Louis-Alexandre Devérité

Louis-Alexandre Devérité, né le à Abbeville et décédé le dans la même ville, est un homme politique français.

Louis-Alexandre Devérité
Fonctions
Député de la Somme

(3 ans, 1 mois et 20 jours)
Gouvernement Convention nationale
Député au Conseil des anciens

(1 an, 10 mois et 22 jours)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Abbeville (Somme)
Date de décès
Lieu de décès Abbeville (Somme)
Nationalité Française
Parti politique Modérés
Profession Avocat
Imprimeur-libraire
Juge
députés de la Somme

Biographie

Le patriote abbevillois

Fils d'un libraire, Devérité embrasse la carrière juridique et se fait recevoir comme avocat au parlement. À la mort de son père, il reprend le commerce paternel et s'installe comme imprimeur-libraire. Au début de 1789, il publie La Vie et les doléances d'un pauvre diable pour servir de ce qu'on voudra aux États-Généraux.

Rallié aux idées nouvelles, il fonde au début de la Révolution la feuille patriote Les Annales picardes et est membre de la Société des amis de la Constitution. Il devient également l'un des cadres de la garde nationale d'Abbeville. En 1791, il est nommé officier municipal de la ville et, à ce titre, parvient à contenir plusieurs émeutes dues à une disette du blé.

A la Convention

Le , Devérité est élu député de la Somme à la Convention nationale, le treizième sur dix-sept, avec 457 voix sur 469 votants. Favorable aux Girondins, il représente le courant conservateur de l'Assemblée. Lors du procès de Louis XVI, il conteste avec véhémence le droit de la Convention à juger le souverain, et vote pour l'appel au peuple, pour la détention et le bannissement à la paix et pour le sursis à l'exécution.

En 1793, il se tient coi, ne vote pas la mise en accusation de Marat et ne proteste pas contre les Journées du 31 mai et du 2 juin. Néanmoins, il défend des magistrats d'Amiens appelés à la barre de la Convention pour avoir soutenu les Girondins.

Cependant, il envoie à l'un de ses amis les Observations sur la nouvelle constitution de Condorcet, ce qui lui vaut d'être décrété d'arrestation le 8 juillet sur proposition d'André Dumont. Devérité se cache alors à Paris pour éviter la guillotine. Entretemps, Dumont est envoyé en mission dans la Somme et, en consultant ses papiers, établit son innocence. Mais comme personne ne prend sa défense, Amar l'inscrit le 13 octobre sur la liste des soixante-treize députés girondins décrétés d'arrestation. Il proteste dans une lettre adressée à la Convention mais doit rester caché pendant neuf mois.

Après le 9 thermidor, Devérité est réintégré par la Convention sur une motion proposée par son ancien ennemi André Dumont.

Le Directoire

En octobre 1795, Devérité est réélu au Conseil des Anciens par plus d'une dizaine de départements, mais il choisit de représenter la Somme. Il siège deux ans dans cette assemblée parmi les modérés, sans faire de bruit. Le Directoire le nomme ensuite conservateur des eaux et forêts de la Somme, mais ses sympathies royalistes l'empêchent de prendre ses fonctions après le coup d'État du 18 fructidor an V.

Fin de carrière

En 1799, le Consulat le nomme juge d'instruction auprès du tribunal civil d'Abbeville. Devérité occupe cette fonction jusqu'à la réorganisation des tribunaux en 1811.

Il meurt dans sa ville natale en 1818 à l'âge de soixante-quatorze ans.

Source

  • « Louis-Alexandre Devérité », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Robert Legrand, La Révolution dans la Somme, Conventionnels, Jacobins et Soldats, préface de Jean Tulard, Abbeville, Imprimerie F. Paillart, 1988


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