La Mort d'Adam

La Mort d'Adam et son apothéose est un opéra (tragédie lyrique religieuse) en trois actes de Jean-François Le Sueur sur un livret de Nicolas-François Guillard, d'après Klopstock. Il est joué pour la première fois en 1809, mais a été composé quelques années plus tôt[1].

Composition et histoire

Le Sueur compose cet opéra alors qu'il travaille comme répétiteur au Conservatoire de musique à Paris. L'opéra est prévu pour être joué au conservatoire, mais la représentation est annulée en faveur de la Sémiramis de Catel. Froissé par cette décision, Le Sueur publie de façon anonyme un pamphlet intitulé Projet d'un plan général de l'instruction musicale en France, dans lequel il critique vertement les méthodes d'enseignement du conservatoire, son rival Catel, et le directeur du conservatoire. Le Sueur est renvoyé du conservatoire, en conséquence, le , et vit dans une grande gêne matérielle pendant un an avant de devenir maître de chapelle du Premier consul au début de l'année 1804.

Finalement, Le Sueur parvient à produire La Mort d'Adam. La première a lieu à l'Académie impériale de Paris, le [2], avec une chorégraphie de Louis-Jacques Milon (acte I) et Pierre-Gabriel Gardel (actes II,III), mais l'œuvre est reçue sans enthousiasme par le public et elle est ôtée du répertoire au bout de seize représentations, le [3].

Le musicologue Winton Dean est d'avis que cet opéra a pu influencer grandement Berlioz, car ce dernier a été élève de Le Sueur, juste après la publication de la partition de cet opéra, et que « certains éléments du style de Berlioz ne peuvent s'expliquer qu'en référence à Le Sueur. » Il souligne la distinction entre un dessein grandiose et des morceaux classiques plus restreints; de plus, il y a une symphonie fantastique et une symphonie funèbre dans La Mort d'Adam. Le Sueur a annoté sa partition en français et en italien, expliquant quelle est la musique à l'antique qu'il a introduite dans cette œuvre ; certains de ses arrangements inspirent Berlioz dans Les Troyens et dans L'Enfance du Christ[4].

Rôles

Rôle Voix Première[5]

(chef d'orchestre:)
Adam basse Henri-Étienne Dérivis
Seth baryton François Lays ou Lay
Caïn ténor Étienne Lainez
L'ombre d'Abel ténor Louis Nourrit
L'ange de la mort basse M. Bonel
Satan basse Jean-Honoré Bertin
Ève soprano Marie-Thérèse Davoux (Mlle Maillard)
Sélime soprano Mme Granier
Sunim ? ?
Coryphée basse M. Martin
Coryphée soprano Mlle Pauline

Références

  1. (en) Jean Mongrédien, « Jean-François Le Sueur », in The New Grove Dictionary of Opera. Macmillan, London & New York, 1997.
  2. (en) CATHOLIC ENCYCLOPEDIA: Jean-Francois Lesueur
  3. (en) Pitou, p. 372.
  4. (en) Winton Dean, The New Oxford History of Music (éd. Abraham) – The Age of Beethoven 1790-1820, II French Opera. Oxford University Press, Londres, 1982, pp. 88-90.
  5. D'après le livret original.

Bibliographie

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