Lambert Simnel

Lambert Simnel (vers 1477 - vers 1525) était un enfant dont on fit un prétendant au trône d'Angleterre. Avec Perkin Warbeck, il fut un des deux imposteurs qui menacèrent le trône du roi Henri VII (1485-1509) pendant la dernière partie du XVe siècle.

Lambert Simnel
Imagerie victorienne : Lambert Simnel acclamé par ses partisans d'Irlande.

Succession

 Prétendant yorkiste au trône d'Angleterre

janvier 148716 juin 1487

Nom revendiqué « Édouard VI »
Successeur Perkin Warbeck
Biographie
Dynastie Maison d'York
Nom de naissance Lambert Simnel
Naissance v. 1477
Oxford
Décès v. 1525 - 1535

Origines

Lambert Simnel naquit vers 1477. On ne connaît pas son vrai prénom - des documents contemporains l'appellent John et non Lambert et même son nom de famille n'est pas certain. Les sources différentes lui donnent des parents différents, tantôt un boulanger tantôt un commerçant, tantôt un facteur d'orgues. Quoi qu'il en soit, il était d'humble origine. À dix ans environ, il fut pris comme pupille par un prêtre appelé Roger Simon (ou Richard Symonds) qui sortait d'Oxford et qui avait apparemment décidé de devenir un faiseur de roi. Il apprit au garçon les meilleures manières et les contemporains l'ont décrit comme très distingué.

Conspiration

Simon avait remarqué une ressemblance frappante entre Lambert et les fils d'Édouard IV qu'on supposait assassinés, aussi eut-il au début l'intention de présenter Simnel comme Richard, le duc d'York, le plus jeune des deux fils du roi Édouard IV disparus dans la Tour. Pourtant, quand il entendit des rumeurs selon lesquelles le comte de Warwick était mort pendant son emprisonnement à la tour de Londres, il changea d'avis. Le vrai Warwick avait environ le même âge et avait des droits sur le trône comme fils du duc de Clarence, le frère du roi Édouard IV.

Simon fit courir une rumeur selon laquelle Warwick s'était, en réalité, enfui de la tour et était sous sa protection. Il gagna quelque soutien parmi les yorkistes et emmena Simnel en Irlande où se trouvaient toujours des partisans de la cause yorkiste et le présenta au comte de Kildare. Gerald FitzGerald, 8e comte de Kildare décida d'appuyer ce récit et d'envahir l'Angleterre pour renverser le roi Henri. Le Simnel fut couronné dans l'église du Christ, la cathédrale de Dublin, comme le « roi Édouard VI. » Il avait environ dix ans. Kildare rassembla une armée de soldats irlandais sous le commandement de Thomas Geraldine.

Lorsque Henri VII d'Angleterre en fut informé, il savait que le vrai Warwick était toujours emprisonné dans la tour. Le , il le montra en public pour prouver que le jeune prétendant était un imposteur. Le roi proclama également une amnistie générale pour tout ce qui avait été fait contre lui, y compris la trahison, pourvu que les contrevenants se soumissent.

Le comte de Lincoln, qui avait été désigné comme son successeur par le précédent roi Richard III, rejoignit alors la conspiration contre Henri VII. Il s'enfuit en Bourgogne, où Marguerite d'York, sœur des rois Édouard IV et Richard III, était l'épouse du duc Charles le Téméraire. Lincoln prétendit qu'il avait participé à la fuite imaginaire du jeune Warwick. Il rencontra aussi le vicomte Lovell, qui en 1486 avait participé à une insurrection yorkiste manquée. Marguerite rassembla 2 000 mercenaires flamands et les expédia en Irlande sous les ordres de Martin Schwartz, un chef militaire réputé de l'époque. Ils y arrivèrent le . Le roi Henri en fut informé et commença à réunir des troupes.

L'armée de Simnel – essentiellement des troupes flamandes et irlandaises – débarqua sur l'île de Piel dans la région de Furness (Lancashire) le et fut rejointe par certains partisans anglais. Pourtant, la majeure partie des nobles de l'endroit, à l'exception de sir Thomas Broughton, ne la suivit pas. Les rebelles se heurtèrent à l'armée du roi le à la bataille de Stoke Field et furent vaincues. Gerald FitzGerald fut capturé tandis que Lincoln et sir Thomas Broughton étaient tués. Lovell disparut ; des rumeurs rapportèrent qu'il s'était enfui et caché pour échapper au châtiment. Simon ne fut pas exécuté en raison de son statut sacerdotal, mais fut emprisonné à vie.

Fin de vie

Le roi Henri pardonna au jeune Simnel (probablement parce qu'il n'avait guère été qu'une marionnette entre les mains d'adultes) et lui donna un emploi aux cuisines royales comme tourneur de broche. Plus âgé, il devint fauconnier et mourut vers 1525. Il semble qu'il se soit marié et il est probablement le père de Richard Simnel, chanoine du Prieuré de Saint Osyth dans l'Essex sous le règne d'Henry VIII d'Angleterre[1].

Une légende populaire lui attribue l'invention du simnel cake, sorte de gâteau aux fruits secs mangé à la fête de Pâques.

Notes et références

  1. Weir, Alison,The Princes in the Tower', Vintage, 2008, p.234.

Bibliographie

  • (en) Mike Ashley (2002). British Kings & Queens. Carroll & Graf. (ISBN 0-7867-1104-3). p.  229 & 230
  • (en) David Williamson Brewer's British Royalty, Cassell Londres 1998, (ISBN 030434933X),p. 315.
  • Gilles Lecuppre, L'imposture politique au Moyen Âge : la seconde vie des rois, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Le nœud gordien », , 405 p. (présentation en ligne).

Voir aussi

  • Portail de l’Angleterre
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