin des Plantes pleurait Périclès (1874) », FIGARO, (lire en ligne, consulté le )
  10. Maryvonne Leclerc-Cassan, Dominique Pinon & Isabelle Warmoes, Le parc Zoologique de Paris des origines à la rénovation, Somogy éditions d'Art, , 296 p., p. 20-21
  11. Ménagerie, le zoo du Jardin des Plantes
  12. « Jardin des plantes et Muséum national d'histoire naturelle », notice no PA00088482, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. Cécile Fromont et Frédérique Lafon, « Fréquentation des lieux d'exposition du jardin des Plantes de Paris », La Lettre de l'OCIM, no 55, (lire en ligne)
  14. « Pourquoi les ours ont quitté le jardin des Plantes », sur leparisien.fr,
  15. « Un nouvel espace pour Nénette, l'orang-outan du Jardin des plantes », sur france3-regions.francetvinfo.fr,
  16. « Les orangs-outans menacés d'expulsion », leparisien.fr, (lire en ligne, consulté le )
  17. « Record de fréquentation pour le Muséum d'histoire naturelle », sur lefigaro.fr,
  18. « Record de fréquentation pour le zoo du Jardin des plantes », sur metronews.fr,
  19. « Rapport d'activité 2015 », sur mnhn.fr
  20. « Rapport d'activité 2016 », sur mnhn.fr
  21. (en) « EAZA Ex-situ Programme overview », sur eaza.net, (consulté le )
  22. (en) « Zoo Health Management Specialty », sur eczm.eu (consulté le )
  23. Maria P. Gindhart, « La Ménagerie dans les années 1930, patrimoine scientifique et artistique du Muséum », sur objethistoire.hypotheses.org, (consulté le )
  24. A. Feuillée-Billot, « La nouvelle singerie du Muséum national d’histoire naturelle », La Nature, no 2939, , p. 366 - 368 (lire en ligne)
  25. L'orang-outan, sur le site de la ménagerie du jardin des plantes, consulté le 27 février 2018.
  26. Un nouvel espace pour Nénette, l'orang-outan du Jardin des Plantes, sur le site de France Info, publié le 09 février 2015, consulté le 27 février 2018.
  27. Céline Carez, Les orangs-outans menacés d'expulsion, publié le 13 avril 2016 sur le site Le Parisien, consulté le 27 février 2018.
  28. Le Parisien du 24/10/2018
  29. Le Monde du 24/10/2018
  30. Yves Laissus, Op. cit., (ISBN 2-07-053323-9)
  31. Régis Cléva, Yves Coineau, catalogue Le microzoo, coll. « Frontières de l'invisible », Hachette jeunesse 1993, (ISBN 2010212193), 56 p.
  32. Fabrique des chevaux de Przewalski, sur le site de la Fondation du patrimoine, consulté le 12 janvier 2017.
  33. Une souscription nationale pour sauver la fabrique des chevaux de Przewalski du Jardin des plantes, publié le 08 décembre 2016 dans Connaissance des Arts, consulté le 12 janvier 2017
  34. Pierre Murat, « Nénette, film français de Nicolas Philibert », Télérama, 3 avril 2010.

Voir aussi

Liens externes

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