Lothar Franz von Schönborn

Lothar Franz von Schönborn ou Lothaire-François de Schönborn, né, le à Steinheim sur le Main (aujourd'hui faubourg de Hanau), décédé le à Mayence, a été archevêque et prince-électeur de Mayence. Il s'imposa au cours de son règne comme le chef du Cercle électoral du Rhin et fut l'auxiliaire indéfectible des Habsbourg face à la France.

Lothaire-François de Schönborn

Portrait par Christian Schilbach, 1715
Biographie
Naissance
Hanau
Ordination sacerdotale
Décès (à 73 ans)
Mayence
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale
Archevêque de Mayence
Prince-évêque de Bamberg

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Élection à Mayence

Lothaire-François était le neveu de l'archevêque de Mayence, Jean-Philippe. Chanoine de Wurtzbourg, de Bamberg et de Mayence, il fut élevé sur le trône épiscopal de Bamberg le , fait ensuite coadjuteur de Mayence. Le , il devint le successeur de l'archevêque Anselme-François à Mayence, où il fit son entrée solennelle le . Mais il ne fut intronisé que le suivant, et sacré qu'au commencement de novembre de la même année.

Défenseur des privilèges du cercle électoral du Rhin

Le continuateur de Nicolaus Serarius, qui écrivait du vivant de ce prélat, rapporte les événements suivants : un étranger de condition obscure, nommé Jacques de Boville, ayant été pourvu chanoine de la cathédrale de Worms par le pape Innocent XII, le chapitre refusa de l'admettre jusqu'à ce qu'il eût fait preuve de sa noblesse d'extraction, conformément aux statuts. Boville, hors d'état de satisfaire à cette condition, en appela au pape. L'auditeur Bonicusa lui donna gain de cause, avec injonction au chapitre de Worms de le recevoir sous peine d'interdiction. L'électeur de Mayence, en qualité de métropolitain, prit le parti du chapitre de Worms et écrivit, le , une lettre au pape, pour le prier de casser la sentence de l'auditeur, et de laisser aux hauts-chapitres d'Allemagne le privilège de n'admettre parmi eux que des nobles et des Allemands. La lettre fit son effet et Boville fut obligé de se désister. À partir de 1700 il créa sur le terrain des jardins de l’abbé et de la maison religieuse du collégiale bénédictine Saint-Alban-de-Mayence un jardin en terrasse avec des motifs baroques et la folie « La Favorite ».

Soutien militaire aux Habsbourg

En 1700, Lothaire-François, voyant la guerre prête à se renouveler entre la France et l'Allemagne, fait ajouter des nouvelles fortifications à la ville d'Erfurt pour mettre le pays à l'abri d'une invasion. Ce qu'il avait prévu arriva : l'élévation de Philippe de Bourbon, petit-fils de Louis XIV, sur le trône d'Espagne, déclencha une guerre de succession entre la France et l'Autriche. L'électeur de Mayence, attaché aux Habsbourg, fit tout pour augmenter le nombre de ses partisans. Ayant convoqué les états du cercle électoral du Rhin à Heilbronn, il les engagea à se confédérer pour le service de l'empereur et de l'archiduc Charles, son fils, compétiteur de Philippe de Bourbon. Il sollicita, par ses députés, les cercle de Souabe et de Franconie d'embrasser les mêmes intérêts. Il agit dans les mêmes vues auprès de l'électeur de Bavière. Le Roi des Romains ayant entrepris, en 1702, le siège de la forteresse de Landau, l'archevêque Lothaire-François lui envoya un corps de troupes, et fit passer dans son camp des vivres et de la poudre. Landau fut rendu le de la même année. Élisabeth-Christine de Brunswick-Wolfenbüttel, destinée à être l'épouse de Charles, archiduc d'Autriche, ayant embrassé la religion catholique, ce fut l'archevêque de Mayence qui reçut, le , son abjuration dans la cathédrale de Bamberg, et en conséquence la réconcilia solennellement avec l'église. Lothaire-François fit le de François-Louis[1] son coadjuteur.

La mort de l'empereur Joseph, arrivée le , donna occasion à l'archevêque Lothaire-François de déployer ses talents pendant l'interrègne de six mois qui suivit cet événement. En sa qualité d'archichancelier, il convoqua la diète électorale, mais n'adressa sa lettre de convocation ni à l'électeur de Cologne, ni à celui de Bavière, parce que l'un et l'autre avaient été mis au ban de l'empire. L'un et l'autre firent leur protestation contre l'élection future. La diète s'ouvrit, le , à Francfort. L'électeur de Mayence y signala derechef son zèle pour la maison d'Autriche : après avoir engagé la diète à rejeter les protèstations des deux électeurs bannis, il insista pour que la couronne impériale revienne à la maison princière qui en était en possession depuis trois siècles.

« L'empire, disait-il, est une belle épouse sans dot, et dont l'entretien exige de grandes dépenses, et il n'y a que la maison d'Autriche qui soit en état, par ses grands revenus, de soutenir une si grande dépense. »

Sur ses représentations, tous les suffrages pour l'empire se réunirent en faveur de l'archiduc Charles, qui était pour lors en Espagne, occupé à disputer le trône de cette monarchie à Philippe V. L'élection se fit le , et l'électeur de Mayence couronna Charles le suivant.

Fin du conflit avec la France

Lors des conférences préliminaires de Gertruidenberg (près d'Utrecht), en 1712, l'électeur de Mayence se montra plus ardent que jamais pour souffler l'esprit de guerre sur le cercle électoral du Rhin ; il renforçait d'ailleurs les fortifications de Mayence. Mais le succès ne répondit pas à son attente, et il eut la douleur de voir la France se redresser jusqu'à la paix de Rastadt, conclue le . À compter de cette date, il ne s'occupa plus que du soin de son diocèse. En 1721, il fondait à Mayence un hôpital, dont il posa la première pierre le , et qu'il dota libéralement. Cette ville lui est redevable de plusieurs embellissements. Il mourut le , à l'âge de 74 ans. Il est enterré à la chapelle Schönborn de Wurtzbourg.

Notes et références

  1. fils de Philippe-Guillaume, électeur palatin, évêque de Worms et grand-maître de l'ordre Teutonique

Bibliographie

Article connexe

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