La Nuit du Droit

La Nuit du Droit est un événement culturel annuel, créé en France en 2017 par Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, dans le but de sensibiliser le grand public aux principes et métiers du droit[1],[2]. Cet événement prend date au soir du 4 octobre, jour anniversaire de la Constitution française du 4 octobre 1958, sauf si ce jour est un vendredi, un samedi ou un dimanche[1].

La Nuit du Droit

Type Manifestation culturelle
Création 2017
Pays France
Site web www.lanuitdudroit.fr

Principe

La Nuit du Droit se caractérise par le déroulement de diverses manifestations en lien avec le monde du droit et de la justice, dans de nombreuses villes de France. Les juridictions judiciaires et administratives, les facultés de droit et les institutions publiques se mobilisent à cette occasion pour organiser des conférences, des pièces de théâtre, des projections de films suivies de débats, ou encore des procès fictifs, permettant au public de découvrir les multiples branches du droit et le fonctionnement des instances judiciaires de manière pédagogique ou ludique[1],[2]. Le but affiché est notamment de « rendre le droit attractif » et de faire comprendre qu'il est la « clé de voûte » de l'organisation de la société[1].

Historique

En 2017, la première édition de la Nuit du Droit a lieu à Paris au Conseil constitutionnel, qui accueille à cette occasion des débats axés sur la lutte contre le terrorisme, la protection de l'environnement, l'intelligence artificielle et le droit du travail en présence de plusieurs personnalités, dont Cédric Villani, Robert Badinter et Bernard Cazeneuve[3].

En 2018, la Nuit du Droit s'étend à l'ensemble de la France métropolitaine et des territoires d'outre-mer avec 125 manifestations organisées dans 80 villes à l'occasion des 60 ans de la Constitution de 1958[1]. Parmi les événements qui se déroulent pour cette édition nationale, l'université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines co-organise une soirée sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 dans la salle du Jeu de paume[4], la cour d'appel de Nancy reconstitue le procès du général Drouot (1816) en costumes d'époque[2], la ville de Lorient met en scène un procès fictif de Guillaume Seznec (1924) au terme duquel l'accusé est acquitté par le public[5] et l'université Jean-Moulin-Lyon-III organise un procès fictif du personnage de Severus Rogue issu de l'univers de Harry Potter[6]. Ces événements accompagnent des programmes plus classiques de conférences et de débats ouverts à un large public, ciblant parfois les collégiens et lycéens[7].

L'édition 2019 aurait dû avoir lieu sur le même modèle que celui de l'année précédente, mais n'a pu être menée à son terme, ce qui amène le Conseil constitutionnel à expliquer sur son site Internet : « La Nuit du Droit 2019 n'a pu officiellement avoir lieu, mais certains organisateurs passionnés de l'édition 2018 ont pris l'initiative de créer une manifestation au soir du 4 octobre 2019 »[1]. Parmi ces événements, le tribunal de grande instance de Caen rejoue le procès de Charlotte Corday (1793)[8], l'université Jean-Moulin-Lyon-III organise le procès fictif de Jon Snow (personnage de la série Game of Thrones)[9], le Palais de Justice de Grenoble organise une « Nuit de la Justice » autour de reconstitutions d'audiences et d'un escape game[10] et celui de Blois accueille un procès fictif où les rôles de juge, procureur ou avocat sont endossés par des collégiens[11]. À l’initiative de la région Nouvelle-Aquitaine, la faculté de droit et des sciences sociales de Poitiers accueille des débats entre doctorants sur l'État de droit dans l'univers de Harry Potter[12] et des professionnels du droit débattent à Bordeaux sur le thème « Juger les préjugés sur les métiers du droit »[13].

En 2020, l'événement est perturbé par la pandémie de Covid-19 en France. Sur plus de 90 manifestations initialement prévues en mars, seule une dizaine d'entre elles est finalement maintenue[1]. Les organisateurs accueillent un public restreint et certaines manifestations ne sont accessibles qu'en visioconférence[14],[15]. Parmi les événements organisés, le tribunal judiciaire de Vannes crée un procès fictif relatif au droit de l'environnement (« la terre porte plainte »)[16], la région Nouvelle-Aquitaine rend hommage à François Mauriac avec le procès de Thérèse Desqueyroux à Bordeaux[17] et le tribunal de Saint-Denis de La Réunion organise un concours de plaidoiries[18]. L’institut national des formations notariales et la Chambre des notaires de Paris axent la Nuit du Droit 2020 sur « l'évolution de l'image du notariat à travers les médias »[14].

Une centaine d'organisateurs annoncent leur participation à la Nuit du Droit du malgré un contexte sanitaire toujours contraignant. Le Conseil constitutionnel, notamment, figure au rang de ces organisateurs avec un débat sur « l'État de droit face aux crises », également retransmis en streaming sur Internet[19].

Lien externe

Notes et références

  1. « La Nuit du droit », sur Conseil Constitutionnel
  2. « Pour voir le droit sous un jour nouveau, participez à "La Nuit du Droit 2018" », sur France 3 Grand Est,
  3. Jules Andreau, Louis Tasset de Landtsheer, « La Nuit du Droit du Conseil Constitutionnel – 4 Octobre 2017 », sur Revue des Juristes de Sciences Po,
  4. « Versailles : la nuit du droit célébrée dans la salle du jeu de paume », sur Le Parisien,
  5. « Faux procès de Guillaume Seznec : les jurés l'acquittent », sur France 3 Bretagne,
  6. Florent Deligia, « Procès de Rogue, Dupond-Moretti : la Nuit du droit c'est ce soir à Lyon », sur Lyon Capitale,
  7. « Toulouse. Nuit du droit : des élèves à la barre pour endiguer le harcèlement », sur La Dépêche,
  8. « Caen. Pour la nuit du droit à Caen, rejouez le procès de Charlotte Corday », sur Tendance Ouest,
  9. François Hamelin, « Game of Thrones : Jon Snow va être jugé dans un procès fictif à Lyon », sur Actu.fr,
  10. « Une "Nuit de la Justice" à Grenoble pour mieux découvrir et comprendre son fonctionnement », sur France 3 Auvergne Rhône-Alpes,
  11. Florence Vergne, « Des collégiens de Blois et Vendôme dans la peau de magistrats et avocats », sur La Nouvelle République,
  12. Jules Brelaz, « Des Moldus sur les bancs de la fac : Harry Potter au cœur de la Nuit du Droit à Poitiers ! », sur France Bleu,
  13. « Nuit du droit 2019 », sur Université de Bordeaux,
  14. Arnaud Dumourier, « La Nuit du Droit revient le 1er Octobre dans plusieurs villes de France », sur Le Monde du Droit,
  15. Benoît Lascoux, « A l’université de Caen, la Nuit du droit aura lieu en ligne le 4 octobre », sur Ouest France,
  16. « À Vannes, la Terre porte plainte lors de la Nuit du droit », sur Le Télégramme,
  17. Christophe Loubes, « Bordeaux : on a rejugé l’affaire des Chartrons », sur Sud Ouest,
  18. « Nuit Du Droit le 1er octobre 2020 au Tribunal judiciaire de Saint-Denis », sur Clicanoo.re,
  19. Laura B., « La Nuit du Droit au Conseil constitutionnel en octobre 2021 », sur Sortir à Paris,
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