L'important c'est d'aimer
L'important c'est d'aimer est un film franco-italo-allemand réalisé par Andrzej Żuławski, sorti en 1975.
Réalisation | Andrzej Żuławski |
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Scénario |
Andrzej Żuławski, Christopher Frank |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Albina Production (Paris) Rizzoli Film (Rome) TIT Film Produktion (Munich) |
Pays d’origine |
France Italie Allemagne |
Genre | drame |
Durée | 109 minutes |
Sortie | 1975 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
C'est une coproduction franco-italo-allemande avec Romy Schneider, Fabio Testi et Jacques Dutronc dans les rôles principaux. Klaus Kinski, Claude Dauphin et Roger Blin y tiennent des rôles secondaires importants.
En 1976, le film permit à Romy Schneider de recevoir le premier César de la meilleure actrice.
Synopsis
Un photographe rencontre une actrice de seconde zone qui, pour subsister, tourne des films pornographiques. Rencontre importante mais pas encore assez pour faire naître entre eux un lien véritable. Nadine éprouve d'ailleurs un attachement profond pour son mari, Jacques, gentil clown triste qui vit dans un monde intérieur et dont la fantaisie cache mal la détresse.
Afin d'aider la jeune femme, Servais commandite une pièce dans laquelle il lui fait secrètement obtenir le rôle principal. Pour obtenir l'argent nécessaire pour financer le spectacle, il se lie avec Mazelli, un maître-chanteur qui lui fait prendre des clichés très spéciaux. La pièce se monte, avec notamment le concours de l'acteur excentrique Karl-Heinz Zimmer, mais le spectacle est finalement un échec. Nadine, qui a entretemps réalisé la raison de son engagement, s'offre à Servais qui la repousse. Jacques tente de réagir contre le désespoir qui le mine, mais craignant que l'amour de Nadine ne soit que de la pitié, il se suicide.
Cette mort semble séparer Nadine et Servais. Las, celui-ci refuse désormais de se plier aux exigences dégradantes de Mazelli. Ce dernier se venge alors en le faisant passer à tabac. Nadine retrouve Servais, blessé et mal en point, et lui exprime enfin son amour.
L'histoire est tirée du roman La Nuit américaine de Christopher Frank (aucun rapport avec le film de François Truffaut).
Fiche technique
- Titre original : L'important c'est d'aimer
- Réalisation : Andrzej Żuławski, assisté de Laurent Ferrier, Philippe Lopes-Curval, Franco Sormani
- Scénario et adaptation : Andrzej Żuławski et Christopher Frank d'après son roman La Nuit américaine
- Dialogues : Christopher Frank
- Décors : Jean-Pierre Kohut-Svelko
- Costumes : Catherine Leterrier
- Photographie : Ricardo Aronovich
- Montage : Christiane Lack, assistée de Geneviève Louveau et Marie-Claude Von Dorpp
- Son : Jacques Gérardot
- Montage son : Maurice Laumain
- Musique : Georges Delerue (éditions Hortensia)
- Mixage son : Jean Neny et Daniel Couteau
- Caméraman : Andrzej Jaroszewicz, assisté de Walter Bal
- Assistants-opérateur : Jacques Labesse et Flore Thulliez
- Script : Élisabeth Rappeneau
- Cascades : Claude Carliez
- Ensemblier : Jean-Claude Sevenet
- Accessoiriste : Pierre Roudeix
- Photographe de plateau : Jean-Pierre Fizet
- Maquillage : Daniel Lavergne et Massimo de Rossi
- Coiffure : Jean-Pierre Guérin
- Régie : Daniel Deschamps assisté de Roland Godard et Alain Arthur
- Administrateur : Georges Martin-Cocher
- Productrice : Albina Du Boisrouvray
- Producteur associé : Léo L. Fuchs
- Directeur de production : Georges Casati
- Secrétaire de production : Yvette Prayer
- Sociétés de production : Albina Production (Paris), Rizzoli Film (Rome), TIT Film Produktion (Munich)
- Distribution : Prodis
- Dates de tournage : du au
- Pays d’origine : France, Italie, Allemagne
- Format : Pellicule 35 mm - 1,65:1 - couleurs (Eastmancolor) - son mono
- Genre : drame
- Durée : 109 minutes
- Dates de sortie :
- France :
- Visa d'exploitation : 42.638
- Interdit aux moins de 16 ans en France
Distribution
- Romy Schneider : Nadine Chevalier
- Fabio Testi (doublé par José-Maria Flotats) : Servais Mont
- Jacques Dutronc : Jacques Chevalier
- Claude Dauphin : Mazelli
- Roger Blin : Le père de Servais
- Gabrielle Doulcet : Mme Mazelli
- Michel Robin : Raymond Lapade
- Guy Mairesse : Laurent Messala
- Katia Tchenko : Myriam, la prostituée
- Nicoletta Machiavelli (doublée par Martine Sarcey) : Luce, la femme de Lapade
- Klaus Kinski (doublé par Michel Duchaussoy) : Karl-Heinz Zimmer
- Paul Bisciglia : L'assistant-metteur en scène
- Sylvain Lévignac : Le premier homme dans la brasserie (sous le nom de « Sylvain »)
- Olga Valéry : La femme au godemiché
- Jacques Boudet : Robert Beninge
- Robert Dadiès : Le médecin à l'hôpital / Un acteur au théâtre
- Georges-Frédéric Dehlen : Un acteur au théâtre
- Jacques Jourdan : Victor
- Claude Legros : Manuel Rosenthal
- Kira Potonie : La femme de Messala
- Michel Such : L'électricien
- Jacques Van Dooren : Verdurin
- Nadia Vasil : La réalisatrice
- Sin May Zao : La Vietnamienne
- Gérard Zimmermann : Léonard
- Frédérique Baralle : Une fille dans la brasserie (non créditée)
- Claudine Beccarie : La fille dans la partouze (non créditée)
- Michel Berreur : Le second homme dans la brasserie (non crédité)
- Guy Delorme : Un homme de main de Mazelli (non crédité)
- Jerry Di Giacomo : L'Anglais en travesti (non crédité)
- Serge Godenaire : L'éphèbe dans la partouze (non crédité)
- Gérard Moisan : Un homme de main de Mazelli (non crédité)
- Manu Pluton : L'homme au gymnase (non crédité)
- Éric Vasberg : Le troisième homme dans la brasserie (non crédité)
- Henri Coutet : Le père de Jacques (rôle coupé au montage final)
- Andrée Tainsy : La mère de Jacques (rôle coupé au montage final)
- Maritin : Le frère de Jacques (rôle coupé au montage final)
- Philippe Clévenot : William Nesbitt (rôle coupé au montage final)
- Sybil Danning : Violaine (rôle coupé au montage final)
- Marc Dudicourt : Mertolle (rôle coupé au montage final)
- Zouzou : Claude Landre (rôle coupé au montage final)
- Howard Vernon (voix version française)
À noter
- Le film sort alors que Romy Schneider est au sommet de sa gloire : six ans après La Piscine et cinq ans après Les Choses de la vie, l'actrice connaît un énorme succès, à la fois public et critique, avec le film d'Andrzej Żuławski, qui lui vaut un César de la meilleure actrice en 1976.
- Outre le César gagné par Romy Schneider, le film fut également nommé dans deux autres catégories : Meilleur montage (pour Christiane Lack) et Meilleur décor (pour Jean-Pierre Kohut-Svelko).
- Ce film révéla le talent de comédien du chanteur Jacques Dutronc, qui joue ici son premier rôle tragique. Dutronc confiera plus tard qu'il avait eu une relation avec Romy Schneider le temps du tournage[1].
- Klaus Kinski, qui avait tourné deux ans plus tôt Aguirre, la colère de Dieu avec Werner Herzog, continuait à l'époque d'alterner séries B et films d'auteur.
- L'Orage était le titre initial de ce film[2].
Censure
« Le distributeur de l’époque demanda à couper une partie de la scène du suicide de Jacques Dutronc, chose que je pouvais comprendre. Mais il commit un crime en coupant une des plus belles scènes de Romy, et c’est pour cela que la fin du film me paraîtra toujours abrupte. Après la mort de son mari, elle va voir les parents de Jacques, des gens extrêmement modestes qui vivent en banlieue. Elle essaie de s’expliquer, de s’excuser. Ils la rejettent complètement. Quand elle sort du petit pavillon de banlieue, le frère de Jacques, un peu demeuré, lui lance une pierre dans la nuque. Elle se touche le cou et, les mains rouges, s’éloigne sans rien dire vers le train. C’est une scène qu’elle joua de manière si touchante que même aujourd’hui j’en suis bouleversé. Le distributeur demanda à exciser cette scène. Je passai une des nuits les plus tristes de ma vie : devais-je l’envoyer valser ou accepter qu’on m’ampute d’un doigt. Finalement, considérant mon expérience du communisme, où des amis metteurs en scène avaient été jetés dans des hôpitaux psychiatriques, pour en sortir légumes, je me dis qu’amputer ce film qui me paraissait intéressant était un sacrifice auquel je pouvais consentir. »
— Dossier de presse du film lors de sa ressortie le 8 août 2012
« J’ai dû amputer le film d’une séquence essentielle parce qu’une dame mûre aux cheveux bleus s’était évanouie dans la salle. Romy, sublime, allait y voir les parents de Dutronc après le suicide de leur fils qui, la considérant comme responsable de sa mort, lui jetaient la pierre au sens propre du terme. Le sang coulait. J’ai toujours gardé l’espoir de réintégrer un jour cette scène dans le corps d’un film qui était, de toute façon, beaucoup plus ample et foisonnant. On y voyait Nadine/Romy tourner un polar de sixième zone, dans un garage. Je tiens Romy pour une véritable enfant de la balle. Son seul plaisir était d’y « aller ». Elle n’hésitait pas à se blesser. Sa mère, Magda Schneider, qui entretenait des liens douteux avec Goebbels, l’avait abîmée. Elle était la personne la plus malheureuse que je connaisse. Quand je demandais des jours de tournage supplémentaires à mes producteurs parce que mon actrice avait bu, ils acquiesçaient. Bien sûr, ils me menaient en bateau. »
— Sophie Grassin, « Andrzej Zulawski : « Mes films ne veulent pas mourir » », L'Obs, (lire en ligne)
Récompenses et distinctions
- César 1976 :
- César de la meilleure actrice pour Romy Schneider
- nomination au César du meilleur montage pour Christiane Lack
- nomination au César du meilleur décor pour Jean-Pierre Kohut-Svelko
Bibliographie
- Frédéric Vitoux, Positif, no 166, , p. 58
- Gérard Frot-Coutaz, Cinéma 75, no 196, , p. 142
- Marcel Martin, Écran 75, no 34, , p. 62
- Dominique Maillet, Cinématographe, no 12, , p. 6
- Henri Béhar, La Revue du cinéma, no 294, , p. 104
- Jean-Claude Biette, La Revue du cinéma, no 295, , p. 121
- Jean-Claude Loridan, Jeune Cinéma, no 86, , p. 39
- Jacques Zimmer, La Saison cinématographique 75, , p. 187
- Alain Garel, La Revue du cinéma, no 319 bis, , p. 75
- Jeune Cinéma, no 326-327, automne 2009, p. 53
- Jérôme d'Estais, Andrzej Zulawski, sur le fil, LettMotif [archive], 2015 (ISBN 978-2-36716-143-3 et 978-2-36716-144-0)
Notes et références
- Khadija Moussou, « Jacques Dutronc raconte sa liaison avec Romy Schneider », sur elle.fr,
- S. Pommier et P.J.B. Benichou, Romy Schneider, PAC, Coll. « Têtes d'Affiche », p. 243
Liens externes
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