Nicolas Luckner
Nicolas Luckner, né à Cham, en Bavière, le et mort guillotiné à Paris le , est un militaire français d’origine allemande.
Nicolas Luckner | ||
Nicolas, baron de Luckner (1722-1794), Maréchal de France en 1791, commandant en chef de l'armée du Rhin en 1792, Louis-Charles-Auguste Couder (1790–1873), 1834, Musée de l'Histoire de France (Versailles). | ||
Naissance | Cham |
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Décès | (à 71 ans) Paris |
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Origine | Bavarois, Français | |
Allégeance | Bavière Hanovre Hollande Royaume de France Royaume de France République française |
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Dignité d'État | Maréchal de France | |
Commandement | Armée du Rhin Armée du Nord |
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Conflits | Guerre de Sept Ans Guerres de la Révolution |
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Faits d'armes | Bataille de Rossbach | |
Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile, 3e colonne. | |
Biographie
Fils de Samuel Luckner, aubergiste, maître brasseur et marchand de houblon, conseiller municipal et trésorier de Cham en Bavière, et de Maria Franziska, née Billig, Nikolaus Luckner grandit dans la ville maternelle de Kötzting après le décès de son père en 1730. Il suit les cours des Jésuites à Passau, puis sert différentes armées : Bavière, Hanovre, Hollande. Il commande des hussards lors de la guerre de Sept Ans, dans l'armée de Frédéric II le Grand. Il ne tarde pas à se signaler par son courage et ses talents. La valeur qu'il montre à Rossbach et pendant toute la guerre de Sept Ans fixe sur lui l'attention du cabinet de Versailles, qui lui fait des propositions.
Il passe au service de la France le , avec le grade de lieutenant général, recevant au préalable des lettres d'anoblissement et de naturalité. Il est fait baron par Louis XVI en 1778, puis comte au Danemark en 1784.
Il se montre favorable aux idées nouvelles dès le début de la Révolution française, et il envoie son serment de fidélité à l'Assemblée en , depuis la Lorraine où il a un commandement. Il reçoit le bâton de maréchal de France le . Le , Narbonne, ministre de la Guerre, le présente ainsi à l'Assemblée nationale : « Luckner a le cœur plus français que l'accent ». Il se voit confier le commandement de l'armée du Rhin de à , puis de l'armée du Nord de mai à : il prend la ville de Menin le , celles de Courtrai et d'Ypres le , mais il est obligé de se replier sur Valenciennes, n'ayant pas été soutenu.
C'est à lui que Rouget de Lisle dédia, en , son célèbre Chant de guerre pour l'armée du Rhin, autrement nommé, par la suite, la Marseillaise[1].
Il accompagne La Fayette à Paris en juillet pour manifester sa sympathie à Louis XVI. Il perd toute sa popularité et il est regardé comme suspect après le (arrestation de Louis XVI).
Le il est attaqué par 22 000 Autrichiens, qu'il écrase du feu de ses batteries, puis le il résiste courageusement, au combat de Fontoy. Il est néanmoins rappelé et relégué dans un commandement secondaire à Châlons-sur-Marne. De plus, il est appelé à la barre de la Convention pour y rendre compte de sa conduite. Il proteste de son dévouement à la France et n'en reçoit pas moins l'ordre de ne point s'éloigner de Paris.
En 1794, dénoncé par Charles de Hesse, il est traduit devant le tribunal révolutionnaire qui le condamne à mort et le guillotine le . Il est alors âgé de 71 ans.
Le marin Felix von Luckner était son arrière-petit-fils.
Le carillon à l'hôtel de ville de Cham, sa ville natale, sonne La Marseillaise en sa mémoire.
Notes et références
- La Marseillaise s'est d'ailleurs tout d'abord intitulée Hymne de guerre dédié au Maréchal Luckner...
Sources
- « Nicolas Luckner », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- La révolution française, dictionnaire biographique de Claude Manceron, Renaudot et Cie, 1989
- Theodor Heuss, Der Marschall aus der Oberpfalz, dans Schattenbeschwörung, Tübingen, 1948.
Article connexe
Liens externes
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