Lucien Lamoureux (France)

Lucien Lamoureux, né le à Viplaix (Allier) et décédé le à Creuzier-le-Vieux (Allier), est un homme politique français.

Pour les articles homonymes, voir Lamoureux et Lucien Lamoureux.

Lucien Lamoureux

Lucien Lamoureux, député de l'Allier, en 1929.
Fonctions
Député 1919-1940
Gouvernement IIIe République
Groupe politique PRRRS
Ministre des Colonies
Gouvernement gouvernement Camille Chautemps (1)
Ministre du Budget
Gouvernement gouvernement Édouard Daladier (1)
Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale
Gouvernement gouvernement Camille Chautemps (2)
Ministre des Colonies
Gouvernement gouvernement Camille Chautemps (2)
Ministre du Commerce et de l'Industrie
Gouvernement gouvernement Gaston Doumergue (2)
Ministre des Finances
Gouvernement gouvernement Paul Reynaud
Conseiller général du canton de Vichy
Biographie
Date de naissance
Date de décès
Père Étienne Lamoureux
Résidence Allier

Biographie

Jeunesse et études

Lucien Lamoureux est issu d'une famille de fendeurs de bois installée à Viplaix, localité du sud-ouest de l'Allier. Son grand-père, François Lamoureux (1814-1884), un bûcheron maître-fendeur illettré[1], fut déporté en Algérie pour sa résistance au coup d'État du 2 décembre 1851, puis gracié par Napoléon III et libéré en 1853.

Son père, Étienne Lamoureux (1854-1939), menuisier puis négociant, eut lui-même une carrière politique : il fut maire de Viplaix pendant 46 ans, conseiller général de l'Allier et vice-président du Conseil général et député radical-socialiste de l'Allier de 1910 à 1914, battu par Paul Constans lors des élections législatives de 1914[2]. Il est l'auteur de Mémoires Les souvenirs d'un vieillard, restés inédits[3]. Sa mère, Marie Ragon, fut institutrice à Viplaix, mais abandonna rapidement son métier pour s'occuper de son ménage, de ses enfants et aider son mari dans son activité professionnelle[4].

Après l'école primaire à Viplaix, il entre directement en cinquième en 1900 au lycée de Montluçon. Il obtient le baccalauréat en 1906. Il étudie à l'École libre des sciences politiques ainsi qu'à la faculté de droit de Paris. Lors de ses études de droit, il se lie d'amitié avec Pierre Laval, qu'il décrit dans ses souvenirs comme ambitieux[5].

Carrière professionnelle

Après son service militaire qu'il effectue de 1909 à 1911, notamment à Batna, il devient clerc d'avoué, puis secrétaire d'agréé au Tribunal de Commerce de la Seine, tout en préparant et passant sa thèse de doctorat ayant pour sujet Les Syndicats agricoles, leur œuvre coopérative et la Mutualité agricole dans le Bourbonnais.

En juin 1913, il prête serment et devient avocat au barreau de Paris. Il est engagé dans le cabinet de Louis Noguères. Il est ensuite mobilisé du 1er août 1914 au 1er août 1919 ; il est notamment mobilisé dans l'Armée d'Orient, chargé du Train des équipages, et donne le récit détaillé de sa vie de sous-officier pendant la Première Guerre mondiale dans ses souvenirs publiés en 1969[6].

Carrière politique

Il s'engage politiquement lors de ses années à l'École libre des sciences politiques. En mars 1907, il fonde avec son ami René Doutrelaut le Groupe amical des Étudiants républicains de l'École des sciences politiques. De 1912 à 1914, il est président de la Fédération des étudiants républicains créée par Edmond Bloch pour s'opposer aux étudiants royalistes et à l'Action française.

Il devient député radical de l'Allier en 1919. Il conserve ce siège jusqu'en 1936, et le reprend en 1937 pour l'occuper jusqu'en 1940. Durant cette période, il est appelé au sein de différents gouvernements. Son premier poste ministériel est celui de ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts du au dans le gouvernement Aristide Briand (9).

Il reprend son siège de député jusqu'en 1930. Il est ministre des Colonies du au dans le gouvernement Camille Chautemps (1). Retournant siéger à la Chambre, il attend trois ans pour devenir ministre du Budget, du au dans le gouvernement Édouard Daladier (1).

Un mois plus tard, il est ministre du Travail et de la Prévoyance sociale du au dans le gouvernement Camille Chautemps (2). Il retrouve le ministère des Colonies du 9 au lors d'un remaniement ministériel.

Il devient une semaine plus tard ministre du Commerce et de l'Industrie. Il conserve ce poste jusqu'au , date à laquelle il quitte le gouvernement Gaston Doumergue (2).

Le 21 mars 1940, il est nommé ministre des Finances au sein du gouvernement Paul Reynaud. Il conserve ce poste jusqu'en juin 1940.

En 1940, il prend la décision, dans le plus grand secret, d'évacuer l'or de la banque de France puis de le sortir de France, son geste sauvera l'or de la France, qui restera caché aux États-Unis, au Canada, à Fort-de-France, à Dakar, à Kayes, à Alger et à Casablanca[7].

Le , il vote les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Sous l'Occupation, il est membre du Conseil national instauré par Vichy.

Après la guerre, il devient conseiller général du canton de Vichy d' à .

Divers

Lucien Lamoureux a été président du Sanciau, association des Bourbonnais de Paris. Son épouse née Madeleine Dioux le est décédée le 1979 à Creuzier-le-Vieux.

Prix Lucien Lamoureux de la ville de Vichy

Sa veuve a fait un legs à la ville de Vichy, destiné à créer un prix « qui récompensera, chaque année, le meilleur artisan de la région, sans distinction de profession ni d’âge ». Ce prix est décerné chaque année, depuis 1981, par un jury représentant la municipalité et la Chambre de métiers et de l'artisanat de l'Allier[8].

Ce prix est destiné à mettre en lumière et à récompenser les plus hautes qualités professionnelles et morales d'un artisan immatriculé au Répertoire des métiers. En cas de classement ex aequo, ce prix est réparti à égalité.

  • Lauréat 1981 : André Gougo, horloger miniaturiste.
  • Lauréat 1982 : Jean-Claude Boudet, luthier en vielle.
  • Lauréat 1983 : Jean Saint-Martin, peintre en bâtiment et décorateur.
  • Lauréat 1984 : Louis Bernard, pâtissier-confiseur
  • Lauréat 1985 : Marc Antonietti, maquettiste.
  • Lauréat 1986 : Marc Olivier, ébéniste.
  • Lauréat 1987 : Robert Gaime, sculpteur sur bois.
  • Lauréat 1988 : Monique Bravard, couturière / Didier Sarrazin, tapissier-décorateur.
  • Lauréat 1989 : Olivier Chassaing, sellier.
  • Lauréat 1990 : Didier Jacquet, sculpteur sur bois.
  • Lauréat 1991 : Bernard Blanc, facteur de cornemuse.
  • Lauréat 1992 : Patrick Diot, chocolatier-confiseur.
  • Lauréat 1993 : Michèle Defaut, restauratrice de poupées anciennes.
  • Lauréat 1994 : Patrick Bordet, oculariste.
  • Lauréat 1995 : Danielle Bernard, encadreurt d'art, restaurateur de tableaux et de dorures sur bois.
  • Lauréat 1996 : Philippe Rodenas, marqueterie-restauration.
  • Lauréat 1997 : Pascal Godignon / Jean-Marie Anglade, ébéniste à Abrest.
  • Lauréat 1998 : Marc Pain, chocolatier / Catherine Perotin et Emmanuel Abbe, fabricants de savon.
  • Lauréat 1999 : Jacques Favier, ferronnier.
  • Lauréat 2000 : Nathalie Hatton, toiletteur canin / Jean Bergaud, restaurateur de motos anciennes.
  • Lauréat 2001 : Bernard Roche, tapissier.
  • Lauréat 2002 : Laurent Joignaud, souffleur de verre.
  • Lauréat 2003 : François Migeon, luthier / Alain De Col, ébéniste.
  • Lauréat 2004 : Sébastien Bonnamour, pâtissier.
  • Lauréats 2005 : Daniel Pinel, chaufournier à Ébreuil, et Gilles Szepes, vannier d'art à Châtel-Montagne.
  • Lauréat 2006 : Claude-Emmanuel Boudet, luthier.
  • Lauréate 2007 : Myriam Racat, ébéniste à Billy[9].
  • Lauréat 2008 : Marion Sauvage, ébéniste.
  • Lauréat 2009 : Philippe Barrière, fabricant de mobilier à Busset.
  • Lauréate 2010 : Sylvie Thomas, artisan verrier à Saint-Rémy-en-Rollat.
  • Lauréate 2011 : Virginie Poujol, créatrice de trompe-l’œil et décors design à Vichy[10].
  • Lauréat 2012 : Vincent Rodaro, couvreur à Lapalisse[11].
  • Lauréat 2013 : Eugénio Felgueiras, réparateur de véhicules anciens.
  • Lauréat 2014 : Monique Guillon, aménagement de véhicules.
  • Lauréat 2015 : Wild Custom Gitar, luthier de guitares.
  • Lauréat 2016 : Florent Hémeray, céramiste à Ébreuil[12].
  • Lauréat 2017 : Denis Metzen, tailleur de pierre et maçon du bâti ancien au Vernet[13].
  • Lauréate 2018 : Alice Mouchetant, sellier-harnacheur au Mayet-de-Montagne.

Notes et références

  1. Lucien Lamoureux, Mes souvenirs, éditions des Cahiers Bourbonnais, 1969, p.13 : "Il était illettré et toute sa vie en souffrit cruellement"
  2. « Etienne LAMOUREUX (1854 - 1939) » sur le site de l'Assemblée nationale
  3. Lucien Lamoureux, Mes souvenirs, éditions des Cahiers Bourbonnais, 1969, p.14 : "Avant de mourir, il a écrit "Les souvenirs d'un vieillard" qui n'ont pas été publiés et dont je garde le manuscrit précieusement ainsi que le livret de déporté de mon grand-père"
  4. Lucien Lamoureux, Mes souvenirs, éditions des Cahiers Bourbonnais, 1969, p.11
  5. Lucien Lamoureux, Mes souvenirs, éditions des Cahiers Bourbonnais, 1969, p.40 : "Laval était déjà un garçon volontaire, ambitieux, admirablement organisé et qui savait très bien ce qu'il voulait"
  6. Lucien Lamoureux, Mes souvenirs, éditions des Cahiers bourbonnais, 1969, 317 p.
  7. Tristan Gaston-Breton, "Sauvez l'or de la Banque de France!" : l'incroyable périple, 1940-1945, Cherche midi, (ISBN 2-7491-0045-3 et 978-2-7491-0045-6, OCLC 54536954, lire en ligne)
  8. [PDF] « Prix Lucien Lamoureux de la ville de Vichy » sur cma-allier.fr
  9. [PDF] « Communiqué de presse - Prix Lamoureux 2007 attribué à Myriam RACAT » sur le site de la ville de Vichy
  10. Info Magazine, édition Allier, 7 février 2012.
  11. La Montagne, 16 février 2013.
  12. « Remise du prix Lamoureux 2016 », sur site de la ville de Vichy, .
  13. Entreprise Rcm.

Sources

  • « Lucien Lamoureux (France) », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960

Liens externes

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