Lotte Laserstein

Lotte Laserstein, née le à Preuβisch-Holland, une petite ville de l’Est de la Prusse (aujourd’hui cette ville fait partie de la Pologne[1] et s’appelle Pelsak) et morte le à Kalmar en Suède, est une peintre et portraitiste allemande et suédoise.

Biographie

Stolpersteine pour la mère de Lotte Laserstein, Immenweg 7, à Berlin-Steglitz

Son père Hugo est pharmacien et sa mère Meta pianiste, professeur de piano et peintre sur porcelaine. En 1902 son père décède et la famille déménage à Danzig, où Lotte va vivre avec sa mère et sa sœur Käte (1900-1965) chez sa grand-mère et sa tante, l’artiste peintre Elsa Birnbaum. C’est grâce à sa tante que Lotte découvre la peinture. En effet, Elsa Birnbaum a sa propre école d’art et Lotte assiste à ses cours dès 1908[2].

En 1912 la famille déménage à Berlin où Lotte passe son baccalauréat en 1918. Après des études de philosophie et de l’histoire d’art, elle entre alors en 1921 à l’académie des arts de Berlin, qui avait ouvert ses portes aux femmes depuis peu. Elle suit les cours auprès d’Erich Wolfsfeld[3]. Elle finit ses études en deux ans. Elle préfère les modèles féminins qui selon elle posent mieux et plus longtemps en gardant des poses difficiles. Traute Rose est son modèle favoris et entraineuse de tennis et devient une amie figurant dans de nombreux tableaux.

En 1922 la famille perd une grande partie de sa fortune en raison de la crise économique. Afin de subvenir à ses besoins, Lotte occupe un travail d’illustratrice.

En 1927 elle a son propre atelier à Berlin-Wilmersdorf et y ouvre aussi une école privée d’art.

Entre 1928 et 1931, Lotte participe à 22 expositions et s’inscrit à de nombreux concours. En 1929 elle devient membre de l’association des femmes artistes berlinoises[2].

Sa carrière est très prometteuse, mais prend fin en 1933 quand les nazis déclarent qu'elle est d'origine juive. Elle est bannie de toute vie publique et écartée de la scène artistique. Son école d’art est fermée et on lui interdit d’organiser des expositions publiques[2].

Lotte Laserstein émigre en Suède pour fuir le nazisme (son père était d'origine juive). En 1937, à l'invitation d'une galerie suédoise, elle quitte l'Allemagne avec toute une série de tableaux. Six mois plus tard, elle se marie pour obtenir la nationalité suédoise. Elle tente en vain de faire sortir d’Allemagne sa mère, sa sœur et l’amie de celle-ci. Sa mère meurt en 1943 au camp de concentration de Ravensbrück, sa sœur survit à l’Holocauste en se cachant à Berlin[2]. Pour survivre, Lotte peint surtout des portraits à la commande, mais aussi des paysages. Elle souffre des conditions matérielles et psychologiques de l'exil et son œuvre ne retrouve pas l'éclat des années berlinoises. Après la Deuxième Guerre mondiale, la mode est à l'abstrait et malgré une petite percée dans les pays anglo-saxons au début des années 1990, elle reste complètement inconnue dans son pays natal[4].

Lotte Laserstein meurt à l’âge de 94 ans le à Kalmar en Suède.

Œuvres

Lotte Laserstein peut être considérée comme une femme indépendante ne voulant pas suivre le destin classique des femmes de l’époque. Il lui était important de réussir sa vie avec son art et d’être reconnue en tant qu’artiste peintre. De nombreux autoportraits la montrent devant son chevalet, pinceau et palette de peinture à la main, habillée d’une blouse blanche.

Lotte a réussi à vivre de son art d’une part en créant sa propre école, d’autre part en vendant ses tableaux. Elle a participé à de nombreux concours et ses œuvres ont été choisies pour illustrer des articles dans des revues féminines comme son tableau "Russisches Mädchen mit Puderdose“ paru dans la revue Die Woche du 15.11.1928 ou encore son tableau « Tennisspielerin (1929) » paru dans la revue Der Bazaar, numéro 19, année 1930[5]

Lotte s’est appliquée à représenter une nouvelle image de la femme. Cheveux courts, pantalon souple, la femme est libérée du corset du 19e siècle, elle fait du sport et elle fume. Son modèle préféré est son amie Traute Rose[6] qu’on voit sur la plupart de ses tableaux.

Mais son œuvre la plus connue est le tableau « Abend über Potsdam » L’ambiance y est mélancolique, les personnages assis à table ne discutent pas, ils sont pensifs et tristes, ils pressentent peut-être que la crise et la guerre changeront leur vie[7]

Expositions


Retrospectives depuis 2000

  • 2003: Retrospective Lotte Laserstein (1898–1993) – Meine einzige Wirklichkeit. Paais Ephraim à Berlin
  • 2004: Lotte Laserstein – min enda verklighet. au musée de Kalmar, Suède
  • 2005: Sternverdunkelung. Lotte Laserstein och Nelly Sachs – om exilens villkor. Musée juif Stockholm
  • 2006: Lotte Laserstein – ur exilens anonymitet. Bror Hjorths Hus, Uppsala
  • 2018: Lotte Laserstein – Von Angesicht zu Angesicht. Musée Städel à Francfort-sur-le-Main du – au
  • 2019: Lotte Laserstein - Von Angesicht zu Angesicht. Berlinische Galerie à Berlin du au

Références

  1. « Lotte Laserstein », sur femmespeintres.netheberg.fr (consulté le )
  2. (de) Das Verborgene Museum Berlin, « Lotte Laserstein » (consulté le )
  3. (de) Arthist network for art history, « Lotte Laserstein (1898-1993) - Meine einzige Wirklichkeit », (consulté le )
  4. (de) Karoline Hille, « Die bekannte Unbekannte », Frankfurter Hefte, (lire en ligne)
  5. (de) Städel Museum , Fabienne Ruppen, « Lasersteins Karrierestrategien, Selbst ist die Künstlerin », sur https://www.staedelmuseum.de/en/lotte-laserstein, (consulté le )
  6. (de) Städelblog Elena Schroll, « Lasersteins Frauenbilder », (consulté le )
  7. (de) Annelie Lütgens, « Lotte Laserstein. Von Angesicht zu Angesicht », Museumsjournal Berlin Potsdam, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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