Liste des otages des groupes jihadistes au Sahel

Enlevés en 2003

Entre et , 32 touristes européens voyageant en plusieurs groupes sont enlevés entre la mi-février et la mi-mars dans le Sahara algérien près d'Illizi par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) sous les ordres d'Amari Saïfi alias Abderrezak El Para[1] ; cet événement marque l'irruption de l'organisation terroriste sur la scène internationale :

  • Le , 17 otages sont libérés (10 Autrichiens, 6 Allemands et 1 Suédois)[2].
  • Entre juin et fin juillet, une touriste allemande meurt d'insolation et est enterrée dans le désert[1].
  • Le , 14 touristes (9 Allemands, 4 Suisses et 1 Néerlandais) sont libérés contre une rançon de 4,6 millions d’euros d’après la télévision publique allemande ARD[2]. Le gouvernement allemand dément le versement d'une rançon[2].

Enlevés en 2008

  • Andrea Kloiber et Wolfgang Ebne, deux touristes autrichiens enlevés le dans le sud de la Tunisie, près de la frontière avec la Libye, par la katiba d'Abou Zeïd, qui les transfère dans une zone désertique entre l'Algérie et le Mali. Ils sont libérés le . Selon les services de renseignements maliens, une rançon d'au moins 2 millions d'euros a été versée[3].
  • Robert Fowler, diplomate canadien et envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, son assistant Louis Guay et leur chauffeur, sont enlevés le . Ils sont relâchés le avec les conjointes allemande (Marianne Petzold) et suisse (Gabriella Greitner Burco)[4] de touristes enlevés un peu plus tard le . L’agence Associated Press dit avoir trouvé une lettre écrite par Al-Qaïda mentionnant que leur libération avait donné lieu au versement d’une rançon d'un million de dollars à Mokhtar Belmokhtar[5], ce que le gouvernement canadien dément.

Enlevés en 2009

  • Un ressortissant britannique, Edwin Dyer († 2009), deux ressortissants suisses (Gabriella Greitner Burco et Werner Griener) et une ressortissante allemande (Marianne Petzold), le , à l'occasion d'un festival culturel touareg dans l'est du Mali, par AQMI. Les deux femmes sont libérées le en même temps que Robert Fowler et Louis Guay. Edwin Dyer, pour lequel AQMI réclame en vain au gouvernement britannique la libération de l'islamiste radical Abou Qatada et le versement d'une rançon pour le relâcher[4], est exécuté le [4],[6]. Werner Griener est pour sa part retenu en captivité[4] jusqu'au . Selon des sources sécuritaires algériennes, relayées par le quotidien algérien El-Khabar, une rançon d'environ 3 millions d'euros est versée pour sa libération, ce que démentent les autorités suisses[7].
  • Le Français Pierre Camatte, enlevé dans la nuit du 24 au et détenu par AQMI, branche Abou Zeid. Il est libéré le en échange de la libération par le Mali de quatre terroristes d’AQMI, Hamada Ould Mohamed Kheirou, futur fondateur du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO), et Idris Ould Mohamed Lemine, qui a commis l’attentat-suicide raté à la voiture piégé à Nema en . Les autorités mauritaniennes et algériennes protestèrent énergiquement contre ces libérations[8].
  • Le , un convoi d’humanitaires catalans composé de quinze voitures de l'ONG Barcelona Accio Solidaria [9] est attaqué en pleine journée sur la principale route nationale de Mauritanie, située entre la capitale politique, Nouakchott, et la capitale économique, Nouadhibou[8]. Trois Espagnols sont enlevés. Le , le gouvernement autorisera l'extradition vers Bamako du Malien « Omar le Sahraoui », condamné pour l'enlèvement de ces derniers fin 2009. Cette extradition serait un geste pour faciliter la libération des deux otages espagnols restants, le premier ayant été déjà relâché par AQMI.
  • En , au sud-est de la Mauritanie, près de la frontière avec le Mali, un couple italo-burkinabè, Sergio Cicala, 65 ans et Philomène Kaboré, 39 ans, est enlevé. Cet enlèvement a été piloté par Djamel Okacha en personne[10]. Le ressortissant italien et sa femme seront libérés en [9],[11].

Enlevés en 2010

  • Michel Germaneau († 2010), ancien ingénieur de 78 ans français enlevé à In Abangarit, dans le nord du Niger en par des jihadistes de la katiba d'Abdelhamid Abou Zeïd d'AQMI. Il est assassiné peu de temps après le raid de l'Akla lancé par les forces armées mauritaniennes et françaises le visant notamment à le libérer. D'après Béchir Bessnoun, un combattant tunisien d'AQMI, arrêté au Mali en 2011 lors d'une tentative d'attentat contre l'ambassade de France à Bamako, l'otage français a été exécuté de la main d'Abdelkrim le Touareg, d'une balle à la tête, à l'Adrar Tigharghar dans l'Adrar des Ifoghas, mais à la fin du mois de . Cette exécution aurait été donnée sur ordre de Djamel Okacha et d'Abou Zeïd en représailles à l'attaque franco-mauritanienne à Akla[12],[13].
  • Sept employés de la société Areva (actuel Orano, qui exploite les gisements d'uranium d'Arlit), dont Pierre Legrand, Thierry Dol, Daniel Larribe et Marc Féret, enlevés par AQMI à Arlit (Niger) le . Le , la Française Françoise Larribe, épouse de Daniel, ainsi qu'un Togolais (Alex Kodjo Ahonado) et un Malgache (Jean-Claude Rakotorilalao)[9], ont été libérés en territoire nigérien grâce notamment au rôle joué par Mohamed Akotey[14], en contact du côté des jihadistes avec Ibrahim Ag Inawalen[15]. Les quatre hommes français restants l'ont été le .

Enlevés en 2011

  • († 2011) Antoine de Léocour et Vincent Delory, deux ressortissants français enlevés le par un commando d'AQMI, à Niamey. Leur tentative de récupération par l'armée française immédiatement après leur enlèvement se solde par la mort des deux otages.
  • Une touriste italienne, Maria Sandra Mariani, est enlevée par le groupe d'Abou Zeid le près de Djanet, en Algérie. Elle sera libérée le [9].
  • Stephen McGowan, voyageur sud-africain enlevé à Tombouctou en et libéré le par AQMI.
  • le Suédois Johan Gustafsson et le Néerlandais Sjaak Rijke, enlevés en en même temps que Stephen McGowan. Le premier a été libéré par hasard au cours d’une opération des forces spéciales françaises contre une maison suspecte près de Tessalit en , le second relâché en .
  • Deux Espagnols, Enric Gonyalons et Ainhoa Fernandez de Rincón, et une Italienne, Rossella Urru, sont enlevés en en Algérie à Tindouf par le MUJAO et libérés en [9].
  • Serge Lazarevic et Philippe Verdon, enlevés en à Hombori. Le premier est libéré au mois de , le second est exécuté. Il a été enlevé avec deux autres employés, un Togolais et un Malgache, pour leur part relâchés dès le . Un des auteurs présumés est Mohamed Ali Ag Wadoussène pour la katiba Al-Ansar dirigée par Abdelkrim al-Targui[16]. Arrêté le 10 décembre 2011 à Gao, il s'évadera de prison en juin 2014 mais sera tué le , lors d'une opération de l'armée française[17]

Enlevés en 2012

  • Le consul d'Algérie à Gao, Boualem Saies, et six de ses collaborateurs sont enlevés le par le MUJAO qui contrôle alors la ville[18]. Trois des sept otages enlevés sont libérés en . Tahar Touati est exécuté le . Boualem Saies meurt en captivité d'une maladie chronique. Les deux derniers otages, Mourad Guessas et Kedour Miloudi, sont libérés le .
  • († ?) Gilberto Rodrigues Leal, enlevé en au Mali et décédé en détention.

Enlevés en 2013

  • († 2013) Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes français de RFI enlevés à l'issue d'une interview à Kidal, dans le nord du Mali, en et retrouvés morts quelques minutes plus tard. La responsabilité du rapt a été attribuée à un des chefs d'AQMI, Abdelkrim le Touareg.

Enlevés en 2015

  • Iulian Ghergut, responsable roumain de la sécurité de la mine de manganèse de Tambao, dans le nord du Burkina Faso, est enlevé le [19].

Enlevés en 2016

  • Jeffrey Woodke, humanitaire américain de 56 ans, enlevé dans la petite ville d’Abalak au Niger le puis emmené au Mali voisin.
  • Gloria Cecilia Narvaez Argoti, une religieuse colombienne, est emmenée de force le par cinq hommes en armes qui avaient pénétré dans l’enceinte de sa congrégation de Karangasso.
  • Beatrice Stockly, protestante militante suisse, revenue à Tombouctou après y avoir déjà été enlevée une première fois pendant neuf jours en , peu après la prise de la ville par les jihadistes, puis à nouveau enlevée dans la même ville en . D'après un communiqué suisse du 9 octobre 2020, elle aurait été tuée par ses ravisseurs, probablement en septembre 2020[20].
  • Jocelyn et Arthur Kenneth Elliott, un couple d’Australiens octogénaires, enlevés dans le nord du Burkina Faso le . Leur kidnapping est revendiqué par le groupe jihadiste malien Ansar Dine. Jocelyn Elliott sera libérée un mois plus tard mais pas son conjoint.
  • Sophie Pétronin, Française enlevée à Gao au mois de . Début mars 2020, l'État français affirme avoir des preuves de vie de Sophie[21]. Elle est libérée le 8 octobre 2020 avec un otage malien, l'homme politique Soumaïla Cissé[22].

Enlevés en 2018

  • Un humanitaire allemand, Jörg Lange, est enlevé le au Niger, près d’Ayorou (tout près du hameau de Tchimanane, dans la zone de Tchinfagate), dans la région frontalière avec le Mali[23].
  • En , un Indien et un Sud-Africain sont enlevés sur la mine d’or d’Inata (nord-ouest du Burkina Faso)[19].
  • Le missionnaire italien Pierluigi Maccalli est enlevé le 18 septembre au Niger. Une preuve de vie est diffusée par ses ravisseurs les 20 mars 2020 dans une vidéo où il apparaît avec un compatriote, Nicola Chiacchio[24],[25] (cf. infra). Il sera libéré le 8 octobre 2020 ainsi que Nicola Chiachhio[26].
  • Deux touristes, la Canadienne Édith Blais et son compagnon italien, Luca Tacchetto[27], tous deux âgés d’une trentaine d’années, partis par la route d’Europe vers l’Afrique de l’Ouest, ont été enlevés vers le 2018[19] et ont été retrouvés près de Kidal le 13 mars 2020. Ils auraient a priori réussi à s'évader[28].

Enlevés en 2019

  • Kirk Woodman, vice-président de la société canadienne Progress Minerals, géologue et responsable de l’exploration minière au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, a été enlevé le sur le site aurifère de Tiabangou, dans l’est du pays, près de la frontière avec le Niger. Il est retrouvé mort le lendemain, dans la soirée[19].
  • Laurent Lassimouillas et Patrick Picque, deux touristes français enlevés le dans le parc national de la Pendjari (dans le nord du Bénin), tandis que leur guide Fiacre Gbedji est assassiné[29]. Ils sont libérés quelques jours plus tard de vive force par l'armée française sur le territoire burkinabè.
  • Un ressortissant italien, Nicola Chiacchio[24], a été enlevé au Mali en 2019 à une date inconnue[25]. Le 20 mars 2020, il apparaît dans une vidéo avec un compatriote, le missionnaire italien Pierluigi Maccalli (cf. supra). Il sera libéré le 8 octobre 2020 en même temps que Pierluigi Maccalli[26].

Enlevés en 2020

  • Philip Walton, ressortissant américain, a été libéré le 31 octobre 2020 après une opération réussie des forces américaines au Nigéria. Il avait été enlevé quatre jours plus tôt au Niger, près de la frontière avec le Nigéria, où il vivait. L'origine djihadiste de la prise en otage n'est pas prouvée[30].

Enlevés en 2021

  • Olivier Dubois, journaliste a été enlevé le 8 avril à Gao, au Nord du Mali par la branche locale d'Al-Qaida.[31]

Témoignages

  • Blais, Edith, Le sablier. Otage au Sahara pendant 450 jours, 2021, De l'Homme
  • Fowler, Robert R., Ma saison en enfer. 130 jours de captivité aux mains d'Al-Qaïda, 2001, Quebec Amerique

Notes et références

  1. Décès d’une allemande Salima Tlemçani El Watan, 30 juillet 2003
  2. Les touristes otages libérés à Gao. de Aziz Yemloul El Watan, 20 août 2003
  3. Maurin Picard, Mali : libération des deux otages autrichiens, Le Figaro, 31 octobre 2008.
  4. M.E, « Al-Qaïda: L'otage britannique tué? », Journal du Dimanche, (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Le diplomate Fowler libéré grâce à une rançon d’un million? », Le Devoir, (lire en ligne, consulté le ).
  6. (en) Matthew Weaver, « British hostage Edwin Dyer 'killed by al-Qaida' », The Guardian, (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Otage suisse libéré : une rançon aurait été payée », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
  8. Zekeria Ould Ahmed Salem, « Mauritanie : la stratégie d'un ex-futur maillon faible », sur Centre de recherches internationales - Sciences PO, (consulté le ).
  9. Michel Galy (Sous la direction de),, La guerre au Mali : Comprendre la guerre au Sahel et au Sahara : enjeux et zones d'ombre, Paris, La Découverte, coll. « Cahiers libres », , 144 p. (ISBN 978-2-7071-7685-1).
  10. RFI, « Aqmi au Sahel: Mokhtar Belmokhtar écarté de son commandement », 15 octobre 2012
  11. « Philomène Kaboré, ex-otage d’AQMI : « Nous avions même droit au lait et au pain » - leFaso.net », sur lefaso.net (consulté le )
  12. TF1 : Exclusif : Michel Germaneau "a été abattu d'une balle dans la tête"
  13. France 24 : L'auteur présumé de l'attentat contre l'ambassade de France se réclame d'Al-Qaïda
  14. Rémi Carayol, « Niger : Mohamed Akotey, profession négociateur », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Libération des otages d’Arlit: Mohamed Akotey réfute les propos d’Ahmada Ag Bibi », RFI, (lire en ligne, consulté le ).
  16. « Mali: Le responsable de l'évasion de la Maison d'arrêt est l’auteur de l'enlèvement des français en 2011 », sur www.aa.com.tr (consulté le )
  17. Assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon: l'hypothèse Sedane ag Hita, RFI, 27 janvier 2017.
  18. Farid Alilat, « Algérie : où sont passés les otages de Gao ? », Jeune Afrique, (lire en ligne, consulté le ).
  19. « Le géologue canadien enlevé au Burkina Faso a été retrouvé mort », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  20. « L'otage suisse Béatrice Stockly a été tuée par des terroristes au Mali », sur www.arcinfo.ch, (consulté le )
  21. L'humanitaire Sophie Pétronin otage au Mali. de Wassila Belhacine, La Croix 01 avril 2020
  22. L’ex-otage française Sophie Pétronin est arrivée en France après sa libération au Mali. Le Monde avec AFP, publié le 9 octobre 2020
  23. « Enlèvement d’un humanitaire allemand au Niger », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  24. « Sequestrati. Gli altri italiani in mano ai rapitori: Maccalli, Dall'Oglio e Chiacchio », sur Avvenire, (consulté le )
  25. « Une vidéo donne des « nouvelles rassurantes » du missionnaire Pierluigi Maccalli enlevé en 2018 au Niger », sur https://www.infochretienne.com/,
  26. Nicola Chiacchio et Pier Luigi Maccalli, les deux ex-otages italiens d'Éric Jozsef, Libération, 9 octobre 2020
  27. « Mali, liberato Luca Tacchetto. In fuga con Edith travestiti da Tuareg », sur Corriere della Sera, (consulté le )
  28. « Édith Blais et son compagnon ont été retrouvés au Mali », Métro, (lire en ligne)
  29. Laurent Larcher,, « On connaît l’identité des deux Français enlevés au Bénin », La Croix, (lire en ligne, consulté le )
  30. « Niger : des soldats américains libèrent un ressortissant retenu en otage », sur France 24, (consulté le )
  31. « Avec l'enlèvement d'Olivier Dubois, la France compte de nouveau un otage au Sahel », sur France 24, (consulté le )


  • Portail de l’Afrique
  • Portail de la criminologie
  • Portail des années 2000
  • Portail des années 2010
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.