La Belle Vie (téléfilm, 1979)

La Belle Vie est un téléfilm de Lazare Iglésis, sur un scénario et des dialogues originaux de Jean Anouilh, diffusé le sur Antenne 2.

Cet article concerne le téléfilm de Lazare Iglésis. Pour le téléfilm de Virginie Wagon, voir La Belle Vie.
Pour les articles homonymes, voir La Belle Vie.
La Belle Vie
Réalisation Lazare Iglésis
Scénario Jean Anouilh
Acteurs principaux
Sociétés de production SFP et A2
Pays d’origine France
Genre Téléfilm dramatique
Durée 90 minutes
Première diffusion 1979


Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

La Belle Vie a été rediffusée sur Antenne 2 le en hommage à Jean Anouilh mort le précédent.

Synopsis

À Munich en 1918 (cf. Révolution allemande de novembre 1918) vient d'éclater une révolution bolchévique. Aristocrates et notables ont été arrêtés et sont promis à l'exécution.

Dans une “prison du peuple” se trouve le comte de Valençay accompagné de sa femme, de sa fille Gertrud, de son gendre Ludwig, de son fils Hans et de leur tante, la baronne Mina. Tous sont plus ou moins affolés alors que le comte affecte de conserver le détachement et le fatalisme qui siéent à son rang.

Lorsque vient le héraut du sinistre appel qui doit les mener à l'échafaud, ils ont la surprise de reconnaître Albert, leur ancien maître d'hôtel qui les fait sortir du rang et les emmène.
Eux seuls.

Ils se retrouvent dans ce qui s'avère être un étage de l'hôtel particulier d'une autre grande famille munichoise, mais réagencé afin de laisser des espaces autour des différents lieux de vie délimités par des cordes tendues. Comme dans un musée.

Grâce aux explications d'Albert, devenu un sbire du nouveau régime, Valençay comprend vite que La Révolution a décidé de conserver quelques “spécimens-de-la-bourgeoisie-décadente” afin d'édifier Le Peuple en lui donnant en spectacle in vivo les vices et les tares d'une famille d'aristocrates évidemment décadents. Et point n'est besoin d'ailleurs de les pousser trop pour qu'ils se donnent en un spectacle hideux et tels qu'ils se montraient sans pudeur, naguère, à leurs domestiques. Il se plaisent même à surjouer dans la bassesse, arrivant à choquer Albert mais enthousiasmant le Commissaire du peuple et ses adjoints.

Mais ce jeu cruel et laid finit par lasser même ses protagonistes malgré les avantages qui leur sont petit à petit accordés (cigares, alcools fins, belles toilettes, etc.) et chacun semble s'humaniser (à tout le moins en surface). Valençay et sa femme se “découvrent” l'un l'autre, Ludwig, le gendre prussien, cesse progressivement d'éructer des rodomontades en claquant les talons, et Hans, le fils dévoyé, découvre l'amour et la sagesse(?) avec une petite putain qu'on leur a “distribuée” comme femme de chambre.

Albert, qui au fond n'a fait tout cela que pour sauver ses anciens maîtres, s'attendrit et le rideau tombe sur un avenir qui ne peut être que meilleur, avec ou sans aristocrates, avec ou sans “Commissaires du peuple”…

Fiche technique

  • Production : SFP/A2, 1979
  • Réalisation : Lazare Iglésis
  • Musique originale : Vladimir Cosma
  • Directeur de la photographie : Jean-Louis Picavet
  • Cadreur : Jacques Dorieux assisté d'Alain Blaise
  • Ingénieurs du son : René Magnol et Claude Bitton assistés de Philippe Schilovitz
  • Costumes : Anne-Marie Marchand
  • Décors : Gérard Dubois
  • Maquillage : Nadine Gayet
  • Coiffure : François Augier
  • Accessoiriste : Bertrand Pineau
  • Chef habilleuse : Christiane Pavie
  • Chef électricien : Pierrot Levasseur
  • Chef machiniste : Alain Leguern
  • Chef monteur : Jean Le Berre assisté de Pierre Vu
  • Mixage : Marcel Roger
  • Bruitage : René Perrot
  • Scripte : Colette Larivière
  • Assistants réalisateurs : Bernard Lampert et Marlène Bertin
  • Chargé de production : Roland Sabary
  • Genre : Téléfilm dramatique
  • Durée : 1h30

Distribution

Analyse

On ne sait trop où poser La Belle Vie dans l'œuvre d'Anouilh. Pièce rose, pièce noire, hors-cadre ?…

C'est une pièce méchante sous des apparences presque aimables qui n'est pas sans rappeler — mais comme une épure — le terrifiant Pauvre Bitos ou le Dîner de têtes de 1956. Toujours plaisamment, en homme bien élevé, Anouilh dépèce, démembre, déchire chaque protagoniste et les sentiments, même positifs, qu'il leur prête ont des relents de sanie.

Bien sûr il condamne sans appel ce bolchevisme grotesque qui n'est qu'un fascisme en d'autres termes mais sa vision de l'aristo-bourgeoisie est, elle, d'une cruauté condescendante qui glace le sang. Quant à sa description des hommes d'affaires, elle est si méchamment exacte que l'on reste sans voix !

Une fois de plus, avec Anouilh-le-juste la vérité du théâtre claque comme une lanière sur le dos de la société. Qui s'en fout.

Liens externes

  • Portail de la télévision française
  • Portail des années 1970
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.