Lucien Vieillard

Lucien Vieillard né le à Toulouse est un résistant et peintre naïf français.

Biographie

Fils d'André et de Lucie Munch, employés de bureau, méridional par son père et alsacien par sa mère, Lucien Vieillard fréquenta le lycée de Toulouse (actuel lycée Pierre-de-Fermat). Il poursuivit ses études à la faculté des lettres et à la faculté de droit de sa ville natale. Il obtint sa licence et, lauréat de la faculté, il est également titulaire du certificat d’aptitude à l’administration des entreprises.

En juin 1940, il n’accepta pas la défaite de la France et, comme sa famille, il s’insurgea immédiatement contre le régime de Vichy. À 17 ans, il participa à la Résistance des lycéens et étudiants toulousains. À la suite d’une manifestation place du Capitole, il fut arrêté par la police. On le soupçonna d’appartenir à la Résistance. Il subit un sérieux interrogatoire, mais faute de preuve, il fut relâché le lendemain.

Après avoir rencontré deux émissaires venus de Lyon, il fut intégré officiellement en 1941 au sein du mouvement « Libération Sud » grâce au père de l’un de ses camarades, Georges Germain, membre du comité directeur régional R4[1]. En relation constante avec ce dernier, outre les contacts habituels, Lucien Vieillard reçut, en particulier, des instructions pour la distribution des tracts à la Faculté de droit.

Pour éviter le probable départ au Service du travail obligatoire (STO) de la classe 43 en Allemagne, il fut tout d’abord désigné pour rejoindre le maquis de la Montagne Noire. Mais finalement, des complicités proches de la Résistance réussirent à le faire infiltrer, à la cartoucherie de Toulouse, fabriquant des obus anti-aériens pour l’armée allemande. Chargé d’établir des statistiques sur les productions, il fournit régulièrement à son réseau des renseignements qui furent transmis à Londres.

Outre cette mission d’agent de renseignements, Lucien Vieillard fut intégré, au début d’août 1944, en tant qu’agent de liaison dans l’état-major départemental des Forces françaises de l’intérieur (FFI), dirigées par Jean-Pierre Vernant et Serge Ravanel. Il participa à la libération de Toulouse le 19 août 1944, sous le feu des miliciens embusqués sur les toits. Il participa ensuite à l’accueil des maquis en ville et à la prise de possession de la préfecture et du Palais Niel, siège de l’état-major de l’armée allemande en fuite.

Mobilisé pendant quelques mois avant la victoire de mai 1945, Lucien Vieillard reprit ses études.

Adhérent à Force ouvrière, il s’implique dans diverses associations afin de maintenir intacte la mémoire et transmettre aux nouvelles générations le souvenir et l’esprit de la Résistance. Il assume à ce titre de nombreuses fonctions, notamment celles de président départemental et membre du bureau national de l’Association nationale des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (ANACR), de vice-président du Conseil départemental de la Résistance en Haute-Garonne, de membre du comité directeur de l’Association pour le Mémorial de François Verdier (Libération Sud).

En 1951, il fut nommé huissier de justice du Tribunal de grande instance de Béziers en résidence à Capestang. Il en démissionna en 1959 pour devenir chef du contentieux de la Caisse de retraite des commerçants et industriels à Toulouse, dépendante de l’Organisation autonome nationale de l’industrie et du commerce (ORGANIC). Il devint également formateur à la caisse nationale de l’ORGANIC. Enfin, il fut nommé directeur de la caisse régionale de Rennes de cet organisme, couvrant plusieurs départements de la Bretagne. Lors de son départ à la retraite en 1990, il fut promu directeur honoraire. Marié en 1949 avec Jeannine Colson (aujourd’hui décédée), ils eurent un fils Philippe (également décédé).

Son œuvre

Depuis, il s’adonne totalement à la peinture. Lucien Vieillard exprima en effet, dès son plus jeune âge, ses dons pour le dessin et la peinture. En 1968, sa rencontre avec Anatole Jakovsky, critique d’art mondialement connu, lui permit de commencer, en véritable autodidacte, une carrière de « peintre du dimanche », parallèlement à sa carrière administrative. Après une première exposition à Paris où il rencontra immédiatement le succès, il participa ensuite à de très nombreuses expositions (personnelles ou de groupe) en Europe et en Amérique notamment.

Ses œuvres sont exposées dans une douzaine de musées et figurent chez des collectionneurs du monde entier.Collections publiques

Acquisitions publiques

France

  • Musée Toulouse-Lautrec, Albi.
  • Musée des Augustins, Toulouse[2].
  • Musée international d’Art naïf Anatole Jakovsky, Nice.
  • Musée d'Art naïf et d'Arts singuliers, Laval.
  • Musée de la Halle Saint-Pierre, Paris.
  • Musée d'art naïf d'Ile de France, Vicq (Yvelines)
  • Musée Daubigny, Auvers-sur-Oise.
  • Musée de l'affiche, Toulouse
  • Musée du Vieux-Toulouse - Hôtel du May
  • Patrimoine du Ministère des Affaires étrangères, Paris
  • Fondation Jakovsky-Frère, Blainville-Crevon (Seine-Maritime)

Allemagne

  • Clemens Sels Museum, Neuss
  • Musée Charlotte Zander - Château de Bönnigheim, Stuttgart

Japon

  • Musée du Jouet, Tokyo
  • Musée de Sétagaya, Tokyo

Slovaquie

  • Galerie nationale slovaque, Bratislava

Canada

  • Musée international d'Art naïf, Magog.

Distinctions

Notes et références

  1. L’attestation délivrée, le 16 décembre 1947, par Roger Monpezat, chef des Corps Francs de la Montagne Noire, en fait foi
  2. « 93 1 1 Le Capitole de Toulouse », sur augustins.org (consulté le ).

Bibliographie

  • Anatole Jakovsky, Dictionnaire des peintres naïfs du monde entier, 1976, Editions Basilius Presse, Bâle 
  • Anatole Jakovsky, Les proverbes vus par les peintres naïfs, Editions Max Fourny, Paris
  • Anatole Jakovsky, Naive Malerei, Editions Herdes Freiburg, Basel, Wien
  • Raymond Nacenta, Les naïfs, Nouvelles éditions françaises, Paris
  • Roger Blanchard, La chanson traditionnelle et les Naïfs, Editions Max Fourny, Paris
  • Madeleine Gavelle, Les peintres illuminés de l'instinct, Editions Filipacchi, Paris
  • Ida Niggli, Naive Kunst - Naive Art, Edition A. Niggli, Niedertenfen, Suisse
  • Mathias. T. Engels, Naive Malerei, Editions Olde Hosen , Hambourg
  • Henry Certigny, Le douanier Rousseau en son temps (catalogue raisonné en 2 volumes) Edition Amarauth Art Club, Tokyo, 1984
  • Marie-Christine Hugonot, La peinture naïve en France, Editions "Sous le Vent", Paris
  • Marie-Christine Hugonot, Guide Naïf de Paris, Editions Hervas, Paris
  • Marie-Christine Hugonot, Guide Naïf des Provinces de France, Editions Hervas, Paris
  • Yann Le Pichon, Le monde du douanier Rousseau, Editions Robert Laffont, Paris
  • Max Fourny, Album mondial de la peinture naïve, Editions Hervas, Paris
  • Oto Bihalji, Merin et Nebojsa Bato Tomasevic, L'art naïf - Encyclopédie mondiale, Edita la bibliothèque des arts, Lausanne
  • Wiesner, Naive Malerei Heute, Edition W Laumer, RFA
  • Nico Van der Endt, Amsterdam naïef, Editions Chantecleer, Bv de Bilt, Amsterdam
  • La peinture naïve française contemporaine, Rédaction et édition : White Publics Relations, Tokyo, 1988
  • Naïve Gallery, Edition Gakken, Japon, 1991
  • Mustapha Chelbi, L'affiche d'Art en Europe, Ed. Van Vilder, Paris, 1991
  • Couverture du roman de François Nourissier : " Une histoire française" Le livre de poche 5251
  • Paris et sa région vus par les peintres - Jeu de cartes des éditions Dusserre - Paris
  • Paul Duchein, Montauban - images d'une ville (Atelier du Moustier - Montauban - 1998
  • Calendrier 1999 - Editions Lavigne (Ref 17) Issy les Moulineaux
  • Nombreux articles dans la presse et les magazines en France et à l'étranger : Le Figaro Magazine, L'Express, Le Courrier de Lausanne, Le Nouvel Observateur, Spectacle du Monde, etc.[réf. incomplète]

Liens externes

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