Lucius Marcius Philippus (consul en -91)

Lucius Marcius Philippus est un homme politique de la Rome antique.

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Biographie

Il se maria avec Claudia et a deux fils: Lucius Marcius Philippus, second mari d'Atia, la nièce maternelle de César et mère d'Octave) et Gellius Publicola (adopté). En 104 av. J.-C., il est tribun de la plèbe, il a fait une loi agraire, dont nous ignorons le contenu, sauf un mémorable rapport qui disait qu'il y avait seulement 2 000 hommes romains qui possédaient une propriété terrienne. Il semble avoir fait cette loi pour augmenter sa popularité, mais voyant que cette loi ne pouvait être votée, il l'abandonna.

En 100 av. J.-C., il défend la république avec d'autres hommes d'État pour la protéger de Lucius Appuleius Saturninus. En 93 av. J.-C., il perd les élections consulaires. En 91 av. J.-C., il est consul. Durant cette année Marcus Livius Drusus, le tribun de la plèbe, fait une loi au sujet de la distribution du blé, l'attribution de la terre publique, et la création de colonies en Italie et en Sicile. Drusus a au début la pleine confiance du sénat, essayant par ses mesures de réconcilier le peuple à la partie sénatoriale. Marcius appartient quant à lui au parti populaire, et il s'oppose violemment à Drusus. Durant des débats il est blessé et évacué du Sénat par les partisans de Drusus. Drusus en profite pour faire passer ses lois. Il se réconcilie avec le Sénat quand les partisans de Drusus commencent à se méfier de lui et convainc alors le Sénat de déclarer les lois de Drusus caduques.

Durant son consulat, il a recommandé au Sénat de réclamer l'Égypte. Durant la guerre civile, il est resté neutre, bien que Cicéron mentionne qu'il était un partisan de Sylla. Il est resté à Rome en paix, durant la période de pouvoir de Cinna.

En 86 av. J.-C., il est censeur avec Marcus Perperna et on dit qu'il expulse son propre oncle Appius Claudius du Sénat. Après la mort de Sylla, il fait résistance à des tentatives de changer des lois de Sylla. Puis il soutient Gnaeus Pompeius.

Il était l'un des orateurs les plus distingués de son temps : Cicéron le classe juste après Marcus Antonius l'Orateur et L. Licinius Crassus, les deux grands ténors à la charnière du IIe siècle, mais loin derrière eux[1]. Sa réputation a continué au siècle d'Auguste[2], sans doute aidée par le mariage de son fils avec la mère du premier princeps. Sa richesse lui avait permis d'avoir le goût et l'habitude du luxe.

Notes et références

  1. (la) Cicéron, Brutus, sed longo intervallo tamen proxumus. itaque eum, [...], neque secundum tamen neque tertium dixerim. : « le plus proche d'eux, mais loin derrière : je ne pourrais le qualifier de deuxième ou de troisième derrière ces deux-là... »
  2. (la) Horace, Epître I, VII vv. 47 ssq, Strenuus et fortis causisque Philippus agendis clarus,... : « Philippus, un homme fort, énergique, fameux pour ses discours... » Philippus n'est pas ici mentionné pour ses talents oratoires, mais pour sa richesse et son astuce, dans un conte où il tient un rôle qui est celui du Financier dans la fable de La Fontaine qui s'en est probablement inspiré.

Bibliographie

  • J. Van Ooteghem, Lucius Marcius Philippus et sa famille (« Académie royale de Belgique. Classe des Lettres et des sciences morales et politiques. Mémoires. Collection in-8° », 2e série, t. 55, 3), Bruxelles, Palais des Académies, 1961, 198 p. (voir compte rendu par Paul Pédech, Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 1962, 1, 2, p. 263-265). (L'ouvrage, qui joue sur l'homonymie des trois L. Marcius Philippus, traite de toute la lignée, et ne concerne pas que le premier, (qui fait l'objet du présent article).
  • Christian Settipani, Continuité gentilice et Continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale, Linacre College, Oxford University, coll. « Prosopographica & Genealogica », , 597 p. (ISBN 1-900934-02-7)
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