La Fiancée du tsar
La Fiancée du tsar (Царская невеста - Tsarskaïa Nevesta) est un opéra en quatre actes de Nikolaï Rimski-Korsakov, sur un livret du compositeur en collaboration avec Ilya Fiodorovitch Tioumenev d'après le drame du poète Lev Meï, créé le au Théâtre Solodovnikov de Moscou.
Царская невеста - Tsarskaya Nevesta
Genre | Opéra |
---|---|
Nbre d'actes | 4 |
Musique | Nikolaï Rimski-Korsakov |
Livret | Ilya Tumenev |
Langue originale |
Russe |
Sources littéraires |
Le drame de Lev Alexandrovitch Meï |
Dates de composition |
1898 |
Création |
Théâtre Solodovnikov, Moscou Russie |
Personnages
- Vassily Stepanovitch Sobakine, un marchand de Novgorod (basse)
- Marfa Sobakina, sa fille (soprano)
- Grigory Griaznoï (baryton)
- Lubacha, maitresse de Griaznoï mezzo-soprano
- Yelisey Bomelius, médecin (ténor)
- Ivan Sergueïevitch Lykov, boyard (ténor)
- Maliouta Skouratov, chef des opritchniks (basse)
- Domna Ivanovna Sabourova (soprano)
- Dounyasha, sa fille, amie de Marfa (mezzo-soprano)
- Petrovna (mezzo-soprano)
Airs
- Gloire au beau soleil dans le ciel (chœur)
Création
Représentations successives
En 1927, au Théâtre des Champs-Élysées à Paris avec Lydia Lipkowska (Marfa), Mlle Tikhcnova (Lioubacha), M. Popoff (Griaznoï), M. Zaporojetz (Maliouta), chef de chœur M. Aristoff, chef d'orchestre Aleksandr Ivanovič Labinskij[1].
Réception
Argument
Histoire tragique d’amours malheureuses au temps d’Ivan le Terrible. L'action se déroule à l'automne 1572 à Moscou.
Acte I - « La fête »
Grigory Gryaznoï, un des membres importants de la garde du tsar, aime Martha Sobakina, la fille d’un riche marchand de Novgorod, déjà fiancée au boyard Ivan Likov, qui rentre d’un séjour à l’étranger. Gryaznoï demande au médecin du Tsar, Bomely, de lui fournir un philtre d’amour pour séduire la jeune fille. La maîtresse de Gryaznoi, Lioubacha, cachée, surprend cette demande et veut se venger sur Martha de lui avoir pris son amour. La fête est l’occasion de chants et danses traditionnels russes.
Acte II - « Le philtre d’amour »
Devant un monastère orthodoxe d’où les fidèles sortent des vêpres : tout le monde parle de la future présentation des jeunes filles au Tsar pour qu’il choisisse parmi elle sa future épouse. Martha raconte son enfance à sa suivante et ne reconnaît pas le Tsar, qui semble fascinée par elle et lui jette un regard prédateur. Lioubacha, cachée, découvre la beauté de Martha et se donne au médecin du Tsar en échange d’une potion destinée à détruire cette beauté. La nuit tombe lentement sur la scène et les moments intimes alternent avec des mouvements de foule.
Acte III - « Le témoin du marié »
Chez les Sobakine : on prépare le mariage de Martha et d’Ivan. Martha revient de la présentation chez le tsar, qui semble ne pas lui avoir accordé un regard. Gryaznoï, témoin du marié, verse subrepticement le philtre d’amour dans le verre qu’il tend à la fiancée. Des jeunes filles dansent pour célébrer la future noce. Soudain, le chef des gardes du tsar, Malyouta, revient de chez son maître et annonce que le tsar a choisi Martha pour épouse. C’est la consternation chez les Sobakine mais quand Martha, éperdue, se tourne vers chacun pour essayer d’échapper à son sort, tous baissent la tête et s’agenouillent en signe d’allégeance devant leur future souveraine.
Acte IV - « La mariée »
Le château du tsar : Martha ne se sent pas bien. Gryaznoï rapporte qu’Ivan a avoué sous la torture avoir empoisonné la fiancée du tsar. Désespérée, Martha perd la raison et prend Gryaznoï pour son fiancé Ivan et lui déclare son amour. Frappé d’horreur par l’état de Martha, Gryaznoï avoue qu’il a mis un philtre dans le verre de Martha. Avant d’être emmené par les gardes pour être jugé, il demande à Malyouta de pouvoir punir le médecin Bomely qui l’a trompé sur la nature du philtre. Lioubacha révèle alors que c’est elle qui a substitué un poison au philtre d’amour pour faire perdre la raison à Martha. Gryaznoi tue Lioubacha et, suppliant Martha de lui pardonner, il est emmené par les gardes pour être exécuté.
Analyse
L'œuvre est introduite par une véritable ouverture avec deux thèmes (dont un est celui de Martha, l'héroïne). L'ouvrage regorge de morceaux vocaux, avec chœur, trio, quatuor, quintette et sextuor. La musique, ample, riche en cuivres, en instruments à vent et en percussions, accompagne la montée des passions et de la violence. Avec à chaque fois deux oppositions : chez les femmes Marfa est synonyme de douceur, alors que quelques passages a cappella permettent à Lioubacha d’exprimer la force de ses sentiments, la jalousie et le désir de vengeance; chez les hommes c'est Ivan Lykov qui est le jeune homme naïf, alors que Graznoï, représente la passion des sentiments. Les quatre actes sont construits de façon très théâtrale, comme une tragédie.
Orchestration
Instrumentation de La Fiancée du Tsar |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses, 1 harpe |
Bois |
1 piccolo, 2 flûtes traversières,
2 hautbois, le deuxième jouant du cor anglais, 2 clarinettes, 2 bassons |
Cuivres |
4 cors, 2 trompettes, |
Percussions |
3 timbales |
Commentaire
La mise en scène met en valeur la richesse quasi-byzantine des costumes, aux couleurs chamarrées et couverts de perles et de pierreries qui miroitent sous les projecteurs. Les danses sont rythmées par une musique à la cadence inspirée des répertoires traditionnels russes. Le nombre impressionnant de chanteurs et danseurs sur scène permet de faire alterner mouvements de foule et moments statiques en forme de tableaux.
La Fiancée du tsar est un opéra si intrinsèquement russe – comparable dans sa démesure avec le film d’Eisenstein Ivan le Terrible, qu’il est presque difficile d’en imaginer une représentation en dehors de terres slaves.
Annexes
Notes et références
- Louis Schneider, « courrier des spectacles », Le Gaulois, , p. 4 (lire en ligne).
Liens externes
- La Fiancée du Tsar de Rimsky-Korsakov, partitions libres sur l’International Music Score Library Project.
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