Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac

Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac, duc de Brissac, né à Paris le , assassiné à Versailles le [1], pair et grand panetier de France, capitaine-colonel des Cent-Suisses de la garde du roi, maréchal de camp en 1780, gouverneur de Paris (1771-1791), et chevalier de ses ordres.

Pour les autres membres de la famille, voir Maison de Cossé-Brissac.

Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac
Naissance
Paris
Décès assassiné le  58 ans)
Versailles (Yvelines)
Origine Royaume de France
Grade Général de brigade
Distinctions Chevalier de l'ordre du Saint-Esprit
Autres fonctions Gouverneur militaire de Paris
Famille Maison de Cossé-Brissac

De sable, à trois fasces d'or dentelées en partie basse.

Biographie

Parcours

Personnage important à la Cour de Louis XV et de Louis XVI, il est le fils de Jean Paul Timoléon de Cossé-Brissac, grand panetier et gouverneur de Paris sous Louis XV, et de Marie Josèphe Durey de Sauroy. Il compte, sous le règne de Louis XVI, parmi les hommes les plus riches du royaume[2].

Il est d’abord capitaine de dragons dans le régiment de Caraman, puis guidon des gendarmes d’Aquitaine à partir de 1754[3].

En 1759, il devient maître de camp du régiment de cavalerie de Bourgogne, puis capitaine commandant des Cent-Suisses de la Garde du Roi. À la suite de la démission de son père, le . il devient gouverneur de Paris[3].

Il est nommé commandant en chef de la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI (1791)[4].

Le , l'Assemblée décrète la dissolution de ce corps soupçonné d'opinions contre-révolutionnaires, accuse son chef d'en être responsable et d'avoir fait prêter à ses hommes le serment d'accompagner le roi partout où il se rendrait.

Brissac est alors accusé:

« D’avoir introduit ou laissé introduire dans cette garde un esprit inconstitutionnel et contrerévolutionnaire et d’avoir ainsi attenté à la sûreté de l’Etat[4] »

Emprisonnement et assassinat

Emprisonné à Orléans en attendant d'être jugé par la Haute-Cour, Brissac est transféré à Versailles. Au cours de ce transfert, les prisonniers sont séparés de leur escorte, et livrés le 9 septembre à une bande d'égorgeurs qui les réclamaient. Homme de grande force et de grand courage, il résista longtemps à ses assassins[5], reçut plusieurs blessures et fut finalement abattu par un coup de sabre.

Son cadavre est mutilé et dépecé. Son cœur arraché est promené dans les rues de Versailles[6], sa tête ensanglantée est lancée de l'extérieur dans le salon de la comtesse du Barry, sa maîtresse, à Louveciennes[7]. Il est inhumé le au cimetière Saint-Louis de Versailles.

Postérité

Homme d'esprit, membre de la société des « Lanturelus » de Marie-Thérèse de La Ferté-Imbault, à la fois bibliophile et amateur d'art, la collection de son hôtel parisien contenait nombre de tableaux de maître hollandais. Après leur saisie à la Révolution, ses objets d'art sont envoyés au Louvre et les livres à la Bibliothèque nationale[8].

Il s'était toujours distingué par son dévouement à Louis XVI, et il répondit à quelqu'un qui lui témoignait beaucoup d'admiration pour sa conduite :

« Je ne fais que ce que je dois à ses ancêtres et aux miens.[5] »

Ses vertus et sa mort ont inspiré à Delille de beaux vers dans le 5e chant du poème de la Pitié. On trouve également des anecdotes sur le duc de Brissac dans l'intéressant ouvrage intitulé Paris, Versailles et les provinces.

Mariage et descendance

En 1760, Louis Hercule de Cossé-Brissac avait épousé Diane Hortense Mazarini Mancini (1742-1808), arrière-petite-nièce du cardinal Mazarin[6], dont :

Patrimoine

Le duc de Brissac acquiert en 1772 le grand et le petit hôtel de Villars (aujourd'hui respectivement mairie du VIIe arrondissement et section collège de l'établissement Paul Claudel-d'Hulst), auprès du marquis de Vogüé et de la comtesse de Vezins, héritiers du maréchal de Villars. Le jardin, qu'il fait réaménager à l'anglaise et planter d'essences exotiques, attire les curieux, de même que l'impressionnante collection d'art qu'il rassemble dans l'édifice. Les hôtels, saisis après l'assassinat du duc, deviennent notamment pendant un temps siège du ministre de l'Intérieur.

Notes et références

  1. Anselme de Sainte-Marie, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, Firmin Didot frères, fils et Cie, (lire en ligne), p. 295
  2. (en) Joan Haslip, Madame Du Barry : The Wages of Beauty, Tauris Parke Paperbacks, , 213 p. (ISBN 978-1-85043-753-6), p. 124
  3. M. de Saint-Allais, Nobiliaire universel de France : ou Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de ce royaume, t. 10, Librairie Bachelin-Deflorenne, (lire en ligne), p. 463
  4. Paul Mautouchet, « Duchesse de Brissac, née de Crussol d'Uzès, Pendant la tourmente (1789-1792), 1901 [compte-rendu] », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, nos 3-3, , p. 311-312 (lire en ligne)
  5. Une Société de gens de lettres, Dictionnaire biographique et historique des hommes marquans de la fin du dix-huitième siècle, et plus particulièrement de ceux qui ont figuré dans la Révolution françoise, (lire en ligne), p. 221
  6. Carole Blumenfeld, « L’amant de la Du Barry en majesté », sur Gazette-drouot.com, Drouot, (consulté le )
  7. Stéphane Bern, « Brissac, l'Histoire en héritage », sur Gazette-drouot.com, Drouot, (consulté le )
  8. Fabienne Le Bars, « Louis-Hercule-Timoléon de Cossé-Brissac (1734-1792) », sur BNF.fr, Bibliothèque nationale de France, (consulté le )

Annexes

Sources et bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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