Louis Jacob
Louis Léon Jacob est un amiral et homme politique français né à Tonnay-Charente (Charente-Maritime) le et mort à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis, alors en Seine-et-Oise) le .
Pour les articles homonymes, voir Jacob (homonymie).
Louis Jacob Louis Léon Jacob | ||
Louis-Leon Jacob. | ||
Naissance | Tonnay-Charente, France |
|
---|---|---|
Décès | Livry-Gargan, France |
|
Origine | Royaume de France | |
Allégeance | Royaume de France | |
Grade | Amiral | |
Distinctions | Grand-croix de la Légion d'honneur | |
Autres fonctions | • Ministre de la Marine et Colonies • Gouverneur de la Guadeloupe • Préfet maritime de Lorient • Préfet maritime de Toulon |
|
Biographie
Louis Jacob entra comme expéditionnaire dans les bureaux de la marine à Rochefort et, en qualité d'aspirant volontaire, intégra bientôt la marine active. Il fut envoyé aux Antilles et dans l'Océan Indien et devint enseigne de vaisseau (1793), puis lieutenant de vaisseau à Toulon sur le Ça ira à l'âge de 26 ans. Il soutint avec vaillance les deux combats que ce bâtiment livra contre deux navires anglais (13-), fut fait prisonnier et emprisonné en Corse. Après sa libération, il fut promu capitaine de frégate en récompense de sa conduite, en vertu d'un décret du Directoire qui accorda une promotion de grade à tous les officiers du Ça ira.
En 1798, alors qu'il était attaché à la division d'Irlande, son navire, La Bellone fit partie de l'expédition d'Irlande, tomba aux mains des Anglais qui le firent une nouvelle fois prisonnier. Il fut relâché avant la signature de la paix d'Amiens et prit part à l'expédition de Saint-Domingue (1802).
Une honorable carrière navale sous le Consulat, l'Empire et la Restauration
Revenu en France au retour de cette dernière mission, il fut chargé de la construction d'une flottille, et l'activité qu'il déploya en cette occasion lui valut d'être promu capitaine de vaisseau () et nommé commandant du fort de Granville. C'est à cette époque qu'il captura audacieusement les bricks Plumper et Teaser aux îles Chausey (). À Granville, il mit également au point un système de signaux sémaphoriques qui fut aussitôt adopté par la marine française.
En 1806, il fut nommé commandant de la marine et préfet maritime au service du roi de Naples, Joseph Bonaparte. Il participa au combat des Sables-d'Olonne (), qui mit provisoirement la croisière anglaise hors d'état de combattre. Il accompagna Napoléon Ier en inspection à Anvers et à Cherbourg (1811) et reçut le commandement de l'escadre de l'île d'Aix et des défenses de la côte, qu'il réorganisa.
Il fut nommé contre-amiral () et chargé de la sûreté de Rochefort (1814) avant d'être nommé préfet maritime à Lorient durant les Cent-Jours.
La Seconde Restauration le mit d'abord en disponibilité, mais il rentra en grâce et le baron Portal lui donna le commandement de l'escadre qui devait se réunir à Naples (1820), puis le commandement de la station navale de la Martinique (1821). Il fut ensuite nommé gouverneur de la Guadeloupe (1823-1826). À son retour, il fut nommé vice-amiral et préfet maritime de Toulon et s'occupa d'organiser les flottes expéditionnaires de Morée et d'Algérie, dont il fut pressenti un moment pour prendre le commandement.
Un rôle politique effacé sous la monarchie de Juillet
Après les Trois Glorieuses, il se rallia à la monarchie de Juillet. Aux élections du , il se présenta à la députation mais fut battu à Rochefort (Charente-Maritime) par Pierre-François Audry de Puyraveau, député sortant[1]. Peu après, Louis-Philippe le fit grand-croix de la Légion d'honneur et, le , il fut créé pair de France dans la fournée de trente-six pairs viagers destinée à permettre l'adoption à la Chambre haute du projet de loi abolissant l'hérédité de la pairie.
Membre du conseil des travaux de la marine, il succéda à l'amiral Roussin comme ministre de la Marine, dans le premier ministère Soult puis dans le ministère Gérard, du 19 mai au . Son passage au gouvernement fut très effacé et ne fut marqué par aucune mesure significative.
Après son départ du ministère, il fut nommé aide de camp de Louis-Philippe Ier. Après 1842, il quitta complètement la vie publique et se retira dans la maison abbatiale de Livry-Gargan, qu'il avait achetée comme bien national et où il mourut en 1854.
Sa tombe est située dans le cimetière de Livry-Gargan depuis le , à la suite de son transfert de la butte de l’ancien moulin de l’abbaye où il fut d’abord inhumé à sa demande en 1854. Les ancres enchaînées rappellent que cet homme fut l’un des plus valeureux marins de la Révolution et de l’Empire. Bienfaiteur de la commune, il légua à sa mort 100 000 francs pour l’édification d’écoles gratuites. La ville par reconnaissance édifia une statue à sa mémoire qui fut inaugurée le . Cette statue fut enlevée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et il n’en reste qu’une plaque apposée sur une des écoles construites grâce à son legs et une ancre posée sur la Place Jacob[2].
Références
Sources
- « Louis Jacob », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- « Louis Jacob », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
Notes
- 45 voix sur 334 votants et 377 inscrits contre 271 voix à Audry de Puyraveau
- Collectif, Le patrimoine des communes de la Seine-Saint-Denis, 2e édition, éditions Flohic, 2002, 413 p. (ISBN 2842341333)
Liens externes
- Portail de la France au XIXe siècle
- Portail du monde maritime
- Portail de la politique française
- Armée et histoire militaire françaises