Lily Greiner

Lily Greiner, née le 6 novembre 1923 à Strasbourg et décédée le 7 novembre 2012 dans la même ville, est une archiviste paléographe française qui fut bibliothécaire, puis conservatrice de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, la première femme à accéder à la fonction d'administrateur de la BNUS. Érudite aux convictions religieuses affirmées, c'était aussi une figure du protestantisme alsacien[1].

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Famille et formation

Fille de Louis Greiner, architecte de la ville de Strasbourg, et d’Albertine Springhorn, Lily Julie Émilie Greiner fait des études au Gymnase protestant de Strasbourg avant d'être évacuée vers Périgueux durant la Seconde Guerre mondiale. Elle y passe son baccalauréat en philosophie. Elle entreprend ensuite des études de lettres à l’Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand. La fermeture de cette université en 1943 l’oblige à poursuivre ses études universitaires à Bordeaux. En 1945 elle est reçue à l’École nationale des Chartes. Elle en sort major de promotion en 1949, après avoir soutenu une thèse intitulée La Seigneurie épiscopale de Strasbourg jusqu’en 1274 et les origines de la supériorité territoriale[2]. Sa réussite à l’École des Chartes lui vaut un séjour à l’École française de Rome[1].

Activité professionnelle

Nommée en 1950 bibliothécaire à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS), elle y sera à l’œuvre jusqu’à sa retraite en 1984. Devenue conservateur en 1964, elle assure la responsabilité de la Réserve de la BNUS. Elle joue un rôle important dans la restauration de ses fonds spécifiques tels que le persan et l’arabe. Elle veille à l’aménagement des espaces dévolus aux collections patrimoniales et prend une part active aux publications et expositions de cette institution. En 1978, elle est la première femme à accéder aux fonctions d’administrateur de la BNUS. Sous son mandat, la BNUS dessert l’ensemble de la communauté universitaire de la ville en complément des bibliothèques et des divers instituts. Sous le mandat de Lily Greiner, la BNUS devient un pôle d’excellence au plan national pour les sciences religieuses et les langues et littératures germaniques. Elle a aussi déployé une forte activité bibliographique en contribuant à la rédaction de catalogues des manuscrits de la BNUS. Elle a été la commissaire de plusieurs expositions, en particulier celles consacrées à L'Arioste (1975), à Richard Wagner (1976) ou encore à Thomas Murner (1987) et à l’Université de Strasbourg (XVIe-XXe siècle) (1988[1]).

Une forte personnalité

Ses collègues la décrivent comme une personne discrète mais déterminée qui impressionnait ses interlocuteurs par « sa ténacité et sa façon de défendre ses dossiers pied à pied, [ou encore] son souci de la bonne gestion des deniers publics »[1].

Lily Greiner fait en outre preuve d'un intérêt marqué pour les les sciences religieuses. Proche de son frère, le pasteur Albert Greiner, elle avait des convictions protestantes affirmées[1].

Distinctions

Lily Greiner a été nommée chevalier de la Légion d’Honneur (1978), commandeur des Palmes académiques (1983) et officier dans l'ordre national du Mérite (1989[3]).

Notes et références

  1. Albert Poirot, « Lily Greiner (1926 [sic]-2012) », in Bibliothèque de l'école des chartes, 2012, tome 170, livraison 2, p. 620-621, [lire en ligne]
  2. Fiche SUDOC
  3. Jérôme Schweitzer, « Greiner Lily », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 933 (ISBN 978-2-84621-288-5)

Bibliographie

Liens externes

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