Lucie Chevalley

Lucie Chevalley, née Sabatier le au Petit-Quevilly et morte le dans le 14e arrondissement de Paris[1], est une personnalité protestante française. Elle est déclarée Juste parmi les nations en 1993.

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Biographie

Lucie Chevalley est la deuxième fille du théologien Auguste Sabatier. Elle se marie avec Élie Chevalley, juriste et professeur de droit au Caire[2]. C'est au Caire qu'elle réalise un doctorat en droit, avec une thèse soutenue à la faculté de droit de Paris, intitulée La Déclaration du droit des gens de l'abbé Grégoire, 1793-1795, étude sur le droit international public intermédiaire[3], mais elle ne peut se présenter à l'agrégation de droit, qui n'est alors pas ouverte aux femmes[2]. Elle rentre en France en 1920 et s'engage dans la vie associative. Elle fait partie de la section française du Service social international d'aide aux migrants, créé par le Young Women's Christian Association, qui prend le nom de Service social d'aide aux émigrants (SSAE) en 1921[4]. Elle en est la vice-présidente à partir de 1924, puis la présidente de 1932 à 1964[2],[5]. Elle est membre du Conseil national des femmes françaises, qu'elle préside de 1964 à 1970.

Dès 1940 et durant toute la Seconde Guerre mondiale, elle entre dans la voie de la clandestinité et de l'aide aux juifs. Elle se rapproche de David Rapoport et du comité Amelot et détient une copie du fichier des 900 enfants placés en province par cette œuvre[6]. Elle participe à la création de L'Entraide temporaire[7]. Sa participation aux actions en faveur des enfants juifs lui vaut la reconnaissance de Juste parmi les nations, en 1993[8],[9].

Après la guerre, elle est membre de l'église réformée du Foyer de l'Âme à Paris[2].

Distinctions

Publications

  • Souvenirs, notes et pensées intimes, Paris, Buchet-Chastel, 1995 (ISBN 2-7020-1652-9)

Références

  1. Archives en ligne de Paris, 14e arrondissement, année 1979, acte de décès no 2893, cote 14D 629, vue 1/11
  2. Cabanel 2015, p. 680.
  3. Thèse de doctorat en droit, Faculté de droit, Université de Paris, 103 p. notice du Sudoc .
  4. Henri Mengin, « Le service social d'aide aux émigrants », Population, 29, 1974/1, p. 174-179 [lire en ligne] [PDF].
  5. Michel Laffitte, « L'UGIF, collaboration ou résistance ? », in Revue d'histoire de la Shoah, 2006/2, no 185, p. 45-64 (en ligne).
  6. Cabanel 2015, p. 680-681.
  7. Lucienne Chibrac, « Chevalley Lucie, née Sabatier (1882-1979) », sur CEDIAS - Musée social (consulté le ).
  8. Lucie Chevalley, « Lucie Chevalley », sur Yad Vashem, The world Holocaust Resource Center
  9. Lucie Chevalley, « Lucie Sabatier Chevalley », sur ajpn, Juste parmi les Nations AJPN

Voir aussi

Bibliographie

  • Diane Galbaud du Fort, « Lucie Chevalley-Sabatier. Un Ausweis providentiel », Les Cahiers Sirice, no 22, , p. 31-54 (lire en ligne)
  • Lucienne Chibrac, « Chevalley Lucie, née Sabatier (1882-1979) », sur Dictionnaire du service social — CEDIAS Musée Social (consulté le ).
  • Patrick Cabanel, « Lucie Chevalley », dans Patrick Cabanel & André Encrevé, Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Paris, Les Éditions de Paris/Max Chaleil, (ISBN 978-2-917743-07-2), p. 680-681.
  • « Aux origines du travail social professionnel », quelques figures féminines (notice biographique), Vie sociale, 1993, no 3-4, p. 11-23.

Liens externes

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