Laïla Nehmé

Laïla Nehmé (née le à Beyrouth (Liban)) est une philologue française, spécialiste de l'épigraphie du Proche-Orient au Laboratoire d'études sémitiques anciennes (LESA) du Centre national de la recherche scientifique (CNRS).

Biographie

Née à Beyrouth d'une mère française, originaire de Saint-Étienne, et d'un père libanais, elle décide de s'orienter vers l'archéologie et l'étude de l’histoire, lors d’une rencontre avec une personne qui restaurait des céramiques provenant d’une fouille au nord du Liban alors qu’elle était lycéenne à Beyrouth[1].

Laïla Nehmé obtient un baccalauréat littéraire au lycée Molière à Paris, puis rentre en classes préparatoires au lycée Henri-IV dans la même ville, avant de rejoindre l'université Panthéon-Sorbonne pour une licence d'histoire option archéologie. Elle poursuit sa formation par une maîtrise et un DEA d'archéologie suivis d'une thèse de doctorat d’archéologie qu'elle prépare, de 1991 à 1994[1], sous la direction de Jean-Marie Dentzer, grâce à une allocation de recherche du ministère de la Recherche. Parallèlement à cela, elle suit des cours de grec, d'hébreu biblique, d'araméen et de grammaire sémitique comparée à l'École des langues et des civilisations de l'Orient ancien à l'Institut catholique de Paris, où elle obtient plusieurs certificats supérieurs dans ces langues.

Après avoir soutenu sa thèse, en 1994, elle réalise un court séjour post-doctoral à l'université Brown, aux États-Unis, avant d'être recrutée comme assistante de recherche à l'Oriental Institute de l'université d'Oxford au Royaume-Uni. Elle est recrutée au CNRS comme chargée de recherches de 2e classe en 1995 et passe avec succès le concours des directeurs de recherche en 2014.

Sa formation est complétée par une Habilitation à diriger des recherches, préparée sous la direction de Michel Reddé et soutenue en 2013 à l'École pratique des hautes études (EPHE).

Elle est plus précisément spécialisée dans l'épigraphie nabatéenne et nord-arabique, en tant que chercheur statutaire accueilli au Collège de France[2].

Elle est principalement connue pour ses recherches sur les inscriptions nabatéennes, sur l'écriture nabatéenne et son évolution vers l'arabe, ainsi que par les fouilles auxquelles elle a participé ou qu'elle a dirigées en Syrie (Sia, Bosra), en Jordanie (Pétra[3], Khirbet adh-Dharih) et en Arabie saoudite (Madâin Sâlih, ancienne Hégra[4],[5],[6]).

Responsabilités

Elle co-dirige depuis 2002 la Mission archéologique de Madâin Sâlih (MEAE).

Elle est membre depuis 2015 de la Commission des fouilles du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (commission Afrique-Arabie).

Elle est membre depuis 2015 du conseil scientifique du Labex RESMED.

Décorations

Distinctions

  • Prix Clio pour la recherche archéologique (2007)[1],[7]
  • Prix d'archéologie de la Fondation Simone et Cino del Duca, pour les fouilles du site de Madâin Sâlih, ancienne Hégra (2008)[4]

Ouvrages

  • Laïla Nehmé et François Villeneuve, Pétra, métropole de l'Arabie antique, Paris, Le Seuil, , 168 p., 23 x 23 cm
  • Laïla Nehmé (éd.), Guerre et conquête dans le Proche-Orient ancien : actes de la table ronde du organisée par l'URA 1062, Paris, Maisonneuve, coll. « Études sémitiques. Série Antiquités sémitiques », no 4, 1999
  • Laïla Nehmé, Atlas archéologique et épigraphique de Pétra : Fascicule 1 : De Bāb as-Sīq au Wādī al-Farasah, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Épigraphie & archéologie », , 266 p.-LI p. de pl. p. (ISBN 978-2-87754-286-9)
  • Laïla Nehmé et Lucy Wadeson (éd.), The Nabataeans in Focus : Current Archaeological Research at Petra, Papers from the Special Session of the Seminar for Arabian Studies held on 29 July 2011. (Supplement to the Proceedings of the Seminar for Arabian Studies, 42), Oxford, Archaeopress, 2012
  • Laïla Nehmé (éd.), avec des contributions de Jean-Claude Bessac, Jean-Pierre Braun et Jacqueline Dentzer-Feydy, Les tombeaux nabatéens de Hégra, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, coll. « Épigraphie & archéologie », no 2, 2015
  • Laïla Nehmé et Ahmad Al-Jallad (éd.), To the Madbar and Back Again. Studies in the Languages, Archaeology, and Cultures of Arabia Dedicated to Michael C.A. Macdonald, Leiden & Boston, Brill, coll. « Studies in Semitic Languages and Linguistics », no 92, 2017
  • Laïla Nehmé (dir.), The Darb al-Bakrah. A Caravan Route in North-West Arabia Discovered by Ali I. al-Ghabban. Catalogue of the inscriptions, Riyadh, Saudi Commission for Tourism and National Heritage, coll. « Series of Archaeological Refereed Studies », no 50, 2018
  • Laïla Nehmé (dir.), Abdulrahman Alsuhaibani, Virginia Cassola, Catalogue de l'exposition AlUla : Merveille d'Arabie, coédition Gallimard / Institut du monde arabe, 2019 (ISBN 978-2-07-285284-8) (existe également en anglais (AlUla : Wonder of Arabia) et en arabe (العلا واحة العجائب في الجزيرة العربية).

Notes et références

  1. « Portrait de Laïla Nehmé », Le Monde de la Bible, (lire en ligne, consulté le )
  2. Etudes sémitiques anciennes, Collège de France.
  3. Langue et écriture nabatéennes, Clio la Muse, 2001
  4. Philippe Testard-Vaillant, « Hégra livre ses splendeurs », CNRS Le journal, (lire en ligne)
  5. Hégra, la cité méconnue, CNRS
  6. Conférence de Leila Nehme (Consulat de France à Djeddah), CNRS
  7. Prix Clio pour la recherche archéologique sur clio.fr

Source

  • « Portrait de Laïla Nehmé », Le Monde de la Bible, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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