La Révolution silencieuse
La Révolution silencieuse, en allemand Das schweigende Klassenzimmer (« La classe silencieuse ») est un film allemand réalisé par Lars Kraume et sorti en 2018. Ce film s'inspire du livre publié en 2006 par Dietrich Garstka et retrace l'histoire véridique d'un groupe de lycéens en prise avec le gouvernement de la RDA pour avoir fait une minute de silence en classe, en hommage aux révolutionnaires hongrois de la révolte de 1956.
Ne doit pas être confondu avec le documentaire suisse Révolution silencieuse.
Titre original | Das schweigende Klassenzimmer |
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Réalisation | Lars Kraume |
Acteurs principaux | |
Pays d’origine | Allemagne |
Sortie | 2018 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
En 1956, en République démocratique allemande, 19 lycéens de Stalinstadt (actuellement partie de Eisenhüttenstadt) décident de faire une minute de silence pour rendre hommage aux victimes de l'insurrection de Budapest, réprimée par les troupes soviétiques. Ils donnent comme prétexte la mort annoncée par une radio de l’Ouest du célèbre footballeur hongrois Ferenc Puskás, nouvelle qui se révélera être fausse. Avec leurs camarades, Kurt, Theo et Lena deviennent alors la cible du gouvernement, qui cherche à identifier et à punir les responsables de cet acte de rébellion devenu une affaire d'État. À la fin du film, Kurt finira par fuir en Allemagne de l'Ouest afin de pouvoir y passer son Abitur (baccalauréat allemand). La plupart de ses camarades feront de même et quitteront leurs familles lors des fêtes de Noël.
But de l'auteur
Le film de Lars Kraume avait pour but de montrer la transformation de l'Allemagne ; il offre une réflexion extrêmement intéressante sur l’Humanité et la liberté universelle. Le réalisateur a voulu également montrer l'importance de la solidarité pendant les moments difficiles, elle est au cœur du récit.
L'auteur en a témoigné auprès d'un journaliste :
« D’ordinaire, devant un danger, un groupe est tenté d’assurer sa tranquillité. Sait-on pourquoi cette classe est, à quatre éléments près, restée solidaire ?»
« Non. Cette solidarité est néanmoins le cœur du récit. Quand j’accompagne le film à l’étranger, les gens qui rencontrent une situation identique me parlent souvent de leur affrontement avec l’autorité. Ce qu’a fait cette classe, cette solidarité entre les élèves, est ce qui les touche le plus. Normalement, il y a toujours des traîtres. Pas là. C’est rare, précieux et très inspirant pour n’importe qui. Comme la vérité. Quand Dietrich Gartska a rejoint l’Ouest, le Ministère de l’Éducation s’est plaint de son initiative. Or, c’était très facile. Il n’y avait pas à chercher des excuses compliquées. Dans le film, quand Kurt s’échappe et qu’on jette l’opprobre sur lui, il pourrait trouver une excuse. Mais il a le courage de dire la vérité sur ce qui le force à partir. »[1]
Fiche technique
- Réalisation et scénario : Lars Kraume, d'après le récit Das schweigende Klassenzimmer. Eine wahre Geschichte über Mut, Zusammenhalt und den Kalten Krieg[2] de Dietrich Garstka
- Assistants-réalisateurs : Tine Rogoll, Roy Luchterhand
- Productrices : Mirial Düssel, Susanne Freyer
- Production : Akzente Film & Fernseh Produktion GmbH
- Directeur de la photographie : Jens Harant
- Musique : Christoph Kaiser, Julian Maas
- Décors : Olaf Schiefner
- Montage Barbara Gies
- Enregistrement et montage son : Stefan Soltau
- Durée : 111 minutes
- Tournage : du au à Berlin et Eisenhüttenstadt
- Distribution StudioCanal Deutschland (Allemagne), Pyramide Distribution (France)
- Dates de sortie :
- (Festival de Berlin) / (Allemagne)
- (France)
Distribution
- Leonard Scheicher : Theo Lemke, le fils d'ouvrier sidérurgiste
- Tom Gramenz : Kurt Wächter, le fils de cadre du parti
- Lena Klenke : Lena
- Isaiah Michalski : Paul, le neveu d'Edgar
- Jonas Dassler : Erik Babinski, le fils de héros du « Front rouge »
- Ronald Zehrfeld : Hermann Lemke, le père de Théo
- Florian Lukas : le directeur Schwarz
- Jördis Triebel : Madame Kessler, l'enquêtrice
- Michael Gwisdek : Edgar, le vieil oncle de Paul qui écoute la radio RIAS
- Burghart Klaußner : le ministre est-allemand de l'Éducation Fritz Lange
- Max Hopp : Hans Wächter, le père de Kurt
- Judith Engel : Anna Wächter, la mère de Kurt
- Götz Schubert : le pasteur Melzer
- Rolf Kanies : Wardetzki
Critiques
Dans Le Figaro Magazine, Jean-Christophe Buisson estime qu'« au-delà de la dimension politique de ce film admirable en tout point (grammaire narrative, mise en scène, rythme, interprétation), cette photographie/radiographie de l'Allemagne de l'Est séduit par sa méticulosité et sa rigueur historiques, loin des clichés habituels mais sans concession sur l'horreur du régime totalitaire en place »[3].
Contexte historique
L'Histoire dans le film
- La radio qu'ils écoutent est la RIA, Radio en secteur américain.
- Le joueur de football hongrois évoqué est Ferenc Puskás.
- La Stalineville évoquée, où se déroule l'action du film, est Eisenhüttenstadt, qui perd le nom de Stalineville en 1961 lors de la déstalinisation.
- l'Abitur est le baccalauréat allemand.
- La dénazification
- Insurrection de juin 1953 en Allemagne de l'Est
- Republikflucht (en)
- Le SED, parti communiste est-allemand au pouvoir
Notes et références
- « Entretien avec Lars Kraume », sur Les Fiches du Cinéma (consulté le )
- Ullstein, Berlin, 30 novembre 2006, 224 p. (ISBN 9783550078927)
- Jean-Christophe Buisson, « Il était une fois dans l'Est », Le Figaro Magazine, semaine du 4 mai 2018, p. 76.
Annexes
Bibliographie
- Alain Masson, Positif no 687, Paris, Institut Lumière/Actes Sud, , p. 51–52 (ISSN 0048-4911)
- Nathalie Chifflet, « Une jeunesse avec idéal », Le Républicain Lorrain, Groupe Républicain Lorrain Communication, Woippy, , p. 21, (ISSN 0397-0639)
Autres films sur la même période
Liens externes
- (de) « Longs applaudissements pour l'histoire de la RDA » sur deutschlandfunkkultur.de
- Critique du Figaro du
- Critique dans Regards sur la RDA et l'Allemagne de l'Est : https://allemagnest.hypotheses.org/312
- Critique du NPA du
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
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