Les Chansons de Bilitis
Les Chansons de Bilitis est une œuvre poétique publiée en 1894 : il s'agit prétendument d'une traduction due à Pierre Louÿs de l'œuvre d'une poétesse antique supposée et à qui sont attribués ces poèmes érotiques et passionnés. L'ouvrage est précédé d'une Vie de Bilitis, retracée par le traducteur et suivie de plusieurs pages de notes.
Pour les articles homonymes, voir Chanson (homonymie) et Bilitis.
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Objet
Bilitis serait une jeune grecque du VIe siècle av. J.-C. originaire de Pamphylie, qui aurait vécu sur l'île de Lesbos où elle aurait été rivale de Sappho, puis à Chypre.
En fait, Bilitis est un personnage fictif dont Pierre Louÿs est l'auteur : recueil de poèmes en prose, il y déploie toute son érudition et sa connaissance des textes poétiques grecs. C'est l’amour pour la langue, un style simple et le plus juste possible, qui permet de dégager une grande force au service de la sensualité et de l’amour saphique. Louÿs pousse la mystification jusqu'à insérer dans son recueil des pièces poétiques mentionnées comme « non traduites », et par donner des références bibliographiques, notamment des articles d'un archéologue allemand imaginaire, le Pr G. Heim (Geheim et Geheimnis signifient « secret » en allemand, et Heim, le « chez-soi »). Dans un premier temps, une partie de la critique se laissa abuser par cette supercherie littéraire. C'est alors que Pierre Louÿs révéla la mystification.
Comme pour la plupart de ses œuvres, Pierre Louÿs double les Chansons de Bilitis de poèmes en prose de la même eau mais accentuant l'aspect érotique. Ces Chansons secrètes de Bilitis n'ont été publiées qu'après sa mort.
Illustrations
- Dès 1897, Claude Debussy, qui était ami du poète, mit en musique trois des Chansons de Bilitis : « La Flûte de Pan », « La Chevelure » et « Le Tombeau des naïades » (ce sont trois mélodies pour une voix et piano).
- Un peu plus tard, les Chansons de Bilitis ont été illustrées par de nombreux artistes visuels qui, à l'époque Art déco, ont contribué à leur tour à la popularité de l'œuvre. On peut citer Laure Albin Guillot, Suzanne Ballivet, George Barbier, Paul-Émile Bécat, Édouard Chimot, Leonid Frechkop, Joseph Kuhn-Régnier, Pierre Leroy, Alméry Lobel-Riche, André Édouard Marty, Génia Minache, Willy Pogány, ou Pierre Lissac.
Audio
1991 : Debussy : Les Chansons de Bilitis etc., par The Nash Ensemble (CD Virgin Classics VC 7 911 48-2[Note 1],[1]) Les Chansons de Bilitis, avec Delphine Seyrig[Note 2] (récitante), Philippa Davies et Leonore Smith (flûtes), Marisa Robles et Bryn Lewis (harpes), Ian Brown (célesta), direction Lionel Friend (22 min 27 s) :
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Notes et références
Notes
- Inclus livret de 40 pages comprenant les textes de Pierre Louys et la présentation de l'album par Roger Nichols (en), musicologue britannique spécialiste du répertoire impressionniste et post-romantique français.
- Cet enregistrement est dédié à la mémoire de Delphine Seyrig décédée le avant l'édition de l'album.
Références
Voir aussi
Articles connexes
- Daughters of Bilitis est la première association lesbienne américaine, fondée en 1955 par Del Martin et Phyllis Lyon, qui doit son nom à cette œuvre.
- Bilitis, film érotique réalisé en 1976 par le photographe David Hamilton, lointainement inspiré de l'œuvre de Pierre Louÿs.
- Daughters of Club Bilitis, film coréen datant de 2011.
Liens externes
- Édition originale numérisée sur le site Gallica (BNF)
- Version PDF
- (en) Étude sur les Trois chansons de Bilitis de Claude Debussy
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