Le Baiser (Klimt)
Le Baiser est un tableau du peintre autrichien Gustav Klimt, réalisé de 1908 à 1909. Cette peinture à l'huile sur toile recouverte de feuilles d'or est conservée au palais du Belvédère à Vienne. L'œuvre fait partie du Cycle d'or de Klimt et elle est sûrement la plus célèbre du peintre autrichien.
L'auteur lui-même et sa compagne, Emilie Flöge, en sont probablement les modèles[1].
Description
La toile est au format carré dont les deux personnages occupent le centre-haut. Elle représente un homme qui embrasse une femme sur la joue. Le couple est enlacé. Se tenant debout, et penché sur sa compagne, l'homme est vêtu d'une robe jaune avec des formes géométriques dont des rectangles gris, noir, blanc. Il porte sur la tête une couronne de feuilles de lierre et son visage tourné vers celui de sa compagne est invisible. Agenouillée, la femme porte elle aussi une robe jaune mais différente de celle de l'homme, avec des cercles multicolores. Sa chevelure est fleurie. Son visage aux yeux clos est entièrement visible.
Son vêtement cache entièrement l'homme mais celui de la femme la révèle en partie : bras gauche, mollets et pieds, courbes du corps.
Les mains sont visibles : l'homme enserre la tête de sa compagne, dont le visage est tourné vers le spectateur, sa main droite la tenant par le menton et la joue gauche, et sa main gauche soutenant par la nuque la tête fortement rejetée en arrière. La femme quant à elle pose sa main droite sur la nuque de son compagnon et tient de sa main gauche la main droite de l'homme.
Le sol à leurs pieds est densément couvert de fleurs et de motifs végétaux, qui tranchent avec un arrière-plan plus uniforme aux tonalités dorées.
Interprétation
Dans la littérature la plus récente (Julio Vives Chillida, 2008), l’œuvre a été interprétée, du point de vue de l’iconographie, comme une représentation symbolique du moment où Apollon embrasse la nymphe Daphné, qui se métamorphose en un laurier pour échapper au dieu, selon Ovide (Livre I des Métamorphoses). Cette approche doit être complétée par celle de la frise de Klimt dans la salle à manger du Palais Stoclet à Bruxelles, dans laquelle la métamorphose est consommée et donne naissance à un nouveau laurier. C’est une perspective, soutenue par la littérature, qui donne sens à cette œuvre de Klimt dans un contexte iconographique, et pas seulement métaphorique, de l’histoire de l’art[2].
Références
- Gilles Néret, Gustav Klimt 1862-1918. Le monde comme une forme féminine, Cologne, éditions Taschen, 2011, 96 p. (ISBN 978-3836531450).
- « EL SIGNIFICADO ICONOGRÁFICO DE EL BESO (LOS ENAMORADOS), DE GUSTAV KLIMT. - PDF », sur docplayer.es (consulté le )
Voir aussi
- L'Étreinte (couple d'amoureux II), tableau d'Egon Schiele
- Vives Chillida, Julio (2008). El beso (los enamorados) de Gustav Klimt. Un ensayo de iconografía. Lulu. (ISBN 978-1-4092-0530-2)
- Julio Vives Chillida, "El significado iconográfico de El beso (los enamorados), de Gustav Klimt", comunicación al primer Coup de Fouet International Art nouveau Congress, Barcelona, junio de 2013.
Liens externes
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